13 questions sérieuses à Anick-Marie

Anick-Marie, sur une route dans les environs de Mortagne (Perche, France; photo prise par Frédéric Brodeur)

J’ai fait du pouce (ou autostop, pour celles et ceux qui préfèrent) pendant plusieurs années, durant les années 1990. Puis, peu à peu, j’ai délaissé cette manière de voyager. C’est arrivé comme ça, sans véritable raison. Parallèlement, j’ai remarqué que, au cours de la dernière décennie, les routes québécoises semblaient se vider de leur population de pouceuses et de pouceux. Une situation décevante, car je crois que le pouce peut apporter beaucoup aux personnes qui le pratiquent. C’est dans ce contexte que j’ai découvert le blogue La globe-stoppeuse, l’oeuvre de la Québécoise Anick-Marie Bouchard. Pouceuse devant l’éternelle, elle y partage sa passion pour ce mode de transport et mode de vie. J’ai donc décidé de lui proposer une entrevue et, à ma grande joie, elle a accepté de répondre à mes questions et de partager ses réflexions tirées de nombreuses années d’expérience en la matière. Voici donc les fruits de cette expérience:

Pourquoi faire du pouce?

Faire du pouce, c’est s’octroyer une aventure, même à deux pas de chez soi. C’est embrasser l’inattendu, l’inconnu, l’altérité. C’est donc une opportunité d’aller satisfaire sa curiosité : qui sont les gens qui habitent ou se déplacent dans cette région ?

Faire du pouce, c’est surtout une opportunité de développement personnel, une raison de s’ouvrir à l’autre, de l’écouter et de l’accepter en se confrontant à ses propres préjugés. C’est un enseignement expérientiel sur l’être humain, la culture, la psychologie. C’est à la fois un cours pratique de self-défense, de bonnes manières et d’audace. C’est un laboratoire d’échange intellectuel, une séance de thérapie, une initiation spirituelle, un atelier de conversation linguistique. C’est, pour citer mon collègue Ludovic Hubler, « une école de la vie ».

Faire du pouce, c’est un moyen de voyager sans se saigner à blanc. En acceptant la possibilité de ne pas être pris, l’attente et la variété des conducteurs, en adoptant une attitude de gratitude et d’ouverture, on légitimise sa volonté de ne pas contribuer aux frais du déplacement.

Faire du pouce, c’est choisir un moyen de transport d’optimisation, c’est-à-dire occuper des places vacantes dans des véhicules effectuant déjà la grande majorité du trajet. C’est une manière concrète et même militante de voyager tout en réduisant son empreinte écologique.
Pour toutes ces raisons, oui, faire du pouce !

Qui embarque les « pouceuses » et « pouceux »?

À chaque pouceux sa typologie, mais voici tout de même celle que je tire de mon savoir empirique. Je distingue cinq grands types de conducteurs, en ordre habituel de fréquence, qui varie cependant d’un pays à l’autre :

– Les routiers : le professionnel de la route s’il n’en faut qu’un. Le camionneur ou routier parcourt de grandes distances, surtout lorsqu’il est affecté au transport international ou interprovincial de marchandises. Les règles encadrant son travail sont relativement strictes et la compagnie pour laquelle il travaille a souvent pour politique d’interdire la prise de pouceux. Cependant, la solitude et la difficulté de contrôler l’emporte généralement sur la règle. Les routiers prennent des pouceux pour avoir de la compagnie. Ils pensent la route en terme d’itinéraire et de destination finale, pas en termes de temps ou de destinations intermédiaires. Une fois qu’on a compris comment ils fonctionnent, ils peuvent être une grande ressource sur la route : un café, un peu de chaleur en hiver, des appels au CB (radio) ou des demandes à l’aire d’autoroute pour nous trouver un transport plus avantageux, de l’eau et parfois même de la nourriture, une douche gratuite et un lit pour la nuit. À noter que plusieurs auto-stoppeurs les évitent en Europe, car leur vitesse est limitée à 90 km/h tandis que les voitures vont parfois à 130 km/h ou plus…

