D’ordinaire, les gens voyagent pour prendre une pause de leur travail. Le voyage devient alors une occasion de fuir la routine, de laisser de côté ses responsabilités pour un – trop – bref moment. Mais certaines personnes voyagent pour leur travail. C’est le cas de mon amie Karine Vachon. Dans cette entrevue, elle présente son point de vue sur cette manière de voyager.
Comment en es-tu venue à voyager pour le travail?
Je travaille à Québec Édition, un organisme de l’Association nationale des éditeurs de livres principalement consacré à la promotion internationale des livres d’ici. Mes principaux projets sont la participation de Québec Édition et des éditeurs d’ici à divers salons et foires du livre dans le monde. Je suis donc amenée à me déplacer, en Europe et au Mexique, pour ces événements.
Que représentait le voyage pour toi, avant de commencer à voyager pour le travail?
Voyager représentait mille occasions de découvertes. À la fois sportive et intellectuelle, urbaine et amoureuse de la nature, j’ai toujours aimé voir les grandes villes comme découvrir de petits villages, visiter des musées comme faire du plein air, et vivre de nouvelles expériences. Avant, je voyageais toujours à « petit budget », grâce à des programmes d’échange étudiant ou en « back pack », sur le pouce, et en privilégiant le camping et les auberges de jeunesse. C’était l’aventure plus que le confort!
Que représente le voyage pour toi, maintenant?
Je prépare et j’anticipe toujours mes voyages avec une envie de découvrir! Depuis trois ans, toutes les fois que je me suis déplacée pour le boulot, je suis arrivée deux-trois jours avant l’événement auquel je participais pour visiter la ville ou les environs et faire un peu de tourisme. Et je cours encore les musées! À Paris, il m’arrive de visiter quatre expositions en deux jours! De plus, depuis trois ans, j’aime participer à des courses à pieds organisées dans différentes villes du monde. En 2010, par exemple, avant la Foire du livre de Francfort, j’ai passé trois jours à Munich : j’ai visité la ville et pris part au demi-marathon. C’est une façon formidable de découvrir une ville que de courir dans ses rues!
Qu’est-ce qui différencie un voyage “professionnel” d’un voyage pour le plaisir?
Lors de mes voyages professionnels, je travaille de longues heures, mais j’ai le luxe de pouvoir manger dans de bons restaurants le soir avec des collègues et de résider dans des hôtels respectables. Les soirées sont donc le moment où je « profite » du voyage. En contrepartie, lorsque je voyage pour le plaisir, je profite des journées, je me balade beaucoup, et le soir, je suis plutôt calme, souvent épuisée de ma journée.
Qu’est-ce que tu aimes le plus de voyager pour le travail?
En tant normal, je travaille de 9 à 5, comme tout le monde à peu près. Avoir un emploi qui me permet de voyager plusieurs fois par année brise cette monotonie. Je suis toujours excitée à l’idée de partir en voyage, c’est le côté « challengeant » et un peu « jet-set » mon travail. Ça me donne aussi l’occasion de visiter des coins du monde où je ne serais peut-être jamais allée pour le plaisir.
Qu’est-ce que tu aimes le moins de voyager pour le travail?
Le décalage horaire! J’ai toujours du mal à m’endormir lorsque je voyage. Il m’arrive même de faire de l’insomnie. J’accumule donc beaucoup de fatigue et il m’arrive par conséquent d’attraper le rhume ou la grippe au retour…
À quel point tu as un droit de parole sur la logistique d’un voyage professionnel?
Je voyage pour participer à des événements précis, de sorte que je ne suis pas libre de mon horaire, mais j’ai toujours l’occasion d’arriver un peu avant ou après la foire ou le salon pour visiter un peu. Je peux même choisir de faire une escale dans une autre ville. Aussi, je choisis moi-même mon hôtel. À Guadalajara et à Bologne, par exemple, je préfère loger au centre-ville et être au cœur de l’action, plutôt que d’être à deux pas de la foire, mais dans une zone sans saveur.
Quelle place le tourisme occupe-t-il dans un voyage professionnel?
Je pense avoir répondu à cette question dans les questions précédentes…
Quels impacts ces voyages ont-ils eus sur ta carrière?
En voyage, je rencontre beaucoup de gens, dont des éditeurs d’ici que je ne vois jamais au Québec! J’ai donc développé un grand réseau de contacts dans le milieu du livre. Outre le résautage, voyager m’a permis d’apprendre à gérer les imprévus… et mon stress!
Quel a été ton voyage professionnel préféré?
En 2011, j’étais très excitée de participer à la Foire du livre de Francfort pour la première fois. Il s’agit du plus important événement du livre au monde : y prennent part 7 400 exposants de 106 pays et plus de 280 000 visiteurs! J’étais stupéfaite de devoir utiliser une navette pour me promener efficacement d’un hall d’exposition à un autre, de voir dans un même lieu des livres publiés aux quatre coins du monde. C’est vraiment impressionnant!
Quel serait ton voyage professionnel de rêve?
Je n’ai jamais vécu un voyage vraiment dépaysant. J’aimerais aller en Asie. J’y comparerais le milieu du livre d’ici avec celui du pays visité. Je visiterais des librairies, je m’entretiendrais avec des éditeurs, des auteurs, des lecteurs.
Maintenant que tu as une petite fille, comment envisages-tu l’idée de voyager pour le travail?
Plutôt que de voyager environ cinq fois par année, je ne vais partir que deux fois l’an pour les premières années. Je me rendrai à la Foire de Francfort en octobre prochain, je ne pense pas que j’arriverai à l’avance pour visiter un peu. Ce sera difficile de la quitter une semaine, la première fois. Mais c’est une chance que d’avoir l’occasion de voyager pour le travail, alors on va s’habituer toutes les deux. Peu à peu, j’arriverai à partir 10 jours et profiter de mes déplacements pour faire un peu de tourisme avant l’événement.
Quels sont tes projets?
Cet automne, je vais en Allemagne. Au printemps 2014, je vais à Paris. Pour les prochaines années, ça reste à voir. Je compte aussi voyager avec ma famille. Mon chum et moi envisageons qu’il vienne me joindre une bonne fois avec sa grande fille Éléonore et notre petite Sarah afin qu’on voyage ensuite tous ensemble une semaine ou deux. Par exemple, nous avons visité l’Italie en 2011 et nous souhaitons faire découvrir ce magnifique pays à nos filles.
La suite de cette entrevue sera publiée ce jeudi.
Tu as beaucoup de chance ! Mais du coup : si bosser dans l’édition, donc le livre, la littérature, permet de voyager… pourquoi ai-je suivi un cursus scientifique ? D:
Pas trop difficile de “faire du tourisme”, surtout “de nuit”, après le travail ?
Les scientifiques voyagent pour des conférences, colloques, congrès, symposiums et autres, alors il y a de l’espoir pour toi… ha ha. Merci pour ton commentaire, Arthur.
Pas faux ^^ Futur expert-architecte ?