Autant j’aime la Thaïlande, autant le moment était venu pour moi de quitter définitivement ce merveilleux pays: je venais d’obtenir le visa indien, but de ma dernière visite à Bangkok, et je devais retourner à Kuala Lumpur pour y rejoindre mon frère René. J’ai donc acheté un billet de train entre Bangkok et Butterworth, en Malaisie, le 17 juin dernier; départ de la gare Hua Lamphung le mercredi 20, à 14 h 45. Arrivée prévue: 12 h 55, le 21. Le billet m’a coûté 1120 bahts (environ 36,06 $ CAN). Comme une portion du voyage se déroulait la nuit, je devais dormir dans le train. J’ai donc choisi la couchette du haut. À noter qu’il n’y a pas de liaison directe en train entre Bangkok et Kuala Lumpur; il faut d’abord se rendre à Butterworth, puis, pour terminer le trajet, il faut prendre le train ou le bus.
En outre, il est possible d’acheter des billets de train auprès d’agences de voyage, mais elles imposeront alors des frais supplémentaires: ainsi, l’agence de l’auberge où je logeais ajoutait 300 bahts (environ 9,66 $ CAN) au prix du billet. Il est par conséquent plus économique d’aller l’acheter directement à la gare.
Le passage à la frontière
Le départ de la gare Hua Lamphung a finalement eu lieu à 14 h 50. Et le trajet? Plutôt tranquille. J’ai regardé les paysages défiler. J’ai soupé. J’ai lu. J’ai joué à des jeux sur mon ordinateur tout en écoutant de la musique. Je me suis installé sur ma couchette sitôt qu’elle a été abaissée. Et ce n’était pas si mal, au plan du confort. J’ai relativement bien dormi. La nuit fut toutefois courte: dès 6 h, plusieurs dames thaïlandaises ont commencé à discuter avec entrain, tout près de ma couchette. Tant pis donc pour la grasse matinée.
Vers 10 h 20 (heure de Malaisie), le train pénétra dans la gare à la frontière entre la Thaïlande et la Malaisie. Trente minutes plus tard, je ressortais de l’édifice où se déroulaient les formalités d’entrée et de sortie pour les deux pays. Tout a été très simple, du côté thaïlandais. Par contre, du côté malaisien, on a pris les empreintes de mes index et on a vérifié deux de mes sacs. C’était la troisième fois que j’entrais dans le pays, mais c’était la première fois que je devais me plier à de telles procédures. Je suis ensuite remonté dans le train et j’ai attendu que les autres passagers en finissent à leur tour avec les processus administratifs. On est repartis à 11 h 20.
Arrivée à Butterworth
L’arrivée à Butterworth a eu lieu à 14 h 45, et non 12 h 55, comme prévu. Aussitôt, je me suis dirigé vers la station de bus. D’ailleurs, les stations de train, de bus et de ferry sont toutes reliées par un réseau de passerelles. De plus, de nombreux panneaux indiquent – en malais et en anglais – comment circuler d’une station à l’autre. Ceci dit, quelques instants plus tard, j’ai acheté un billet à 31 ringgits (environ 9,95 $ CAN), j’ai sauté dans le bus et, à 15 h, j’étais en route pour Kuala Lumpur. J’y ai mis les pieds 5 h 30 plus tard, soit près de 29 heures après mon départ de Bangkok. Ce fut épique.
Certaines personnes craignent les risques terroristes concernant ce trajet en train; qu’en pensez-vousY
Salut Frederic,
Il n’y a jamais de risque zéro, en voyage, mais il ne faut pas tomber dans la paranoïa non plus. Il revient à chaque personne d’évaluer sa tolérance au risque et d’agir en conséquence. Il est facile de prendre un vol entre la Thaïlande et la Malaisie (via Air Asia, par exemple), alors celles et ceux qui sont inconfortables à l’idée de prendre un train ont au moins une autre option. Ceci dit, la situation dans le sud de la Thaïlande est instable depuis quelques années déjà et le nombre d’incidents (du moins ceux qui sont rapportés dans les médias occidentaux) semble peu élevé, en fin de compte. Pour le moment, je ne vois pas de raison de s’empêcher de prendre le train. La vie continue, malgré les attaques. Si jamais la situation se dégrade, alors une sérieuse réflexion s’imposera. Bon voyage!
Stéphane