– Les professionnels sur la route : commis-voyageurs et commerciaux, vendeurs d’assurances, businessmen, scientifiques de retour d’un colloque, etc. Les professionnels voyagent souvent seuls, le jour en semaine et font de bonnes distances. Ils cherchent de la compagnie et prennent pour « donner un coup de main ». Ils sont en général obsédés par leur boulot, ce qui fait qu’ils peuvent être très passionnants à écouter ou au contraire abrutissants. Ils ne comprennent pas du tout ce que vous faites, mais le respectent. J’ajoute dans cette catégorie les gens qui voyagent de grandes distances chaque jour pour aller au travail (« commuting » ou déplacement pendulaire).

– Les gens qui ont fait du stop par le passé : espèce en voie de disparition. Ils viennent d’un coin perdu comme la Gaspésie ou la Bretagne ou ont vécu les années Peace n’ Love (qu’ils évoquent avec nostalgie). Exceptionnellement, ils ont voyagé un peu avec le sac à dos, façon Routard et Lonely Planet et ont tenté l’auto-stop avec d’autres voyageurs rencontrés en auberge de jeunesse. Ils vous prennent pour continuer le cycle karmique en « donnant au suivant ».

– Les voyageurs occasionnels un peu perdus : rencontrés surtout les week-ends ou dans des coins touristiques. Ce sont les nouveaux esclaves du GPS, incapables de lire une carte (et souvent de configurer ledit GPS). Comme ils angoissent de se perdre, ils préfèrent prendre un pouceux pour se sentir moins responsable d’être perdus tout en souhaitant que vous soyez du coin. C’est avec eux que votre sens de l’orientation et vos aptitudes de copilotes sont une valeur ajoutée. Ils peuvent devenir d’enthousiastes preneurs de pouceux… Et vous faire faire bien des détours !

– Les gens qui vous prennent parce qu’ils sont inquiets pour vous : une catégorie que les femmes et les jeunes garçons bien rasés rencontrent le plus souvent. C’est de loin l’échantillon le plus imprévisible et le plus comique. Parfois ce sont des mamies ne parlant pas l’anglais ou le français qui vous font de grands gestes bienveillants en souriant, vous disant qu’ils vous emmènent seulement huit milles plus loin en omettant de spécifier qu’il s’agit de milles suédois (10 km). Ce sont parfois des mères monoparentales avec leur bambin sur le banc arrière, plus rarement des papys qui vous engueulent parce que si vous étiez leur fille, ils vous foutraient une baffe. Exceptionnellement, ce pourrait être une stripteaseuse qui vous emmène à son travail et va vous reconduire après son quart….Ils font des détours pour vous et tentent souvent de vous faire promettre de ne plus jamais faire d’auto-stop.

Selon toi, quels sont les plus grands mythes associés au pouce?

Le plus grand mythe est féminin : l’image de la fille qui fait du stop en mini-jupe à la recherche de nouvelles expériences sexuelles… C’est une légende moderne tenace relayée par l’industrie de la porno et alimentée par un fait bien réel : la prostitution sur la route. Selon moi, c’est la raison pour laquelle une fille ne devrait pas être étonnée de se voir proposer d’offrir un service sexuel – les images sont confuses dans la tête de certains routiers et comme certaines filles les sollicitent même, ils sont eux aussi parfois pris de court par une racoleuse alors qu’ils croyaient offrir un simple lift. C’est dire comment le monde est parfois à l’envers !

Un autre grand mythe est celui de l’auto-stoppeur tueur en série que l’on retrouve dans nombre de films d’horreur et de suspense, notamment chez les Américains (inspirés surtout de Billy Cook). Il faut toutefois remarquer que l’inverse (le conducteur tueur en série) prend plus souvent racine dans la réalité à l’échelle internationale. Il suffit de penser à l’autoroute des larmes, Pedro Alonso López, Ivan Milat, Edmund Kemper… Et dans les études de criminalité sur l’auto-stop, il est prouvé que les pouceux sont plus souvent agressés qu’agresseurs.

