Après en avoir souvent parlé autour de moi et après avoir lu plusieurs articles sur le sujet, j’ai constaté avec étonnement que les voyageuses et voyageurs semblent très polarisé-es autour de la question suivante, au point d’en discuter parfois de façon très animée: doit-on réserver une chambre avant d’arriver quelque part ou doit-on en louer une une fois sur place? Avant d’y répondre, j’aimerais avancer quelques éléments de réflexion.
Quelques observations
Certain-es aiment tout planifier, alors que d’autres préfèrent la spontanéité. Deux approches qui possèdent leurs avantages et leurs inconvénients. D’une part, la planification procure une tranquillité d’esprit, car elle (la planification) enlève la pression d’avoir à chercher une chambre dans des conditions qui ne seront pas nécessairement propices à une telle recherche, une fois à destination. D’autre part, elle enlève l’excitation liée à la maîtrise d’un environnement inconnu. La spontanéité accentue cette excitation, mais elle comporte aussi des risques, comme celui de ne pas trouver de chambre. Une possibilité encore plus réelle lors d’évènements populaires, comme un festival religieux ou une fête courue (ex. un Full Moon party). Par exemple, à Malacca, lors de la Fiesta de San Pedro, j’ai rencontré un couple de Néerlandais qui a dû dormir dehors, lors de leur première nuit en ville; arrivé vers 21 h, il n’avait pu trouver une chambre. Vraisemblablement, en raison de la fête, le taux d’occupation avait grimpé de façon significative. Bon, dormir dehors peut constituer une expérience agréable, et Malacca n’est pas une ville dangereuse; mais passer une nuit à la belle étoile dans une ville comme Caracas relève d’une imprudence considérable. La sécurité d’un lieu et son calendrier des évènements doivent donc être pris en compte, quand vient le temps de prévoir les déplacements et l’hébergement.
Autre point important: nos préférences. On aime les salles de bain privées? Le Wi-Fi gratuit? Le déjeuner inclus dans le prix de la chambre? Un bar/café dans l’auberge? Or rien ne nous permet de croire qu’une chambre correspondant à nos goûts soit disponible, au moment où l’on met les pieds dans une auberge. Oh c’est possible que ce soit le cas, mais souvent, on doit se contenter de ce qui reste. Et la chambre ainsi imposée peut s’avérer horrible. Il faut donc assumer ce risque, si on choisit l’option spontanéité.
De plus, dans de telles circonstances, on n’a que peu de contrôle sur les prix. Les employé-es d’une auberge X peuvent nous demander le prix qu’ils veulent, surtout s’ils savent que nous n’avons pas d’autres choix. Ce contexte peut se révéler autant favorable que défavorable, selon les employé-es en question. Ils pourraient ainsi nous proposer un prix réduit, car ils préféreraient alors louer une chambre à rabais plutôt que de ne pas la louer. D’autres pourraient au contraire tenter de nous arnaquer, simplement parce qu’ils peuvent tirer un profit maximal de cette situation. J’ai ainsi payé environ 100 $ CAN pour une chambre très ordinaire d’un hôtel de Barquisimeto, car j’y suis entré vers minuit, épuisé et dégoûté à l’idée de me promener dans les rues de la ville à cette heure-là. Je me suis fait royalement avoir, oui. Je le sais, parce que j’ai réservé de bien meilleures chambres à bien meilleur prix, ailleurs au Venezuela. Mais ce soir-là, j’ai privilégié la sécurité au détriment de l’économie, car, quand on est dans la merde, il est difficile de mordre la main qui peut nous sortir du bourbier.
Enfin, en plus des guides de voyage et des critiques sur Internet, les autres voyageurs peuvent constituer une excellente source d’informations, en matière d’hébergement. Une simple conversation à brûle-pourpoint dans un bus ou dans un train peut apporter son lot de précieux renseignements. En outre, j’aime prendre les cartes d’affaires des auberges que j’ai appréciées (quand elles en ont), afin de les donner à d’autres voyageuses et voyageurs. Une carte bien conçue aura évidemment les coordonnées de l’auberge, mais aussi un plan et des inscriptions dans la langue locale, ce qui facilite la communication avec les chauffeurs de taxi.
