Malgré notre bonne volonté, on ne parvient pas toujours à visiter toutes les attractions qui suscitaient notre intérêt, lorsqu’on séjourne dans un lieu donné. Ainsi, au cours de mes voyages, j’ai raté de peu certaines attractions qui, pourtant, éveillaient ma curiosité. J’étais au bon endroit, au bon moment, je n’avais qu’à me rendre à l’attraction en question, mais je ne l’ai pas fait. Souvent, je n’avais pas de raison particulière pour justifier ma décision. De la paresse, sans doute. Bref, voici sept de ces attractions que j’ai manquées:
– les Catacombes, Paris (France): j’ai été deux fois à Paris, jusqu’à présent, et je ne suis jamais allé aux Catacombes. Pourtant, des ami-es m’ont dit que c’était intéressant, malgré les hordes de touristes qui défilent dans les lieux (sans doute en quête des crânes les plus sinistres pour leur opération photo). D’ordinaire, je m’accommode plutôt bien de la présence d’autres visiteurs. Et j’éprouve un intérêt pour cette attraction. Je ne peux donc justifier mon choix de ne pas y avoir mis les pieds. Je le ferai cependant la prochaine fois que je retournerai dans la capitale française. J’imagine.
– Choeung Ek, région de Phnom Penh (Cambodge): le plus tristement célèbre des “killing Fields” du régime de Pol Pot. La visite du site est offerte par quantités d’agences de voyage de Phnom Penh, mais j’ai choisi de ne pas l’effectuer. Je n’étais pas à l’aise avec le fait que l’endroit était géré par une entreprise privée. Pour plus de détails, je vous invite à lire ce texte. J’ai toutefois rencontré des gens qui ont pris part à cette visite et il paraîtrait qu’elle est très instructive, très bouleversante. Je n’en doute pas. Seulement, il faut savoir écouter sa conscience et agir en fonction de ses convictions. Quitte à manquer quelque chose.
– grottes d’Ellorâ, Ellorâ (Inde): les grottes d’Ellorâ sont un ensemble de de sculptures et de temples jaïns, bouddhistes et hindouistes creusés à même le roc des collines Charanandri. Leur réalisation s’est étirée sur plusieurs siècles, dès le Ve siècle, et les résultats semblent fantastiques. J’avais l’intention de les visiter, j’avais même acheté le billet de train pour Aurangābād, la plus grosse ville du secteur, mais à cause d’un important retard de train à Mahoba, mes plans ont changé du tout au tout. J’ai dû trouver un plan C, afin d’aller prendre un vol à Mumbai à une date précise. Me rendre aux grottes aurait encore été techniquement possible, mais ce détour aurait été très compliqué à organiser. Et déjà que les choses ne sont jamais vraiment simples, en Inde. Dommage.
– les maisons de style néerlandais, Willemstad (Curaçao): toute carte postale de Curaçao qui se respecte montrera des maisons de Willemstad aux façades de style européen, héritage de l’influence néérlandaise sur l’île. Ces maisons constituent une des attractions principales de l’île, avec ses superbes plages et la liqueur du même nom (par ailleurs, je n’ai pas trouvé de curaçao bleu, lors de mon séjour: j’en ai vu du vert, du jaune, du rouge, du brun, mais pas de bleu). 48 heures là-bas et je n’ai même pas été prendre l’obligatoire photo devant les fameuses maisons. J’ai préféré macérer dans l’eau très chaude de la mer des Caraïbes et boire des drinks laiteux. Oisiveté, quand tu nous tiens…
– le Patuxai, Vientiane (Laos): si Vientiane est une ville somme toute charmante, elle n’est pas aussi grande que d’autres capitales asiatiques et elle ne possède pas beaucoup d’attractions, contrairement à certaines de ses semblables. Malgré cela, je n’ai pas pris le temps de flâner autour du Patuxai, ce monument considéré comme l’Arc de Triomphe laotien. Bâti entre 1957 et 1969, le Patuxai (“Porte de la Victoire”) est dédié aux personnes ayant combattu lors de l’indépendance du pays envers la France. Quelque peu ironique, donc, cette allure d’Arc de Triomphe. J’ai toutefois aperçu cet édifice de loin, à partir d’un tuk-tuk, pendant que je me rendais au terminus de bus. J’ai alors eu l’impression que j’aurais dû y aller. Tant pis pour moi.
