Les arnaques sont inévitables, en voyage. Du commerçant qui demande plus à un touriste qu’à un « local » pour un même article au chauffeur de taxi qui fait payer trop cher pour une course, les arnaques font partie des voyages, qu’on le veuille ou non. On peut bien tenter de les éviter par tous les moyens, avec divers degrés de succès, mais il est très ardu de toutes les éluder. Dans ce billet, j’ai réuni quelques-unes des expériences d’arnaques que j’ai vécues ou évitées. Certaines sont plus communes, d’autres sont plus rares, voire créatives. Allons-y:
– l’excursion guidée par des personnes plus intéressées par l’argent que par les gens: baie de Ha Long (Vietnam). Parfois, payer le plus bas prix possible pour une excursion fait en sorte que l’on reçoit un service de qualité équivalente. Théorie une fois de plus confirmée lors de mon séjour en bateau dans la baie de Ha Long. En plus d’entretenir une ambiance froide, d’agir avec un manque d’enthousiasme de calibre olympique, les membres du personnel ont tenté de me surfacturer une bière. Oui, l’endroit est impressionnant, mais le service l’était beaucoup moins. Lire ici;
– la tournée des boutiques de souvenirs: Chennai (Inde). Un classique. Un chauffeur de rickshaw motorisé m’a proposé de me faire visiter la ville pour un prix fixé à l’avance. Puis, au cours de la visite, il m’a emmené dans diverses boutiques de souvenirs avec lesquelles il avait préalablement négocié des ententes. En gros, il touchait une commission s’il leur amenait des visiteurs. J’ai essayé tant bien que mal de lui signifier mon refus d’aller dans ces commerces, mais il persistait. J’ai dû l’engueuler et mettre fin à la visite pour que cesse ce manège. Je n’aime pas engueuler les gens, mais parfois, c’est la solution la plus efficace. Une expérience désagréable;
– le prix du visa gonflé lors du passage à la frontière: poste frontalier de Aranya Prathet – Poipet (de la Thaïlande au Cambodge). Cette frontière est un cauchemar. Sa triste renommée est telle que le Lonely Planet en parle dans les pages de ses guides. Mais même en connaissant les informations, je n’ai pas su éviter l’arnaque et j’ai fini par payer le double du prix régulier du visa. J’aurais alors aimé avoir une carte des lieux, car leur configuration et l’absence de panneaux explicatifs complexifient les démarches pour passer au Cambodge. Mon pire passage de frontière à vie, et de loin. Une longue histoire, à lire ici;
– la visite d’un lieu sacré et le don exigé ensuite: Pushkar (Inde). Un lieu « spirituel », une rencontre avec un « guide », une conversation personnelle avec ce dernier qui se termine par une séance de pression intense de sa part pour obtenir un don. La recette idéale pour un malaise inoubliable. La meilleure défense, devant une telle situation? Lui parler de charité, de l’importance du coeur et non de l’argent, etc. Autrement dit, utiliser ses propres mots pour souligner sa cupidité. Aussi, bien des gens ont essayé de me mettre des fleurs dans la main, contre mon gré, dans le but d’exiger un « don » par la suite. Ces fleurs servent d’offrandes, alors celles et ceux qui souhaitent prendre part à ce rituel peuvent accepter les fleurs proposées, mais l’impression d’y être forcé est plutôt désagréable. Détails ici. Par ailleurs, en préparant ce billet, je suis tombé sur cet article de Tour-Monde.fr qui abordait justement le sujet des arnaques. Un complément pertinent et intéressant;
– les taux de change médiocres: n’importe quel aéroport, n’importe où dans le monde. Un autre classique. Bien souvent, il s’avère difficile d’éviter les bureaux de change des aéroports, car les devises locales ne sont en théorie pas toutes disponibles à l’extérieur de leur pays (par exemple, les dongs vietnamiens). À l’aéroport international Maiquetía – Simón Bolívar de Caracas, j’ai même vu des changeurs au noir agir au vu et su de tous, devant policiers et militaires, même si le change au noir est illégal dans le pays. La meilleure solution? Ne faire changer que le nécessaire pour une journée et à la première occasion, chercher un endroit qui propose des taux plus près de ceux des marchés;
