Comment savoir si, quand on quitte des gens rencontrés en voyage, notre départ est un adieu ou un au revoir? Souvent, on le sait dès le moment de la séparation. Parfois, le temps finit par nous amener une réponse. Et d’autres fois, les circonstances nous en imposent une.
Tout est possible
Dans la presque totalité des cas, je sais que je ne reverrai jamais les « ami-es » que je me fais sur la route. Je l’accepte et je savoure les moments passés avec eux. Notre histoire se résumera donc à ces quelques bières partagées un soir, dans cette auberge de Plovdiv. Mais il arrive que les amitiés survivent au temps et à la distance. Ainsi, en 2006, j’ai revu Barbara, mon amie romaine, huit ans après notre première rencontre à Berlin. Le temps n’avait pas altéré notre relation, le lien était toujours aussi fort entre nous. C’était génial.
Les médias sociaux et les amitiés de voyage
Donc, presque toutes les personnes rencontrées en voyage ne seront que de passage dans notre vie. C’est comme ça. Mais comment surmonter les défis posés par la distance, avec celles qui parviennent à rester dans notre univers? Par le passé, la carte postale ou la bonne vieille lettre manuscrite suffisait à maintenir ces liens. Mais aujourd’hui, les médias sociaux constituent la méthode idéale pour entretenir ses amitiés internationales. Par exemple, je communique par MSN ou par Facebook avec mes ami-es au Venezuela et en Turquie. Vais-je les revoir un jour? Peut-être. Je suis bien sûr ouvert à cette éventualité. Évidemment, ce genre de rapport n’est pas aussi satisfaisant que de passer du temps avec ces personnes, mais ces échanges, si imparfaits soient-ils, sont tout de même plus enrichissants que pas d’échanges du tout.
Intensité, et non durée
À vrai dire, il n’est pas toujours pertinent de revoir les personnes rencontrées en voyage. Parfois, l’amitié ne naît que grâce à la proximité, que grâce au concours de circonstances. Les racines de cette relation ne sont alors pas nécessairement profondes. Dans un tel cas, revoir l’autre pourrait davantage provoquer un malaise que créer de la joie, car, en l’absence des circonstances qui ont mené aux premières interactions, on réalise que, finalement, on n’a pas vraiment d’affinités avec cette personne. Et ça, c’est une situation à éviter. À moins d’aimer les malaises.
Par ailleurs, le temps ne constitue pas un facteur déterminant dans la construction des amitiés: après tout, je n’ai côtoyé Barbara que trois semaines en 1998 et pourtant on s’écrit encore, treize ans plus tard, alors que j’ai fréquenté certaines personnes pendant des mois, voire des années, et on n’a plus de contact aujourd’hui. C’est plutôt l’intensité de la relation qui détermine la durabilité de l’amitié. Et qu’est-ce qui détermine l’intensité de la relation? La nature des expériences partagées avec l’autre.
Les limites de notre volonté
Ceci dit, il faut aussi que les deux personnes aient la même volonté de préserver l’amitié. Si l’un des deux protagonistes décide de ne plus s’investir dans la relation, eh bien, elle dépérira. J’ai vécu cette situation à plusieurs reprises. On s’écrit quelques fois, mais peu à peu, les messages cessent. Et la vie continue. C’est pourquoi il importe de chérir et d’entretenir les amitiés qui possèdent ce potentiel de grandeur: elles peuvent enrichir notre vie et celle de l’autre pendant bien longtemps.
Une réponse variable
Alors, adieu ou au revoir? Ça dépend. De soi. De l’autre. Des circonstances. Devant autant de variables, une seule solution s’impose: rester ouvert à toutes les possibilités et faire ce qui nous semble le plus juste dans chacune des cas.
Très belle analyse de ces amitiés “virtuelles” . Pour moi qui suis très fidèle, même pour les amitiés virtuelles, je reste en contact par mail; lettre et même paquets (pour marquer les fêtes) dans des pays comme l’Inde , Madagascar, Canada nous avons eu la chance de revoir nos guides rencontrés lors de nos voyages , ils ont pu venir chez nous et nous espérons les revoir chez eux un jour où l’autre. Mais ce n’est pas toujours facile , nous attendons notre amie de Madagascar, qui n’arrive pas à obtenir son visa pour la France , mais si elle ne peut pas venir chez nous, nous irons la voir chez elle …..
Ce sont des amitiés qui se sont faites en 15 jours, 3 semaines et qui compte beaucoup pour nous . Et grâce aux technologies d’aujourd’hui , tout devient plus simple et tant mieux!
vive les voyage
Merci Annick! Content de voir que tu partages mon point de vue. Je vois l’importance que tu accordes à tes amitiés et je crois que c’est une très belle qualité. Ton commentaire démontre bien la nécessité de faire des « efforts » pour les entretenir et j’ai l’impression que, pour bien des gens (mais pas toi, de toute évidence), ces « efforts » sont trop exigeants. Et pourtant… l’amitié ne doit pas être une corvée, mais un plaisir. Un plaisir continuellement renouvelé.
En effet, vive les voyages, vive les ami-es!