Aala Kanzali, du blogue Un Gaijin au Japon, parcourt le monde depuis 2009. Après des séjours dans divers pays afin d’apprendre l’anglais, il vit au Japon depuis 2011, où il apprend à mieux connaître ce pays parfois déstabilisant. Dans cette deuxième partie d’entrevue, il nous parle de certaines de ses expériences plus légères vécues au cours de ses années sur la route.
L’objet dont tu te sers le plus en voyage?
Depuis toujours: mon appareil photo. Je mitraille énormément (peut-être un peu trop haha).
L’objet dont tu ne te sers jamais mais que tu apportes toujours quand même?
Les guides de voyages. J’en ai souvent un avec moi, en rapport avec le pays ou la ville, mais je ne l’ouvre pas, je vais directement à l’office de tourisme voir ce qu’il se passe [dans le pays ou la ville], puis j’essaye de voir avec les « locaux » sur place.
L’objet qui n’existe pas encore mais que tu aimerais inventer pour faciliter les voyages?
Bonne question, quelque chose qui permettrait de garder absolument toutes les sensations que l’on a vécues à un instant précis en voyage sans nous faire rater cet instant. Par exemple, les photos et vidéos, c’est bien, mais en général on doit se concentrer sur l’appareil et non pas sur l’événement, donc on ne le vit pas réellement.
Le souvenir le plus ridicule que tu as acheté en voyage?
Une patte de kangourou pour se gratter. Inutile, laid mais je sais pas, j’avais envie de l’acheter. Moment craquage je dirais.
L’aliment, boisson ou mets que tu aimes comparer d’un pays à l’autre?
Tout, absolument tout. Je pars du principe que la nourriture révèle quelle est la culture du pays. Alors je mange beaucoup et teste à peu près tout.
Le groupe ou musicien-ne que tu préfères écouter en voyage?
Rien en particulier. J’écoute énormément de musique et ça va changer en fonction de mon état d’esprit du moment plus qu’autre chose. Je n’ai aucune barrière sur ce point de vue-là et aucune préférence particulière.
Des découvertes artistiques que tu as faites durant tes périples que tu aimerais partager avec les lecteurs (peinture, musique, littérature, etc.)?
L’art aborigène en Australie m’a beaucoup marqué (peintures et musiques notamment). Ce n’est pas connu à l’étranger, ou très peu, et ça mériterait plus de visibilité.
La superstition dont tu ne peux te débarrasser en voyage, si incongrue soit-elle?
Les gens ont peur du chiffre 13 et moi je l’aime. Je l’aime tellement que dans chaque pays où je vais, je vais acheter un maillot de l’équipe locale, dans le sport le plus populaire, et y faire floquer mon nom et le numéro 13 au dos.
Le pays que tu as préféré et pourquoi?
CANADA et CANADA et CANADA. C’est bizarre je dirais, mais dès que je suis sorti de l’aéroport de Vancouver j’ai décidé que je resterais 1 an et pas 6 mois comme prévu. Ce pays a quelque chose qui m’a séduit: ses étendues de vert et de nature, ses océans, sa facilité de vie, sa qualité aussi, son peuple vraiment accueillant et surtout cosmopolite. J’étais là-bas pendant un an et je n’ai JAMAIS été considéré comme un étranger. On m’a toujours pris pour un Canadien.
Le pays que tu as le moins aimé et pourquoi?
Je n’en ai pas vraiment de ce côté-là. J’ai aimé toutes mes expériences dans tous les pays et pas de mauvais souvenirs qui m’auraient marqué au fer rouge.
Ton plus beau souvenir de voyage?
Au Canada (décidément). J’étais à Yellowknife au début du mois de mars 2011. Il faisait -42°, à environ minuit – 1h du matin. Assis dans un traîneau à chiens qui nous tiraient sur une grande étendue de glace plate et au-dessus de nos têtes se trouvaient de sublimes aurores boréales. MAGIQUE.
L’expérience de voyage que tu ne souhaites jamais revivre?
Mon vol Vancouver – Houston – Mexico avec Continental Airlines qui fut une HORREUR à tous les niveaux. Juste une véritable horreur.
Déjà lorsque j’arrive pour prendre le vol, on dit que mon billet a été annulé. Puis après 30 minutes on m’en donne un nouveau mais je n’avais plus les places côté hublot que j’avais réservées et je n’avais pas les repas musulmans que j’avais aussi réservés, et ce, sur 4 vols (Vancouver – Houston, Houston – Mexico, Mexico – Houston et Houston – Vancouver).
Quand j’arrive à Vancouver, mon bagage n’est pas là. Quand je demande au personnel, ils font exprès de me répondre en espagnol parce qu’ils sont persuadés que je suis un Mexicain vivant aux USA (or je ne parle pas espagnol). 1 heure 30 à attendre et à galérer pour apprendre que mon bagage est à Houston. Celui-ci arrivera le jour même mais ne me sera livré que 48 heures plus tard et la compagnie ne veut même pas me dédommager ou quoi que ce soit…
Ce fut une horreur du début à la fin, même les vols retour se sont mal passés.
Un secret de voyage que tu n’as jamais révélé… jusqu’à maintenant?
Je suis fou, NON je déconne. J’ai un vertige atroce. J’essaye toujours de le repousser et de le combattre mais dès que je monte en hauteur et que je sens que l’endroit où je suis n’est pas « safe », j’ai peur. Mais malgré ça, j’essaye, j’y vais, même si sur le coup je regrette, je continue à avancer et à y aller. Bon au Japon, j’évite énormément les hauts buildings à cause de mon vertige mais aussi parce que je ne veux pas me retrouver au sommet d’une tour lorsqu’un tremblement de terre se produira.
Et c’est sur cet aveu que se conclut cette entrevue avec Aala Kanzali, du blogue Un Gaijin au Japon. Je tiens à le remercier d’avoir répondu à mes questions, mais surtout, d’y avoir répondu dans un temps record. Record qui sera dur à battre pour les prochain-es interviewé-es… je souhaite bonne chance à Aala dans tous ses projets, dont son tour du Japon à pied, prévu pour 2015.