En rédigeant mon billet sur sept auberges à l’ambiance agréable que j’ai visitées durant mon tour du monde, j’ai réalisé que j’en avais beaucoup à dire sur plusieurs autres. Je les avais nommées dans la partie “mentions honorables” de mon texte, mais le désir d’écrire sur elles m’a poussé à pondre une deuxième partie. Cette fois, j’ai élargi un peu mes critères de sélection et j’ai inclus des auberges que j’ai visitées durant mes autres voyages. Alors voici sept autres auberges à l’ambiance agréable que j’ai appréciées (sans ordre particulier):
– New Road Guest House, Bangkok (Thaïlande): Bangkok ne manque pas d’auberges sympathiques et la New Road Guest House ne fait pas exception, grâce à son personnel attentionné et disponible. Avec son restaurant accueillant et son aire commune extérieure, l’auberge se veut un lieu propice aux rencontres. Elle jouit en plus d’un emplacement idéal: elle est légèrement en retrait des rues plus achalandées du coin, près de la gare Hua Lamphong et de la station de Skytrain Saphan Taksin. À noter aussi la présence de plusieurs vendeurs de nourriture de rue ambulants et d’un marché intérieur dans le secteur, pour celles et ceux qui veulent goûter des saveurs plus locales. Ainsi, la salade de papaye verte que j’ai essayée dans ce marché fut la plus épicée de toutes celles que j’ai mangées en Thaïlande. Wow. Seul bémol: des effluves d’égout viennent parfois chatouiller les narines des client-es. Pas le contexte idéal pour une séance de drague internationale. Rien n’est parfait.
– posada Guamanchi, Los Nevados (Venezuela): nichée tout en haut du splendide village andin de Los Nevados, la posada Guamanchi constitue un arrêt fort agréable, avant de se rendre plus haut dans les montagnes, à dos de mule ou à pied (pour les plus motivé-es). Des hamacs permettent aux visiteuses et visiteurs de se reposer sur une paresseuse terrasse, tout en gardant un oeil sur les extraordinaires paysages montagneux (au cas où ils bougeraient, bien sûr). Par contre, il peut faire plutôt frais la nuit, à cette altitude (environ 2700 mètres); des couvertures chaudes sont fournies, mais le simple fait d’aller à la salle de bain peut provoquer un réveil plus brutal qu’on ne le souhaiterait. Un autre plaisir de l’auberge? La noirceur. Le village ne compte presque pas de lumière artificielle, ce qui rend l’atmosphère nocturne très naturelle. Et le calme… oh le calme. Le vrai. La posada Guamanchi, l’antithèse d’une auberge sur Khao San Road.
– Hostel Mostel, Sofia (Bulgarie): quand vous passez trois jours dans une auberge, que vous y revenez deux semaines plus tard et que le gérant vous accueille en hurlant votre prénom avec enthousiasme, vous savez que vous avez déniché une bonne auberge. Bien cachée derrière une sinistre porte en métal, l’auberge, sise dans un édifice rénové du XIXe siècle, séduit sitôt qu’on l’aperçoit. De plus, l’aire commune est conçue de manière à “forcer” les voyageuses et voyageurs à se parler. Des “pub crawls” réguliers viennent cimenter les liens fraîchement établis entre les nouveaux amis. Aussi, les employé-es offrent chaque jour de la bière et des pâtes gratuitement, en début de soirée, afin de rendre l’ambiance plus festive. Et ça marche. Trop bien même, dans certains cas. Enfin, l’auberge Hostel Mostel bénéficie d’un emplacement avantageux, central, près des circuits de bus qui se rendent à l’aéroport et du terminus de bus/gare. Ce qui permet de se déplacer tout en admirant le côté vieillot de la capitale bulgare.
