Au cours de mes voyages, j’ai rencontré bien des gens qui ressemblaient – que ce soit au plan de l’apparence, de la personnalité ou les deux à la fois – à des personnes que je connaissais. Chaque fois, j’ai ressenti une sensation de familiarité, mais aussi une hésitation qui dure une fraction de seconde, un moment planant d’incertitude devant un visage qui évoque celui d’un-e proche.

Différents scénarios

Or on ne peut rejeter la possibilité que la personne devant nous soit réellement celle que l’on croit reconnaître. Ainsi, quand j’étais à Oliver, en Colombie-Britannique, je me suis retrouvé dans un camping (Loose Bay, un endroit pour le moins… particulier). J’ai alors aperçu une femme qui ressemblait beaucoup à une amie dont je n’avais pas eu de nouvelles depuis des mois. Eh bien, c’était mon amie.

Un oeil entraîné verrait que non, ce ne sont pas les Green Men de Vancouver.

Aussi, durant mon tour du monde, j’ai rencontré à quatre reprises le même voyageur, un Saskatchewanais. On s’est croisés une première fois à Patong, puis dans une rue de Bangkok, dans un bar de Sihanoukville et dans un bus se rendant à Nha Trang. Je me souviens encore de mon incrédulité quand je l’ai vu entrer dans le bus. Chaque fois, la rencontre relevait du pur hasard. Comme dans un film. C’était même devenu une blague, entre nous.

Mais c’est… non.

Parfois la personne devant nous ne ressemble physiquement pas à notre connaissance, mais elle parle de la même façon, elle possède les mêmes opinions, les mêmes intérêts, les mêmes tics que cette dernière, à tel point qu’on ne peut s’empêcher de lui dire “tu t’entendrais tellement bien avec mon ami-e”. On aimerait qu’ils se rencontrent, juste pour voir les amusantes interactions qui en découleraient.

Il a l’air sympathique, ce mec…

Enfin, on m’a déjà confondu avec quelqu’un d’autre, dans un bar de Berlin. Un fêtard m’a abordé et il m’appelait “Martin”, jusqu’à ce que je parvienne à le convaincre que je n’étais le Martin en question. Le joyeux luron m’a ensuite dit que j’étais le sosie de son ami autrichien.

Derrière la tendance à comparer

Je me suis souvent demandé ce qui se cachait derrière cette tendance à comparer les gens que l’on croise sur la route avec ceux que l’on connaît. Un besoin de retrouver du familier dans la nouveauté? Peut-être. Peut-être aussi n’y a-t-il simplement pas de réponse satisfaisante et que tout cet article n’est que le résultat d’une séance de masturbation intellectuelle. Et vous, vous est-il arrivé de rencontrer en voyage des personnes qui vous rappelaient des proches?