“Encore…”

À la seconde où j’ai constaté le vol de mon appareil photo, cette pensée a surgi dans mon esprit. Il s’agit en effet de ma deuxième expérience du genre; la première avait eu lieu au Venezuela, en octobre 2007. Or mon amie Marilou s’y était elle aussi fait voler son appareil photo, en janvier 2008, et j’en avais parlé dans ce billet. Ce texte constitue donc mon troisième article qui traite d’un vol d’appareil photo. Sans doute un record pour un blogue de voyage. Toutefois, je ne tiens pas particulièrement à vivre de telles expériences: elles arrivent, malgré tout. Cette fois, le vol est survenu à Bangkok, au cours de la soirée du 11 juin.

Rencontre avec une voleuse à la tire

Attablé à une terrasse, j’observais la vie dans le quartier Sukhumvit. À un certain moment, une jeune femme, visiblement Thaïlandaise, m’a abordé. J’ai très vite saisi qu’elle était une travailleuse du sexe: ses propositions explicites ne laissaient aucun doute là-dessus. Non, je ne donnerai pas d’exemples, je souhaite garder ce blogue exempt de propos salaces. Bref, tout en essayant de me convaincre de partir avec elle, elle me touchait. J’aurais alors dû mieux comprendre la vraie nature de la situation. La conversation n’a pourtant pas duré très longtemps: quelques minutes, tout au plus. Devant mon refus de recourir à ses “services”, la femme a fini par s’en aller. Avec mon appareil photo.

Soi Cowboy, un des hauts lieux du vice à Bangkok. Un des endroits dont il faut se méfier…

Je n’ai pris conscience de la disparition de mon appareil que bien plus tard, quand j’ai décidé de retourner à mon auberge. Au moment du départ, j’ai comme d’habitude tâté l’endroit où je croyais l’avoir rangé et, à ma grande surprise, je ne l’ai cette fois pas senti. Or je ne l’oublie jamais, peu importe les circonstances, car il revêt trop d’importance pour moi. J’ai donc rapidement établi le lien.

“Eh merde”

Parfum de déjà-vécu. Et ça puait.

Une première plutôt désagréable

Par contre, jamais auparavant je n’avais été victime d’une voleuse à la tire; au Venezuela, “mes” voleurs avaient été très directs, ils avaient même semblé prêts à user de violence pour obtenir mon appareil. Cette fois, la chapardeuse fut très, très subtile. Je ne sais pas comment les voleurs à la tire réussissent leurs méfaits, mais je dois reconnaître qu’ils possèdent un réel talent. Dommage qu’ils ne s’en servent pas à bon escient.

Et ce n’est pas tout

Non, ce n’est pas tout: je me suis aussi fait voler une carte de crédit. D’habitude, je n’en traîne pas sur moi, mais ce jour-là, j’en avais utilisé une pour effectuer une réservation en ligne auprès d’une auberge et je l’avais simplement glissée dans ma poche par la suite, au lieu de la remettre dans le casier où je rangeais tous mes trucs importants. La gaffe. Heureusement, j’ai découvert le vol de la carte dès le lendemain, de sorte que j’ai téléphoné à mon fournisseur, qui l’a aussitôt annulée. J’ai alors appris qu’une dizaine de transactions, pour un montant total d’environ 2000 $ CAN, avaient été réalisées avec ma carte en quelques heures à peine. Ces transactions seront cependant considérées comme des fraudes et je n’aurai pas à les rembourser. Ouf. J’ai aussi demandé une nouvelle carte. Or, deux jours après l’appel, je l’ai reçue à Montréal, grâce à l’aide d’une personne fiable. De l’excellent service.

Tirer les bonnes leçons

Bangkok, je t'aime encore, malgré tout.

Maintenant, la poussière est retombée sur cet incident; j’ai reçu ma nouvelle carte de crédit, j’ai acheté un nouvel appareil photo, j’ai pris le temps de réfléchir sur ces évènements. Ce que je retiens le plus de tout cette histoire, c’est que, même quand on fait attention, même quand on se croit expérimenté, on peut toujours être victime d’un vol. Il n’existe pas beaucoup de façons de les prévenir: on peut sortir avec le moins de choses possible sur soi; on peut rester attentif à ce qui se passe là où l’on se trouve; on peut conserver une saine méfiance envers les inconnu-es que l’on rencontre; on peut éviter les endroits ayant mauvaise réputation; etc. Mais, malgré tous nos efforts, il ne suffit parfois que de quelques secondes et tout bascule. Ma seule consolation? La lentille et le boîtier de l’appareil photo qu’on m’a volé commençaient à présenter de sérieux signes d’usure. Alors bonne chance pour en obtenir un fort prix, pickpocket.