Enfin, il est intéressant de noter que les anthropologues étudiant les légendes s’intéressent au mythe de l’auto-stoppeur qui disparaît (vanishing hitchhiker), présent dans un grand nombre de cultures populaires à travers le monde…

Que réponds-tu aux gens qui pensent que le pouce est une activité dangereuse?

Que toutes les activités sont dangereuses, même traverser la rue ! Mais il s’agit de prendre des risques calculés et conscients : avant de traverser la rue, j’augmente mes chances de survie en regardant des deux côtés, en choisissant soigneusement l’endroit où traverser… et j’évite de traverser des autoroutes à pied, n’est-ce pas ?

Il est vrai que la première expérience de pouce est souvent mal préparée, quand on est ado et plus vulnérable… Mais il y a des facteurs qui rendent le pouce plus sécuritaire, plus accessible, plus réaliste. Mis à part le risque d’accident automobile, je suis d’avis que la pratique de l’auto-stop n’est pas plus dangereuse que le jogging ou les déplacements à pied.

Qu’est-ce qu’une femme devrait savoir avant de faire du pouce en solo pour la première fois?

– Qu’elle doit être préparée mentalement à la possibilité de se faire proposer du sexe, à refuser fermement et à s’affirmer au cas où il lui est plus sécuritaire de descendre de voiture.

– Qu’elle doit déceler les intentions cachées du conducteur et garder le contrôle de la conversation.

– Qu’elle a tout intérêt à bien connaître son trajet et ses options.

– Que certaines filles utilisent la route comme moyen de trouver des clients pour la prostitution et qu’elle risque de les croiser ou d’être confondue avec elles.

– Enfin, qu’elle est beaucoup plus vulnérable en soirée ou la nuit.

Raconte ta première expérience de pouce.

Ma première expérience d’auto-stop a été brève et suivie d’un échec.

En 1997, je venais d’avoir seize ans. Je suis partie sur la route avec l’espoir de ne pas rentrer chez moi, vu de gros soucis familiaux. À l’époque, je voyageais avec le service de covoiturage Allo Stop et avec des amis rencontrés sur IRC, le clavardage d’Internet, en mode road-trip. Je me suis rendue de Gatineau jusqu’à Sept-Îles comme ça, en passant par Matane. À Matane, un ami m’a demandé de l’attendre pour repartir vers Québec, car il voulait s’y rendre et on pourrait faire du pouce ensemble. Alors nous sommes partis vers Rimouski sans trop de problème, et j’ai somnolé sur la banquette arrière pendant qu’il parlait aux deux personnes qui nous ont prises. C’était des amis de sa mère.

Arrivés à Rimouski, nous avons marché et marché… et levé le pouce, mais personne ne nous a pris. Nous n’étions pas très vaillants à l’époque, et j’ai demeuré à Rimouski depuis et je sais que le spot idéal duquel partir était situé environ 300 mètres plus loin, mais à l’époque, je ne savais pas non plus ce qu’était un spot parfait… La journée avançant, nous sommes allés nous réfugier dans un petit appartement appartenant à la mère de mon ami, attendant un covoiturage prévu pour la fin de l’après-midi. Ainsi s’est terminé mon premier essai d’auto-stop. Ce n’était pas très réfléchi, ni une réussite. Mon deuxième essai l’année suivante n’était pas meilleur. C’est en Scandinavie que j’ai fait mon vrai baptême, voyageant coûte que coûte sur le pouce, en mai et juin 2004…

Tu as fait du pouce dans plusieurs pays. En comparant tes expériences, quelles sont les ressemblances et les différences d’un pays à l’autre?