Mon expérience
Ma règle générale: si j’arrive dans une ville en après-midi ou en soirée, je réserve à l’avance. Par contre, si j’arrive le matin, je suis alors plus enclin à chercher une chambre une fois sur place.
Quand je réserve à l’avance, j’utilise des sites comme HostelBookers ou Hostelworld. Ils m’aident à tracer le portrait des auberges et de leurs prix dans les lieux que je souhaite visiter. Bien sûr, les descriptions des établissements et la réalité présentent parfois des différences, voire des mensonges, mais d’habitude, ils donnent des descriptions honnêtes. De toute façon, s’ils mentaient, les clients le mentionneraient dans leurs évaluations. Et quand une auberge obtient un pourcentage de satisfaction de seulement 40 %, on peut présumer que l’endroit ne comblera pas nos attentes. On ne peut espérer connaître ce genre de détail quand on débarque à l’improviste dans une auberge, puisque ce médiocre taux de satisfaction ne sera affiché nulle part.
D’ordinaire, je ne réserve pas de chambre à l’avance quand je sais que je prendrai un bus/train de nuit et que j’arriverai tôt le matin dans une ville. Dans ce cas, sitôt que je débarque du véhicule, je me rends dans un secteur avec une bonne concentration d’auberges, puis j’en visite jusqu’à ce que je déniche une chambre qui me plaît. Cette stratégie fonctionne généralement très bien, car les client-es ont tendance à partir soit très tôt le matin, soit quelque part en avant-midi, conformément aux règlements usuels sur les heures de départ. En visitant les auberges tôt, disons vers 9 h – 10 h, on augmente nos chances de louer une chambre qui nous convienne, car on aura alors des informations toutes fraîches sur l’achalandage prévu pour la journée et surtout, on aura le premier choix. Et si on prévoit rester quelques jours dans le même établissement, on peut tenter de négocier pour bénéficier d’un meilleur prix.
Le truc et la réponse
Dans le fond, la décision de réserver une chambre à l’avance ou non repose sur deux critères: la personnalité de chacun-e (organisée ou spontanée) et les préférences personnelles (chambre de bain privée, déjeuner, etc.). Et il existe un truc très simple pour trancher ce “débat” somme toute puéril: essayer chaque approche et adopter celle qui nous convient le mieux. Alors, réserver une chambre à l’avance ou non? On s’en fout. Il suffit d’agir en fonction de ce qui nous rend le plus à l’aise. C’est tout.
En meme temps, j ai rarement vu une chambre aussi moche a Siem reap,
Des chambres moches, il y en a partout, ce n’est pas spécifique à Siem Reap. Mais c’est toujours décevant, peu importe où l’on en découvre une. J’espère que tu as tout de même bien profité de ton séjour là-bas.
Le bon vieux débat de la réservation d’hôtel,de suite avec un enfant ne pensez même pas arriver à destination sans un point de chute, à défaut votre chérubin vous le fera savoir ;-)
Côté tarif il est toujours préférable de réserver avant, nous utilisons Booking.com , très efficace, et les annulations sont gratuites, l’astuce en cas de doute est de réserver dans plusieurs hôtels différents et d’annuler avant l’heure de Check-in.
Merci pour ton commentaire, Nos voyages en famille (pas ton vrai nom, j’en suis sûr… ha ha)! N’ayant pas d’enfant, je ne peux parler de la réalité de voyager avec un ou des enfants. Je peux toutefois imaginer qu’un tel voyage comporte son lot de contraintes, comme la patience limitée d’un bambin fatigué… ha ha.
Je n’ai jamais utilisé Booking.com, alors merci pour cette suggestion. Par contre, j’utilise moi aussi ton astuce de réserver une chambre à l’avance et d’annuler au besoin. Cette stratégie permet un maximum d’options.
Lectrices, lecteurs, je vous invite à lire Nos voyages en famille:
http://www.nos-voyages-en-famille.fr/