– ruines de Sukhothaï, Sukhothaï (Thaïlande): fondée en 1238, la ville possède de célèbres ruines qui témoignent de son statut de première capitale du royaume de Siam. Je suis resté à Sukhothaï environ 24 heures, en transit entre Chiang Mai et Bangkok. J’aurais donc pu découvrir ces ruines. Mais au moment de mon passage, j’étais très fatigué et j’ai préféré dormir, au matin, avant d’aller prendre mon bus pour Bangkok. La paresse l’a ainsi emporté sur la curiosité. De toute façon, j’avais déjà visité Ayutthaya, ancienne capitale du royaume d’Ayutthaya, elle aussi riche en ruines, alors j’avais une idée à quoi pouvaient ressembler des vestiges d’une ville thaïlandaise vieille de quelques siècles.
– le Temple de la dent du Bouddha (Dalada Maligawa), Kandy (Sri Lanka): le lieu le plus sacré du bouddhisme, où se trouverait la canine gauche du Bouddha. Il s’agirait d’ailleurs de la seule relique du Bouddha. J’avais envisagé la possibilité d’y aller, mais j’ai préféré ne pas donner suite à ce projet. J’ai eu l’intuition que le temple lui-même serait décevant, que la fameuse dent ne serait pas visible (apparemment, elle serait conservée dans une châsse en or, elle-même conservée dans une pièce à l’accès très limité), que l’authenticité de la relique serait douteuse, etc. Quoi qu’il en soit, je n’y ai pas été. Et, avec du recul, je me dis que j’aurais pu me forcer un peu.
En voyage, fortes sont les chances que l’on ne pourra tout visiter ce que l’on souhaite voir. Je vous ai ainsi présenté dans ce billet sept attractions que j’ai ratées de peu. J’espère que, si un jour vous passez dans ces lieux, vous ne ferez pas comme moi et que vous prendrez le temps de les visiter. Et vous, quelles attractions célèbres avez-vous ratées?
J’aime beaucoup l’angle de ce billet … Toutes ces endroits et merveilles qu’on effleure du bout des doigts comme des rendez-vous manqués. Manque de temps, d’envie, d’entrain, de moyens, de préparations ou simplement par choix. Un peu comme tous ces livres qu’il ne sera jamais possible de tous lire. Néanmoins, de ces ratages apparaissent des brides de ta personnalité, de ta manière de faire des choix et de les assumer. Et ça aussi c’est intéressant ! ;-)
Merci Marie-Ève! Tu as raison, les ratages montrent des bribes de notre personnalité. Parfois, on a de bonnes raisons de rater certaines expériences, parfois pas. Mais dans les deux cas, on peut y voir nos priorités. J’aime aussi le parallèle avec les livres qu’on aimerait lire; il y en a tellement, et si peu de temps. Et, dans le fond, c’est un heureux problème.
Ah les catacombes de Paris..! Grr.
J’ai été à Paris plusieurs fois, mais les 2 fois que je me suis pointée jusqu’aux catacombes, c’était fermé (et en plus le déplacement m’avait paru si long). Mais je garde espoir, prochaine fois, je retente le coup!
Au moins, tu as fait l’effort de t’y rendre, c’est déjà beaucoup. On devrait s’inscrire à un voyage organisé et y aller ensemble…. ha ha. Un jour, j’en suis sûr, on réussira à les visiter.
C’est peut être la seule façon d’y arriver hehe
En effet. Et quoi de plus agréable que de visiter un lieu avec une horde de photographes amateurs soucieux de capturer chaque seconde de la visite?
Comme quoi même après un tour du monde, il reste pas mal de choses à voir :-D Et tant mieux, d’ailleurs !
Tellement d’accord avec toi, Guillaume. J’espère ne jamais me réveiller un jour avec le sentiment d’avoir tout vu, tout fait. Ce serait horrible.
C’est vrai que c’est râlant… d’autant que certaines opportunités risquent de ne pas se représenter…
En effet, c’est frustrant de réaliser que, dans certains cas, les occasions de revivre l’expérience ratée seront vraisemblablement plus difficiles à recréer. Ainsi, je ne suis pas convaincu que je retournerai bien souvent dans la région des caves d’Ellorâ, alors que je sais que je retournerai à Paris d’une façon ou d’une autre.
Le rajastan sans voir le taj mahal. Il nous aurait fallu faire des heures de bus pour rejoindre Agra et on n’en pouvait plus.
Je comprends. Parfois, la logistique est très compliquée et c’est plus simple de changer ses plans. Ça fait partie des voyages… merci Eleonore!