En fait, il n’y a pas que des différences d’un pays à l’autre, il y a aussi de grandes différences d’un type de conducteur à l’autre, comme je l’ai démontré plus tôt avec ma typologie des conducteurs… Mais ce qui varie le plus souvent, c’est la lingua franca, la langue dont il nous faut posséder des rudiments pour bien se faire comprendre. En Europe du Nord et de l’Ouest ainsi qu’en Afrique, on saura se débrouiller avec l’anglais ou le français, mais en Europe du Sud une connaissance de l’espagnol ou de l’italien sera profitable, voire essentielle. En allant vers l’ancien Bloc de l’Est, des rudiments d’allemand et/ou de russe vous sortiront de la plupart des situations. En Turquie, c’est le turc qui mène, et vu la diaspora turque, il pourra également être utile en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. En Amérique Latine, on s’en sort difficilement sans maîtriser l’espagnol…

D’ailleurs, en Amérique latine, il y a beaucoup de gens qui demandent de l’argent pour contribuer aux frais du voyage. C’est qu’il y a peu de véhicules personnels et que ceux-ci sont souvent maximisés en une sorte de transport en commun informel. Je sais que c’est aussi le cas en Roumanie et je suis souvent tombée sur des Roumains ou des Bulgares ailleurs en Europe, avec des voitures pleines à craquer et me demandant de payer pour me joindre à eux…

L’hospitalité des Turcs est phénoménale. En faisant du pouce avec les routiers, je suis devenue pour eux une invitée. Et quelle hospitalité ! Ils veulent qu’on puisse dire qu’il sont les meilleurs, les plus beaux, les plus fantastiques, ils sont fiers de leurs pays. On est souvent bien reçu auprès des routiers polonais, ce sont eux qui dominent les transports longue distance et ils ont une culture très forte de l’auto-stop…

La perception de la sécurité routière varie beaucoup d’un endroit à l’autre. Au Nunavut ou en Turquie, il est mal vu de boucler sa ceinture de sécurité : le conducteur l’interprète souvent comme une insulte. Par contre de nombreux conducteurs européens et nord-américains s’attendent à ce que vous la boucliez…

Quelles leçons as-tu retirées de toutes tes expériences?

Wow Pageau, c’est une question énorme ! Comment veux-tu toi-même répondre à ça ?
Bon, pour toi je fais un effort. J’ai appris…

… qu’ils ne faut pas se fier aux apparences.
… que l’on trouve une grande diversité à l’intérieur de ce qu’on croit être un groupe homogène (comme les routiers ou les mères monoparentales, par exemple).
… que beaucoup de gens ont confiance en l’autre et envie d’être généreux, de prendre soin d’autrui.
… que l’interdépendance est une voie d’avenir.
… que cultiver la gratitude rend heureux et satisfait.

Si tu pouvais te faire embarquer par une personnalité historique de ton choix – vivante ou non -pour un voyage de plusieurs heures, par qui voudrais-tu te faire embarquer et pourquoi?

Sans hésitation, j’entre dans la voiture d’Alexandra David-Néel (1868-1969) ! C’est mon idole aventurière, ma mère spirituelle…

De nos jours, sa voiture serait une vieille familiale en désordre ou une Deux chevaux, une voiture d’étudiant qui a racheté la voiture de mamie. Je m’assoirais avec elle sur la banquette avant en cuirette beige et …

… je suis montée dans la voiture en la remerciant. Elle ne me dit pas un mot, semble presque m’ignorer d’une façon un peu hautaine. J’observe le personnage avec curiosité. Elle porte une robe de toile épaisse et un chapeau de cuir et de fourrure. Ses mains sont gantées. « J’ai voyagé aussi jadis » me dit-elle sans sourire. Elle ne parle pas avec nostalgie, elle énonce un fait. Son visage, ridé comme les vallées de l’Himalaya, traduit une force sans borne. Elle rayonne de puissance sage sur l’intérieur de la voiture. « Il faut avoir du culot pour aller là où les gens ne vont pas. Choisir son étoile et ne pas la quitter des yeux. C’est ce qui permet d’avancer loin, sans fatigue et sans peine. » Elle a parlé sérieusement. Pour ma part, je jouis de ma propre compagnie et de la sienne. Je sais que la bonne femme n’est pas commode, aussi je ne la provoque pas. J’attends qu’elle laisse couler la sagesse de ses expériences hors de sa bouche…

Moi aussi, je renouvellerai mon passeport à 101 ans !

Tu donnes des conférences, tu prépares un livre sur le voyage alternatif, tu voyages… quelle place ton blogue La globe-stoppeuse occupe-t-il dans tes projets?

