Voyager pour le travail demande une certaine attitude, un professionnalisme qui exclut parfois les élans de spontanéité, les moments de folie, etc. Mais, quand on parvient à bien gérer son temps, on peut trouver quelques minutes ici et là pour se laisser aller et vivre des expériences plus personnelles. Dans cette deuxième partie d’entrevue, Karine Vachon, qui voyage pour son travail, nous parle du côté plus léger de ses déplacements professionnels
L’objet dont tu te sers le plus en voyage?
C’est plate mais c’est mon ordinateur!… Pour prendre mes courriels du boulot, vérifier un trajet, trouver de bons restos, donner des nouvelles à mes proches, etc.! Je suis accro, je l’avoue. Mais grâce à Tripadvisor, par exemple, j’ai eu la chance de découvrir de bons restos, parfois un peu excentrés et hors des zones touristiques.
L’objet dont tu ne te sers jamais mais que tu apportes toujours quand même?
J’apporte toujours au moins 5 ou 6 livres, car je ne peux pas m’imaginer ne pas avoir un peu de lecture à portée de main… mais je n’ai jamais le temps d’en lire plus qu’un ou deux. Donc j’ai toujours de 4 à 5 livres en trop! Et en plus, souvent j’en achète sur place. C’est ce qu’on appelle être passionnée de livres.
L’objet qui n’existe pas encore mais que tu aimerais inventer pour faciliter les voyages?
Les vêtements infroissables : pas juste un morceau, une garde-robe complète! Je déteste repasser mes vêtements dans une chambre d’hôtel… et le service de « pressing » est parfois si cher!
Le souvenir le plus ridicule que tu as acheté en voyage?
Je n’achète pas vraiment de souvenir… j’ai beau penser, mais rien de me vient.
L’aliment, boisson ou mets que tu aimes comparer d’un pays à l’autre?
Les desserts! Les viennoiseries! Les chocolats! Les caramels à la fleur de sel! J’ai la dent sucrée, ça paraît?
Le groupe ou musicien-ne que tu préfères écouter en voyage?
Dans la vie, j’écoute peu de musique… ce qui peut être étrange pour certaines personnes, mais j’ai toujours été comme ça. En voyage, j’avoue avoir beaucoup écouté Leonard Cohen, Bob Dylan et Cat Power.
Des découvertes artistiques que tu as faites durant tes périples que tu aimerais partager avec les lecteurs (peinture, musique, littérature, etc.)?
À Rome, où j’ai fêté mon trentième anniversaire avec mon amoureux, au printemps 2011, j’ai été fascinée par les œuvres du sculpteur Le Bernin (Gian Lorenzo Bernini, de son vrai nom). Si on lui doit entre autres le majestueux baldaquin dans le chœur de la basilique Saint-Pierre de Rome, c’est à l’église Santa Maria Della Vittoria que j’ai été le plus stupéfaite par son talent. À Rome, Patrick et moi avons visité près d’une cinquantaine d’églises tellement nous étions fascinés par leur richesse et leur beauté. Certaines y cachent des œuvres admirables : Santa Maria Della Vittoria abrite la magnifique sculpture L’Extase de Sainte Thérèse du Bernin. La sainte y a l’air en extase sexuelle, son expression faciale est sublime. Nous ne pouvions plus la quitter des yeux.
La superstition dont tu ne peux te débarrasser en voyage, si incongrue soit-elle?
Je ne crois pas en avoir.
Le pays que tu as préféré et pourquoi?
J’aime beaucoup l’Italie. L’architecture, les musées, les restaurants, la musicalité de l’italien. J’ai visité Turin, Florence, Bologne et Rome, mais j’y retournerais chaque année pour visiter une ville différente!
Le pays que tu as le moins aimé et pourquoi?
J’ai aimé tous les pays que j’ai visités… impossible de dire celui que j’ai le moins apprécié.
Ton plus beau souvenir de voyage?
J’ai un souvenir incroyable de mon arrivée à Paris, à mon premier voyage en France. Dès ma plus tendre enfance, je rêvais de visiter la France et j’ai réalisé ce rêve à 21 ans. Mon copain de l’époque et moi étions descendus au métro St-Michel et j’ai été immédiatement époustouflée par la beauté de Paris. Fatigués par le trajet en avion mais si excités, nous avions arpenté les rues pendant près d’une heure sans pouvoir nous arrêter et en tournant un peu en rond dans le 6e arrondissement. Nous avions finalement déposé nos énormes sacs à dos au square René-Viviani, près de la librairie Shakespeare and Co, pour y manger un sandwich, couchés dans l’herbe sous le soleil. Je n’en revenais pas, j’y étais… Paris!
L’expérience de voyage que tu ne souhaites jamais revivre?
Une rupture. J’ai vécu ma première peine d’amour à Florence, où mon amoureux de l’époque m’a quittée. Le lendemain, faire mon sac à dos pour poursuivre mon voyage a été une épreuve souffrante. Triste et désemparée, je n’avais plus le goût de rien… Toutefois, par la suite, je me suis considérée chanceuse d’avoir vécu cette peine d’amour en voyage, car j’ai pu sublimer ma douleur en visitant plein de villes, en rencontrant des gens, en ne pensant qu’à moi et à la chance que j’avais de pouvoir voyager.
Un secret de voyage que tu n’as jamais révélé… jusqu’à maintenant?
Quand je voyage, je m’ennuie toujours un peu de mon chat. J’aimerais qu’il soit dans ma chambre d’hôtel, à m’attendre, le soir quand je rentre de mes journées de travail au stand de Québec Édition ou de mes soupers qui finissent bien tard. Ouf! L’avouer me fait réaliser encore plus à quel point je vais m’ennuyer de ma fille lors de mon premier voyage professionnel en tant que mère!
Travailler. Voyager. Deux activités souvent perçues comme étant opposées, mais qui sont en fait conciliables. Karine Vachon, qui travaille et voyage pour Québec Édition, l’a bien démontré dans cette entrevue. Je remercie Karine d’avoir répondu à mes questions, mais surtout, je lui souhaite bonne chance dans tous ses projets, qu’ils soient professionnels, personnels ou familiaux.
La rupture en plein voyage… quel gougeât !!! Quoiqu’en y repensant, j’ai été à 2 doigts de vivre la même mésaventure :)
Je crois que, à la maison comme sur la route, si une relation ne fonctionne plus, il est préférable d’y mettre un terme. C’est chiant sur le coup, bien sûr, mais c’est pour le mieux. Après tout, la vie est trop courte pour perdre son temps dans une situation qui nous fait plus de mal que de bien.