Après des péripéties “orchhâiennes” plutôt riches en rebondissements, j’ai atterri à Mumbai, le 25 juillet. Je me suis aussitôt rendu à mon auberge et le gérant m’a proposé d’emblée de participer à un tournage, le 27. Un tournage? À Mumbai? Bollywood? J’ai évidemment accepté. Tout comme six autres personnes qui logeaient à mon auberge.
Le grand jour
On devait être prêts à 8 h, le 27, car un membre de l’équipe de production devait venir nous chercher pour nous emmener au plateau de tournage. En fait, je devrais plutôt dire “devait nous rejoindre pour qu’on se rende tous en taxi au plateau de tournage”. Quelques minutes de recherche de taxis plus tard, on a embarqué dans deux véhicules ayant connu des jours meilleurs. On a roulé pendant une vingtaine de minutes, puis on est enfin arrivés au plateau: une école technique. Et le décor? Une partie du fuselage d’un avion.
On s’est alors assis, on a bu du thé, on a assisté aux rituels (religieux, apparemment) pré-journée de travail et on a attendu. Et attendu. Et attendu. À un certain moment, j’ai été appelé par l’équipe des costumes. On m’a remis un veston et une chemise. J’allais donc jouer le rôle d’un homme d’affaires sexy et riche. Je me suis “habillé” , puis j’ai patiemment attendu ma scène. Après une éternité et demie, on a tous pris place dans la cabine de l’avion et on y a reçu nos instructions. L’assistant-réalisateur m’a ainsi dit que je devais m’asseoir dès que j’entendais “Action”. Je me suis par la suite exécuté avec brio: s’asseoir n’a jamais été aussi gracieux.
Attendre
La vérité? Un tournage, ce n’est pas très excitant. La même scène est répétée plusieurs fois, filmée selon différents angles, sous différents éclairages. Or toutes ces répétitions génèrent beaucoup de discussions entre réalisateur, assistant-réalisateur, membres de l’équipe technique. Ce cycle essai-discussion-nouvel essai devient par conséquent la structure de toute la journée.
En outre, il faisait chaud, dans la cabine. Par contre, les repas nous ont été fournis gratuitement. Ça s’équilibre presque. Presque.
J’ai par ailleurs essayé d’obtenir plus de détails sur le tournage, mais je n’ai pas obtenu les précisions voulues, comme en témoigne cet extrait de conversation avec un membre d’une des équipes:
“- And when what we are filming today will be broadcasted?
– I don’t know.”
Le pire dans tout ça? Je ne sais même pas si j’ai participé au tournage d’un film ou d’une émission de télévision.
14 heures plus tard, on quittait le plateau, étonnamment exténués. On a pris place dans trois rickshaws, qui se sont livrés une joyeuse course dans les rues de Mumbai. De retour à l’auberge, on a bu une bière pour conclure cette journée en beauté.
Alors, à vivre ou pas?
Ce tournage représente le genre d’expérience que je suis heureux d’avoir vécue, mais que je ne voudrais pas revivre. Si au moins j’avais vu des danseuses et danseurs, des costumes flamboyants, des chorégraphies électrisantes… non. Qu’une cabine d’avion située sur le terrain d’une école, avec les équipes techniques et deux acteurs principaux. Comme quoi il ne faut pas avoir d’attentes trop élevées, quand on participe à un tournage à Bollywood.
C’est vrai que sans les danseurs et les chorés, ton expérience bolywoodienne est loin de l’image que l’on sent fait…
Ce n’est pas aussi glamour que ce que l’on peut s’imaginer…