À vrai dire, le blogue est surtout une collection de publications diverses, un endroit où je centralise mes écrits. Avant sa création, j’étais surtout impliquée sur des forums et des sites contributifs anglophones, mais j’ai réalisé qu’il n’y avait personne dans cette niche dans la francophonie. Il y a d’excellents (et de moins bons) blogues sur les nouveaux nomades, les pigistes/freelance et autres Location Independent Professionals, Lifestyle Designers…. Mais sur le voyage alternatif, il y a assez peu de textes récents.

Mon blogue est également pour moi un espace d’essai. J’ai à présent de l’expérience dans l’écriture de guide, de manuel de voyage (avec mon travail auprès de Solilang et la Bible du grand voyageur à paraître au printemps chez Lonely Planet France), mais l’écriture plus journalistique est un domaine qui ne m’est pas familier. C’est le même cas pour ce qui est du récit de voyage et ma démarche m’a donc poussée à collaborer avec Jennifer Doré de Moi, mes souliers… pour la publication de chroniques-récits sur sa plateforme de publication…

Quels sont les objectifs de La globe-stoppeuse?

Globe-stoppeuse, c’est d’abord et avant tout une collection d’articles, d’essais, de commentaires, critiques de récits de voyage ou de monographies et d’essais sur la mobilité ainsi que de réflexions liées au voyage alternatif.

Le blogue a une dimension journalistique : j’essaie d’identifier des nouvelles, faits divers, événements liés au voyage alternatif en général et à l’auto-stop en particulier. J’aimerais y partager avec la communauté de voyage francophone la réalité du pouce à travers le monde.
C’est également une vitrine francophone, un portfolio de mes réalisations en tant que voyageuse « professionnelle »: publications, défis physiques, projets, conférences, etc.

Éventuellement, à partir du moment où le blogue a ses lecteurs réguliers et intéressés, il peut servir de lieu de réflexion et d’échange sur les pratiques alternatives du voyage, sur les expériences vécues, les conseils pratiques, etc.

Quels sont tes projets?

Une autre question « qui tue » !

Eh bien en ce moment, j’ai repris les études à l’université et je prends des cours d’anthropologie pour mieux comprendre les mobilités et les nomadismes contemporains. J’espère être en mesure de développer une analyse plus critique, plus rigoureuse et plus intéressante du voyage alternatif pour mes lecteurs.

J’ai commencé à travailler sur le projet Travel with a Mission (TWAM) de Ludovic Hubler pour lequel je valoriserai l’expérience en gestion de bénévoles en ligne acquise lors de mes années à gérer des équipes chez CouchSurfing… c’est un projet porteur et nous sommes à la recherche de bénévoles motivés et créatifs pour le développer. À bon entendeur !

En janvier/février, je compte me rendre en auto-stop à Yellowknife en passant par Saskatoon et Edmonton. L’auto-stop d’hiver est une réalité particulière qui me plaît… et puis j’ai envie de voir si je n’ai pas perdu la main…

Je dois par contre revenir à temps pour mon mariage, prévu pour la fin février.

Un gros projet est la sortie du livre chez Lonely Planet : La bible du grand voyageur, co-écrit avec Nans Thomassey et Guillaume Charroin. Nous sommes en train de finaliser les maquettes et travailler aux dernières corrections. J’ai tellement hâte de le voir sorti !

Je compte retourner en Europe en mars/avril pour y revoir mes amis d’Édimbourg à Berlin, en passant par la Belgique…. J’ai aussi envie de récupérer des copies du livre et participer à des foires et festivals. Après tout, une grande part du marché se trouve en France, et j’ai très hâte de rencontrer mes futurs lecteurs !

Après, les projets sont un peu flous… Il est probable que TWAM, la promotion du livre et mes collaborations blogueuses me prennent suffisamment de temps pour rester occupée. Et puis, je suis une nomade, les choses risquent de changer… !

À ton tour de trancher LE débat: le pouce, avec ou sans pancarte? Pourquoi?

Panneau ou pas panneau?

Je dois avouer que sur ce point, non seulement les opinions divergent, mais la mienne varie selon le pays ou les circonstances.

