Orchhâ (1ere partie)

      6 commentaires sur Orchhâ (1ere partie)

20 juillet. Un train local Khajuraho – Jhansi. Puis un train interurbain Jhansi – Jalgaon. Un plan simple. Mais parfois, les choses ne se passent pas comme elles le devraient.

Un début frustrant

Dans la matinée du 20, je me suis pointé à la gare de Khajuraho, j’y ai acheté un billet à 29 roupies (environ 0,52 $ CAN) pour me rendre à Jhansi. J’ai ainsi pu vivre l’expérience d’acheter un billet de train en compagnie d’une bande d’Indiens impatients. Pittoresque. Puis, en attendant le départ, j’ai commencé à parler à deux touristes belges, Alain et Chris. Le train est arrivé avec une bonne heure de retard. Les passagers ont alors pris place à bord et le train est finalement parti, avec plus d’une heure et demi de retard sur l’horaire prévu. Le trajet devait durer environ cinq heures.

Gare de Khajuraho

De pire en pire

Une heure après le départ, le train a effectué un arrêt à la gare de Mahoba. Un long arrêt. Dans le genre, très très long. Long au point que, plus je regardais le temps passer, plus je me disais que j’allais manquer mon autre train, à Jhansi, et que je devrai trouver un plan B.

Quelques heures de tournage de pouces plus tard, Alain et moi avons été à la chasse aux renseignements pour connaître la raison de cet arrêt surprolongé. Un employé de la gare nous a alors informés que notre train attendait en fait un autre train, qui était lui aussi en retard. Bon. Un extrait de cette discussion:

“And when our train will finally go?”

“Soon, soon.”

Ah les réponses vagues aux questions simples. Un des plaisirs de voyager.

Gare de Mahoba

On a ensuite abordé Corey, une Américaine, prise elle aussi avec le même problème. On a évoqué la possibilité de prendre un taxi tous les quatre; étonnamment, on a eu de la difficulté à trouver un chauffeur de taxi. D’habitude, dans les gares, les chauffeurs se ruent sur les touristes, tels des amateurs du Canadien sur des ailes de poulet de La Cage aux sports un soir de match. Après avoir patienté quelques minutes, on a fini par en rencontrer un. On a discuté avec lui et il nous a demandé un prix exorbitant. On le savait, car on connaissait le montant réel pour une telle course. On a négocié pendant 6 minutes 38 secondes, mais même après quelques baisses de prix, le chauffeur exigeait encore une somme beaucoup trop importante. On a donc laissé tomber cette idée, on a décidé de retourner à notre train et attendre. Comme il n’y avait plus de place dans les wagons de passagers, on a abouti dans un wagon pour les bagages, ce qui a bien fait rire de nombreux Indiens qui ont assisté à ce spectacle inusité.

Un redépart et un changement de plans

Nombre d’heures de retard accumulées à Mahoba, avant le redépart? Sept. Or, à ce stade-ci, j’avais déjà manqué mon train Jhansi – Jalgaon. Retard + Retard = plus de retard. Une formule à retenir. Résigné, j’ai choisi d’accompagner mes trois nouveaux amis à Orchhâ, une ville que je ne connaissais pas. Corey y avait déjà réservé une chambre; elle a retéléphoné à son auberge pour en réserver deux autres. Voilà. Mes plans venaient officiellement de changer.

Notre musicien de wagon

Il ne me restait donc qu’à apprécier la situation pour ce qu’elle était: j’étais en Inde, dans un wagon pour bagages d’un train local, en compagnie d’une vingtaine d’Indiens. Une situation comme je n’en avais jamais vécue et comme je n’en vivrai sans doute jamais plus. À un certain moment, un vieil Indien s’est levé et il a commencé à jouer de la musique et chanter des chansons. Ce fut plutôt divertissant, ça nous faisait oublier l’inconfort du plancher de bois du wagon. Une expérience pour le moins unique.

Arrivée à Orchhâ

Vers 1 h, le train entrait dans la gare d’Orchhâ. Des employés de l’auberge nous y ont accueillis. On est ensuite tous montés dans le même rickshaw. Tous les sept. On est alors arrivés à l’auberge, après un trajet serpenticulaire dans les rues de la ville, puis on nous a montré nos chambres. Épuisés, on a été se coucher, au terme d’une journée riche en émotions. Et je savais que, le lendemain, je devrais trouver une autre façon de me rendre à Mumbai, dernière étape de mon séjour en Inde. Mais pour l’instant, ce qui comptait, c’était de dormir. Et dormi, j’ai.

6 thoughts on “Orchhâ (1ere partie)

  1. Jennifer

    Les impatients sont partout! J’ai vécu la même chose à Naples, failli mourir ou rester sur place à vie si je ne m’étais pas fâchée :)

    Les réponses vagues, un classique. Comme les gens qui sont trop polis pour dire non, alors qu’ils n’ont aucune idée de la réponse. Ça fait que tu descends en pleine brousse d’un train alors que t’allais en ville, car la personne voulait pas te dire je ne sais pas :) Que de bons souvenirs tu me remémores!

    Ces moments et détours inattendus font parfois partie des meilleurs souvenirs que l’on rapporte et dont on parle longtemps, alors qu’on ne parle pas toujours de la Tour Eiffel ou du Colisée :)

    Bon retour mon cher!

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    1. Stéphane Pageau Post author

      Eh eh… les voyages développent la patience, en tout cas. Ce qui est une bonne chose. Pour les réponses vagues ou les personnes trop polies pour te dire non, elles sont chiantes, mais bon, il faut faire avec. Ça nous oblige à mieux savoir ce que l’on fait, où l’on est, etc. Tant mieux si je te rappelle de “bons” souvenirs… ha ha.

      Oui, j’apprécie les moments et détours inattendus. C’est juste que parfois, il faut se faire à l’idée que les choses ne se passeront pas comme prévu. Dans certains cas, se faire cette idée ne prend que quelques secondes… ha ha.

      Merci pour tes bons mots. Ça arrive vite, ce retour…

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  2. leslie@voyage pérou

    Ca c’était de l’aventure! Heureusement pour toi que tu n’avais pas un emploi du temps plus serré!

    PS: Je suis entrain de parcourir un peu ton blog, et j’aime beaucoup la façon dont tu racontes tes expériences et le ton employé, c’est très vivant!

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    1. Stéphane Pageau Post author

      Oui, ce fut un épisode plutôt imprévisible. Avec du recul, j’ai bien aimé cette journée, mais sur le coup, c’était frustrant.

      Merci pour tes bons mots, content de voir que tu apprécies mon travail. J’ai commencé à lire ton blogue et je le trouve très intéressant. Je le recommande à mes lectrices et lecteurs: http://www.voyageperou.info/

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