Le 15 février, j’ai suivi un cours de bokator à l’Académie de bokator de Phnom Penh. Le bokator est un art martial traditionnel khmer, il aurait notamment été pratiqué par les soldats de l’empire d’Angkor. Ses origines remonteraient au IIIe siècle.
Un cours intense
J’ai été à l’Académie en tuk tuk, car elle se trouvait loin de mon auberge. Ce que je ne savais pas alors, c’est qu’elle a de toute évidence déménagé récemment, car l’adresse indiquée dans le dernier Lonely Planet sur le Cambodge n’est plus valide. La nouvelle adresse est la suivante: 1671, Route nationale 2, Sangkat Chak, Angkor Krom, Phnom Penh. Le numéro de téléphone (012 651845) est toutefois encore bon. Avec les bouchons de circulation, on a mis plus de 45 minutes avant d’arriver à l’Académie. Le trajet m’a coûté 10 $ US (aller-retour). À noter que l’Académie offre aussi plusieurs forfaits de cours et l’hébergement et que vous devez apporter vos propres vêtements d’entraînement.
J’étais curieux d’essayer cet art martial, et à 5 $ US pour un cours d’une heure, j’avais beaucoup à apprendre et rien à perdre. Quand je suis arrivé, six élèves et un instructeur s’exerçaient sur le tapis. Parmi eux, deux Français dans la vingtaine et cinq Cambodgiens, soit un garçon, une jeune fille, un homme âgé et deux hommes dans la vingtaine. Un autre instructeur s’est pointé par la suite. Vers 18 h, j’ai commencé mon cours. Un instructeur m’a accompagné dans les réchauffements (qui ressemblaient à ceux de mes cours de kung fu), puis il m’a montré une première technique. Je l’ai pratiquée quelques instants, le temps que je la comprenne mieux. Quand il a jugé que j’en avais saisi l’essentiel, il m’en a enseigné une autre. Un scénario qui s’est répété plusieurs fois. J’ai ainsi appris les positions de base, des techniques de coups de poing, de coups de coude et des combinaisons de coups de poing et de coude. En outre, il faisait très chaud dans le local, j’en ai sué un bon coup. Et à un certain moment, une panne d’électricité est survenue. Il me restait alors encore vingt minutes de cours. Les instructeurs ont donc allumé des bougies et tout le monde a continué de s’entraîner.
J’ai par ailleurs réalisé que mon corps n’avait pas oublié les techniques de kung fu que j’ai apprises. Mes jambes se plaçaient spontanément dans la bonne position de kung fu, mais celle-ci ne convenait pas au bokator. Comme quoi il est difficile de se défaire de ses réflexes pour en adopter d’autres. Le bokator comporte des éléments de boxe, mais il utilise aussi des techniques plus variées, notamment avec les jambes et les coudes. J’en ai vu quelques-unes plus avancées et, pour le peu que j’en connais, je dois admettre que le style semble redoutable et complet.
Une expérience concluante
À la fin du cours, j’étais épuisé. Je n’ai plus ma forme physique d’il y a quelques mois. J’aurais pu continuer le cours, mais je n’en avais pas envie. J’ai donc payé, j’ai remercié mon instructeur et je suis parti. J’ai alors retrouvé le conducteur de tuk tuk (qui m’avait sagement attendu durant le cours) et on est rentrés. Pendant le trajet du retour, je repensais à tout ce que je venais d’apprendre et je me disais que je devrais retenir au moins deux techniques, soit une combinaison de coups de poing suivie d’un pivot et d’un coup de poing dans le bas-ventre et une combinaison de coups de coude. Et, tout en réfléchissant à mon cours de bokator, je souriais. J’étais exténué, mais heureux.
Le cours à la lueur de la bougie… ça a du être sympa…
Oui, ça a créé une ambiance très spéciale, avec toutes ces ombres en mouvement… j’ai beaucoup aimé.