Dans le camp du « pour »:

– Pour afficher sa direction dans un réseau routier complexe ou près d’une jonction importante.
– Pour démontrer qu’on sait ce qu’on fait et qu’on est organisé.
– Pour signaler une destination qu’on est incapable de prononcer.
– Pour s’en servir pour faire rigoler les gens, par exemple en écrivant « planète Mars » ou « C’est mon anniversaire ! » (testé deux années de file en direction de Berlin…).

Dans le camp du « contre »:

– Décourage les gens qui ne vont pas très loin mais pourraient vous sortir d’un coin perdu.
– Les gens n’ont pas le temps de lire la pancarte.
– Un panneau visible est encombrant.
– On ne peut pas refuser une ride douteuse sous prétexte qu’il ne va pas dans la bonne direction.
– Ne sert pratiquement à rien la nuit ou si on sollicite directement les gens.

C’est vraiment à moi de trancher ? Eh bien je suis POUR, bien que je ne l’utilise pas systématiquement. J’utilise d’ailleurs un outil pratique réutilisable et peu coûteux : un bout de carton dans une feuille protège-documents transparente et plusieurs feuilles de papier format lettre (A4) qui permettent la création de panneaux à fort contraste et à l’abri des intempéries. L’outil peut être plié en deux pendant le transport. C’est magique !

La suite de cette entrevue sera publiée ce jeudi.

7 thoughts on “13 questions sérieuses à Anick-Marie

  1. Julien

    Excellent interview, j’ai enfin testé sérieusement le stop il y’a quelques mois, en grande partie grace a la motivation que m’a apporté le blog d’Annick Marie, et ses conseils très pratiques. On a fait plus de 700 kms en deux jours, puis la même chose en sens inverse, au Brésil.Ca restera pour moi une sacré experience et découverte!

    Reply
    1. Stéphane Pageau Post author

      Merci Julien! Je n’y suis pas pour grand chose; Anick-Marie a donné des réponses exceptionnelles.

      Content de voir qu’Anick-Marie t’a inspiré à essayer le pouce. C’est effectivement une expérience qui mérite d’être vécue, ne serait-ce que pour réaliser que trop souvent, nos peurs sont fondées sur de fausses perceptions.

      Ton blogue (http://www.levraimonde.com/) est toujours aussi divertissant, continue ton bon travail. Et bonne chance pour la suite de ton voyage, peu importe où il te mènera.

      Reply
  2. Sma

    “- On ne peut pas refuser une ride douteuse sous prétexte qu’il ne va pas dans la bonne direction.”
    je pense qu’on peut la refuser..pas sous cet pretexte mais il y a des autres :) quand j’ai commence faire du stop refuser etait dificil a faire mais aujourd’hui j’ai pas de probleme a justement dire “aaa non je veux pas merci” sans raison..ou.. “je vais trouver une ride que va plus loin”..etc..

    Reply
    1. Stéphane Pageau Post author

      Je pense que c’est avant tout une question de contexte. Si l’on sent qu’il y a danger, alors oui, il vaut mieux refuser. Par exemple, j’ai déjà refusé une « ride » parce que le conducteur de la voiture était visiblement saoul. Mais sinon, je refuse rarement, car je crois que le mouvement est préférable à l’immobilité. Enfin, c’est vrai qu’avec l’expérience, on est plus à l’aise de communiquer nos opinions, besoins, etc.

      Merci de ton commentaire, Sma.

      Reply
    2. Anick-Marie

      Parfaitement d’accord Sma ! C’est un argument que j’ai entendu maintes fois, mais honnêtement, si on a absolument besoin d’un prétexte pour refuser une “ride”, il vaut mieux travailler sur son assurance et sa confiance en soi. Le contraire m’est arrivé parfois : une personne s’arrête, me pose deux questions et puis repart. Ce sont les règles du jeu, après tout !

      Reply
    1. Stéphane Pageau Post author

      Merci! Tout le crédit revient à Anick-Marie. Moi aussi j’ai eu envie de repartir sur le pouce, après avoir lu ses réponses.

      Reply

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.