Le kava est un élément majeur de la culture fidjienne et de celles de plusieurs pays de la région du Pacifique sud. Il s’agit d’une boisson brune, non alcoolisée, aux propriétés anesthésiantes. Ainsi, après quelques coupes, on sent sa langue devenir engourdie. Toutefois, son goût ne plaît pas à tous; pour ma part, j’ai eu l’impression de boire de la boue liquide, mais je n’ai pas trouvé cela si désagréable. Je m’attendais à pire, en fait, après avoir entendu les témoignages de quelques amis qui y avaient déjà goûté et qui avaient détesté.
Le kava provient de la racine d’un poivrier sauvage (Piper methysticum) qui, après la cueillette, est séchée et mise en poudre. La poudre est ensuite versée dans un sac en tissu, qui est alors plongé dans un genre de grand bol rempli d’eau. Le sac doit être pétri à maintes reprises, afin de bien mélanger la poudre à l’eau. Au terme de ces opérations, le kava.
Un rituel
Aux îles Fidji, il existe un rituel pour boire le kava. D’abord, la personne qui a préparé la boisson tend une coupe pleine de kava (une moitié de coque de noix de coco évidée, à ce que j’ai vu) à un des convives. Ce dernier dit alors Bula et vide le contenu de la coupe d’un seul trait. Il la redonne aussitôt au « maître de cérémonie » et frappe ensuite trois fois des mains. Puis, le ou la responsable tend la coupe à une autre personne. Durant tout ce processus, les gens discutent entre eux. Ce rituel se poursuit jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de kava. Et apparemment, quand une grande quantité de boisson est préparée et quand il y a beaucoup de monde, le rituel peut durer des heures.
Une importance sociale
Maina et Paul, les deux Fidjiens avec qui j’ai eu la chance de partager du kava, m’ont dit que cette boisson avait une fonction sociale importante. Le rituel qui l’entoure permet aux gens de se parler, de créer des moments de qualité en famille, entre ami-es. Encore aujourd’hui, il occupe une grande place au sein de la culture du pays. Je suis donc très heureux d’avoir pu vivre cette expérience culturelle et je vous la recommande.
C’est vraiment chouette d’avoir pu partager cela et c’est un bon concept pour échanger avec les autres. Merci pour cette découverte!
Merci! Content de voir que tu as apprécié cet article… oui, c’est une façon bien agréable d’échanger, j’ai appris beaucoup de choses ce soir-là.
Pour le kava, je passe mon tour… n’oublie pas de tester les Shiraz australiens …y en a d’excellents. Remarque qu’ils sont probablement vendus plus cher downunder qu’ici à la S.A.Q.
Ha ha… mais voyons, Melchior, du bon kava… on s’en fera, à mon retour. Sinon, on se contentera de Shiraz. Je tâcherai d’en goûter un ou deux ici, avant mon départ pour la Thaïlande.
Comme tu le sais, je m’interresse beaucoup aux découvertes culinaires lors de mes voyages, et le Kava en est une surprenante , merci pour le partage ….
bonne route
Y a pas de quoi, Annick, et merci à toi. Content de voir que tu as apprécié mon texte. Je ne sais toutefois pas à quel point on peut utiliser le kava en cuisine… ha ha.
J’espère que tu n’as vraiment fait que goûter car d’après wikipedia, c’est un produit assez dangereux pour la santé (“le Kava est néanmoins interdit dans de nombreux pays, tels qu’en France, pour les risques d’atteinte hépatique graves qu’il peut entraîner”). En tout cas, merci pour le partage de cette tradition jusque là inconnue pour moi.
Ha ha… oui, je n’ai fait que goûter. L’expérience ne s’est pas répétée. J’avais entendu parler de ces risques, mais je me suis dit que l’essayer ne devait pas poser problème. Content de voir que tu as apprécié ce billet. merci de me lire.
Ah tu as testé le kava! Je l’ai goûté au Vanuatu et aux Fidjis. Le rituel qui entoure cette boisson sacrée m’a marqué. Il s’agit réellement d’un échange et d’une invitation à découvrir d’autres coutumes.
Et le goût… pas si terrible en fait!
Bon voyage!
NowMadNow
Eh oui, j’ai eu la chance de vivre cette expérience. Moi aussi j’ai beaucoup aimé l’aspect ”rituel” de la chose. Et c’est vrai que le goût, bien que pas fameux, n’est pas si terrible qu’on le dit.
Merci, bon voyage à toi aussi!
D’abord, félicitations d’avoir profité de ton séjour aux Fidjis pour faire des découvertes. Je consommais le kava au Québec avant que Santé Canada n’applique un interdit de vente. Il semblerait qu’il n’y ait pas vraiment de preuves de l’hépatotoxicité. Les études qui ont servi à justifier l’interdiction ont été basées sur des foies d’alcooliques. Par contre, il est vrai que les feuilles, comme l’écorce, sont réputées poison. La racine, à l’inverse, se consomme depuis 3 millénaires, sans problèmes jusqu’à aujourd’hui.
Aujourd’hui, selon l’avis même de Santé Canada, le kava ne serait PAS interdit au pays. Par contre, en raison de la lourdeur des régulations administratives, et peut-être aussi de certaines pressions des compagnies pharmaceutiques, il n’existe pas de produits contenant du kava qui peuvent être offerts à la vente, puisqu’ils ne peuvent obtenir de numéro de NPN. Il semblerait cependant qu’il ne soit pas illégal d’en commander à titre individuel.
Pour le goût, je dirais qu’au début on a effectivement l’impression de consommer de la boue brûlante, mais que ça devient rapidement un goût acquis, comme le café (ça se rapproche d’un café moka, sans le sucre).
Quoi qu’il en soit, j’espère que ces précisions ont pu être utiles. Je recommanderais néanmoins de vérifier par soi-même auprès des autorités concernées avant d’entreprendre des importations.
Bonjour Bernie,
Merci de ces précisions. C’est un sujet complexe et fascinant. J’avoue ne pas avoir accordé beaucoup d’intérêt à l’aspect importation, alors c’est bien de le souligner. À ce que je vois, tu es un véritable amateur de kava. En effet, c’est un goût qu’on apprend à aimer. Bula!
Ça fait dix ans que je n’en ai pas pris donc ça m’a rappelé des souvenirs. Véritable amateur, non, ce serait exagéré. Mais on apprend à aimer l’effet, qui ne se compare pas aux intoxiquants.
Bien d’accord, c’est un effet différent de celui d’autres substances. Je l’ai bien aimé, moi aussi.