En voyage, prendre des photos est certes une activité très agréable. Mais, dans certaines circonstances, ce plaisir peut créer un malaise. Peut-être pas pour soi, mais pour les autres. Photographier quelqu’un de près sans son consentement est un geste brutal. Une invasion de l’intimité d’autrui. Un manque de respect. Les voyageurs qui agissent de la sorte devraient se poser la question suivante: accepteraient-ils qu’on leur fasse la même chose? Pour ma part, la réponse est non. Par contre, il m’arrive de participer de plein gré à la prise d’une photo; dans ce cas, c’est mon choix, on ne m’impose rien, alors j’assume.
Prendre des photos ne constitue pas un prétexte valable pour traiter les autres comme des bêtes de foire. Si la personne visée se prête à l’exercice avec enthousiasme, alors ça va. Par exemple, beaucoup d’enfants aiment poser pour les photographes. Mais si l’on sent un malaise, une résignation, voire même une colère chez cette personne, il ne faut alors pas aller plus loin. C’est une simple question de respect. Que faire, en cas de doute? Demander la permission. Tout simplement.
La traque du traditionnel
Il y a pire encore que photographier quelqu’un sans lui demander la permission: débarquer à quelque part et mitrailler tout et tout le monde avec son appareil photo. La grande classe. Cet article explique bien comment peuvent se sentir les personnes ainsi photographiées. Il faut user de son jugement, évaluer le contexte, connaître autant que possible la perception que la population locale a de la photographie et respecter cette perception. Un manquement à ces règles – écrites ou non – ne ferait que renforcer le stéréotype du touriste qui ne se déplace que pour lui-même, sans vraiment s’intéresser à ce que vivent les habitants du lieu. Et ce stéréotype n’est pas le genre d’image souhaitable pour les voyageurs.
La vraie question
Dans le fond, la vraie question est: pour qui prend-on des photos? Si on le fait pour nous, alors on n’a pas besoin de tout croquer. Notre mémoire peut très bien enregistrer les images. Si on le fait pour les autres, on veut quoi, en vérité? Décrire visuellement chaque instant de notre voyage? Montrer à quel point on est un aventurier qui sort des sentiers battus? Un explorateur moderne? Un découvreur de cultures? Si nos motivations sont purement égoïstes, alors nos actions feront du mal aux autres. Et c’est une façon déplorable de voyager.
Très belle analyse de situations que j’ai malheureusement souvent rencontrées lors de mes voyages et j’ai souvent honte à la place de ces voyageurs sans scrupules , mais c’est en voyageant que l’on apprend aussi à être un bon voyageur à l’écoute des autres (il arrive aussi que l’on n’ose pas aller vers l’autre..) alors, tout n’est peut-être pas perdu!
et avec la multiplication d’articles comme ci-dessus on arrivera à leur faire ouvrir les yeux!
bonne préparation, ça approche!
Merci Annick! J’ai moi aussi souvent rencontré de tels voyageurs et j’étais moi aussi irrité par leur comportement. Je peux comprendre que, quand on a 20 ans et qu’on n’a jamais vraiment voyagé, on agit sans trop réfléchir, mais avec l’expérience, je pense qu’il faut apprendre à tenir compte des conséquences de nos gestes sur les habitants d’un lieu. Et si mon article peut aider quelqu’un à prendre conscience de cette notion, j’en serais bien heureux.
Merci pour tes bons mots! Oui, ça approche rapidement, et je commence à sentir la fébrilité du départ.