– Easy Go Hostel, Vang Vieng (Laos): tiens, une auberge toute en bambou. Ou presque. L’établissement appartient à de jeunes hommes motivés. Quand j’y étais, ils rénovaient la terrasse arrière et la section des douches avec un enthousiasme contagieux. Comme quoi ils prennent leur projet au sérieux. Les points négatifs de l’endroit: le déjeuner n’est pas inclus (mais il y a des tas de restaurants et de vendeurs de nourriture de rue ambulants à portée de pied) et l’insonorisation est pour ainsi dire nulle (quand un camion passe à côté du dortoir côté rue, on a l’impression qu’il roule dans la pièce). Les points positifs: les propriétaires sont serviables, amicaux, la vue sur les montagnes environnantes depuis la terrasse arrière est renversante et une table de billard permet la tenue de tournois âprement disputés. Une petite devinette: quelle est la phrase la plus populaire à la Easy Go Hostel? Réponse: “Man, I have to leave this place tomorrow”. Et comme de fait, la personne qui l’a prononcée est – trop souvent – encore là le lendemain.
– Hostel Nomads, Phnom Penh (Cambodge): un dortoir avec des matelas de mousse superposés, et non des lits? Pas très invitant, j’en conviens. Mais en même temps, cette auberge envoûtent les client-es. Une femme m’y a chanté une sérénade. La seule fois de ma vie que ça m’est arrivé. J’y ai aussi rencontré une Chinoise qui voyageait depuis huit mois, alors que ses parents la croyaient toujours à Shanghai. Je ne sais pas pourquoi, mais certaines auberges attirent invariablement des gens intéressants. Hostel Nomads ne se trouve qu’à quelques minutes à pied de la promenade longeant le Mékong, de marchés, du quartier plus touristique où pullulent bars louches et restaurants aux cuisines variées, de plusieurs attractions, dont le Palais royal et Wat Phnom. L’auberge compte aussi une agence de voyages fiable: j’y ai ainsi fait une demande pour obtenir le visa vietnamien. En 48 heures, tout était réglé. J’y ai aussi acheté un billet de bateau pour me rendre à Hô-Chi-Minh-Ville, avec des arrêts à Châu Đốc et Cần Thơ. D’ailleurs, je recommande fortement cette façon de traverser la frontière, ce fut une expérience très sympathique. Il ne faut juste pas être pressé-e.
– Roommates Penang, George Town (Malaisie): l’auberge se définit comme “the smallest guesthouse in Penang” et cette revendication paraît tout à fait légitime: étroite, sur deux étages, la Roommates Penang dégage cependant un je ne sais quoi d’attrayant. On s’y sent comme dans une petite maison. En outre, son propriétaire, M. King, est un homme charmant, cultivé, jasant. Il aime s’asseoir avec les visiteuses et visiteurs et parler voyage. Il a lui-même effectué de nombreux voyages à travers le monde. Toujours fascinant d’entendre parler un voyageur aussi expérimenté. Par ailleurs, l’auberge est située sur une rue calme, mais tout près des rues plus animées. Il est donc facile d’explorer le meilleur de la ville et de rentrer ensuite pour boire une “tite frette” à l’une des tables extérieures. Enfin, les dortoirs sont très bien conçus: chaque lit a son propre rideau et une prise électrique pour assurer un maximum d’intimité. Une intimité relative, bien sûr.
– Mana Lagoon Backpackers, île de Mana (îles Fidji): comment ne pas craquer pour une auberge dont le plancher de l’aire commune est constitué de sable fin? Une auberge où les employés arrêtent de travailler à l’arrivée d’un nouveau visiteur afin de lui chanter une excellente chanson de bienvenue? L’hospitalité du personnel est remarquable. Plage, hamacs, snorkeling, poisson frais pour souper, spectacles de “fire dance” et de danses traditionnelles, bière froide le reste de la journée, l’auberge a tout pour encourager le farniente. Ici, le temps s’arrête. Attention toutefois aux coups de soleil. Et non, le poil n’arrête pas les rayons solaires. En outre, Mana s’avère plus calme que d’autres îles du secteur, comme Beachcomber. Enfin, grâce à la présence d’un village tout près de la Mana Lagoon Backpackers, Mana offre une captivante fenêtre sur la vie des gens de là-bas.
14 auberges à l’ambiance agréable plus tard, je constate que, ce qui rend une auberge irrésistible à mes yeux, c’est avant tout la facilité à y rencontrer des gens. Évidemment, on ne sait pas toujours avant d’arriver sur place à quel point il sera aisé de nouer des liens avec les autres, mais on se rend rapidement compte de cette facilité, une fois là-bas. Et vous, quels critères comptent pour vous, quand vient le temps de choisir une auberge?