Le Full Moon Party. Essentiellement, un party sur une plage à Haad Rin (à Koh Phangan). De la peinture fluorescente, de la musique très forte, des buckets de drinks et du monde. Beaucoup de monde. Plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines de milliers de personnes. En rut, pour la plupart. Et ça se produit une fois par mois. À la pleine lune, bien sûr. À noter qu’il y a aussi des Half Moon partys et des Black Moon partys.

Un lendemain de veille devenu moteur économique

L’origine de cette soirée s’est perdue dans les fissures de l’Histoire et des lendemains de veille collectifs, mais elle se situerait vers la fin des années 1980. Par contre, sa renommée n’a cessé de grandir, au point que, aujourd’hui, la ville de Haad Rin, où se déroule le principal party, vit au rythme de cette fête. Presque tous les commerces de l’endroit ont un lien, direct ou non, avec celle-ci. Elle est devenue un véritable moteur économique pour la région.

De l’alcool et des gens

Sunrise Beach. Le lieu où ça se passe. Une plage d’une bonne longueur, assaillie par une horde de fêtards prêts à danser jusqu’à ce que leur corps ne puisse plus suivre. Évidemment, l’alcool coule à flots durant l’évènement et les seaux en plastique remplis de drinks constituent la méthode de consommation privilégiée par beaucoup. On y mélange alcool (généralement de la vodka ou du SangSom, un rhum thaïlandais souvent considéré à tort comme un whisky), boisson gazeuse, glace et, bien souvent, boisson énergisante. Plusieurs pailles complètent l’ensemble, de sorte que vous pouvez partager le contenu du seau avec vos ami-es. Pour celles et ceux qui n’aiment pas les drinks, la bière demeure un choix populaire.

Un "bucket" (et un seau d'eau pour les pinceaux, juste à côté. À ne pas confondre)

Parlons sexe

Le party a une réputation de haut lieu de luxure. Est-elle méritée? Je dirais que oui, mais encore là, ça dépend de votre façon de fêter. Si vous préférez danser plutôt que de chercher votre prochaine conquête, vous pouvez le faire. De toute évidence, beaucoup de gens choisissent cette option; sinon, à 6 h du matin, il n’y aurait plus personne sur la plage. Bon, plusieurs fêtards sont déjà partis, à cette heure-là, mais je soupçonne que l’ivresse, et non le désir sexuel, en a chassés une bonne quantité. Et bien sûr, si vous cherchez à faire des rencontres, alors vous êtes à un endroit propice. Il y avait des hormones en ébullition sur cette plage.

Le récit de mon expérience au Full Moon party

Fort des informations précédentes et curieux de vérifier par moi-même la vraie nature de cette soirée, je me suis pointé à Haad Rin en vue du premier Full Moon party de l’année, le 8 janvier. Or, dès la fin de l’après-midi, un climat d’effervescence a recouvert la ville. Les gens trépignaient à l’idée de festoyer comme si 2012 n’allait pas être la fin du monde. C’était prometteur.

En compagnie d’un groupe de Québécois-es (dont plusieurs croisé-es par hasard), j’ai pris part à un célèbre rituel pré-Full Moon: la peinture sur corps. Peinture fluorescente pour tout le monde. Motifs au choix, mais de préférence à connotation sexuelle. Parfois, pas de connotation, mais juste une inscription crue, pas subtile du tout. Question de goût ou mauvais goût.

On choisit son degré de subtilité...

Après avoir peinturluré certaines parties de nos anatomies, on était prêts. On s’est alors dirigés vers la plage. S’ensuivirent plusieurs heures de festivités, de danse, de consommation d’alcool, de moments ridicules, délirants, sensuels, etc. La fête s’est poursuivie bien au-delà du lever du soleil. À ce moment-là, la plage comptait encore un groupe d’irréductibles fêtards. La musique continuait d’exploser, les danseurs semblaient increvables, les seaux continuaient de trouver preneurs. Le soleil resplendissait, alors que’un solide lendemain de veille s’annonçait pour plusieurs milliers de personnes. Pour ma part, je n’ai pas été à l’after-Full Moon, j’ai plutôt erré dans les rues jusqu’à ce que je décide d’aller me coucher, vers 10 h.

Il est difficile de raconter un tel capharnaüm: il y règne une ambiance folle, éclatée, mais aussi décontractée. Les excès y sont non seulement permis, mais même encouragés, au nom d’une solidarité entre fêtards du monde entier. En outre, son ambiance est plus agréable que celle de la fête du Nouvel An, qui se déroulait au même endroit. Le Full Moon était moins achalandé, plus convivial, dans la mesure où l’on peut parler de convivialité pour une foule de 20 000 – 25 000 personnes. Quoi qu’il en soit, une chose est certaine: si vous aimez faire la fête, vous apprécierez le Full Moon party.