– le chauffeur de taxi qui tente de m’emmener vers le mauvais hôtel, Hanoi (Vietnam). À Hanoi, plusieurs hôtels ont des noms très similaires (par exemple, des variantes de « Prince »), alors des chauffeurs de taxi, de mèche avec certains établissements, peuvent essayer de faire croire au touriste que deux hôtels différents sont en fait le même, que l’hôtel choisi est fermé, etc. J’avais lu là-dessus, alors j’ai fait comprendre à mon chauffeur de mototaxi que je savais où je m’en allais et que je ne changerais pas d’idée. Il importe donc de vérifier l’adresse exacte de son hôtel et d’avoir ses coordonnées sur soi afin d’éviter de se retrouver dans un établissement que l’on n’a pas choisi;
– les serpents de la place Jeema El-Fna, Marrakech (Maroc). Je marchais sur la place Jeema-El-Fna, quand un homme m’a déposé un serpent sur les épaules, sans ma permission, et m’a ensuite très, très fortement incité à prendre une photo avec le charmant reptile, pour enfin me demander une somme très élevée pour ladite photo. Après une intense séance de négociations, on s’entendit sur un prix. Ces hommes sont rapides, alors il faut demeurer alerte aux abords de la place. Je dois cependant avouer que les photos prises ce jour-là me plaisent, malgré tout; j’aurais juste aimé avoir le sentiment d’avoir choisi de me prêter au jeu;
– les rapports avec les prostituées: Asie du Sud-Est. Il faut toujours rester vigilant avec elles, car plusieurs sont aussi pickpockets. Je l’ai appris à mes dépends. Elles utilisent alors des gestes audacieux et des mots qui feraient rougir le Marquis de Sade pour détourner l’attention de leur cible, pendant qu’elles la pillent. Malgré tout, je n’adopte jamais une attitude rude avec elles. J’ai même eu des conversations amusantes avec certaines d’entre elles. D’aucuns diront qu’elles ont un but précis en tête quand elles discutent avec les touristes, ce qui est assurément vrai, mais comme je parle à tout le monde, je m’en fous. De toute façon, je refuse toujours leurs propositions;
– la soeur qui va étudier dans une ville près de chez vous: Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam). Cette arnaque m’a impressionné, car elle demande un investissement personnel majeur, en matière de temps. En effet, les arnaqueurs doivent apprendre une liste importante de villes et leurs universités correspondantes pour pouvoir l’utiliser avec crédibilité. Ils doivent ensuite adapter leur scénario au lieu d’origine des touristes et ils doivent le faire instantanément, naturellement au cours de la conversation. Le but? Amener le touriste dans un lieu qui lui est inconnu pour ensuite l’extorquer. Mes arnaqueurs, un « frère » et sa « soeur », m’ont raconté que leur autre « soeur » partait étudier à l’université Laval à Québec l’automne suivant et qu’elle serait heureuse de me poser des questions sur la vie au Québec. J’ai aussitôt été submergé par une impression de danger imminent, au point où mes arnaqueurs l’ont perçue. Pour plus de détails, lire ce billet;
Peu de solutions
Comment éviter les arnaques? Il n’y a pas beaucoup de solutions. La plus sûre? L’intuition. Si l’on sent que quelque chose ne tourne pas rond, c’est que c’est fort probablement une arnaque. On le devine quand quelqu’un essaie de nous avoir. Il suffit d’y croire. Sinon, la lecture de guides ou de blogues de voyage et les conversations avec d’autres voyageurs permet de connaître les scénarios d’arnaque. Et vous, quelles arnaques avez-vous vécues sur la route?
Des arnaques où je suis obligée de payer plur cher que les locaux ça arrive tout le temps dans les pays en voie de développement … ça fait un peu partie du jeu et même si des fois je sais pertinamment que je ,me fais avoir les sommes sont dérisoires donc je laisse un peu tomber, surtout si la personne le fait de manière sympathique… Si au contraite c’est aggressif je fuis!!!!
En même temps, et ce parce que les gens font comme ça à Hong Kong, je suis assez méfiante et je ne me laisse pas marcher sur les pieds1
C’est pas toujours facile de trouver un équilibre entre jouer le jeu, accepter certaines arnaques et devenir trop méfiant. Il faut être capable d’user de discernement, sinon on finit par engueuler tout le monde… ha ha! Merci pour ton commentaire, Amélie.