On dit souvent qu’il n’y a pas de bon moment pour partir en voyage, qu’il suffit de décider de partir. C’est vrai, mais parfois, certaines circonstances peuvent aider à la prise de cette décision. En voici quelques-unes:
– vacances au travail: l’option la plus évidente, la plus facile. On choisit des dates de vacances au travail, selon les contraintes imposées par l’employeur et on obtient deux, trois, quatre semaines (ou plus, pour les plus chanceuses et chanceux), à des dates prédéterminées. On peut ensuite commencer à planifier notre voyage, en fonction de nos critères personnels les plus importants. Personnellement, je trouve difficile de me contenter de quelques semaines sur la route après avoir voyagé pendant plusieurs mois consécutifs, mais deux semaines en Turquie et en Bulgarie, comme en juin 2010, m’apportent plus de satisfaction que deux semaines à suer ma vie entre deux bières sur mon balcon à Montréal;
– perte d’emploi/fin de contrat de travail: parfois, on perd son travail, de manière prévisible ou non. Si on a mis de l’argent de côté (ce que, à mon avis, on devrait toujours faire, de toute façon, peu importe nos projets), on peut partir pour une durée à fixer selon notre budget, nos préférences personnelles, le coût de la vie de nos destinations, etc. En outre, cette pause représente une excellente occasion de réfléchir à ce que l’on veut vraiment de la vie, à nos besoins, à nos rêves. Il ne suffit alors que de régler quelques détails logistiques (du genre, « qu’est-ce que je fais avec mes affaires? »), mais c’est un bien moindre mal que de replonger dans le marché du travail sans se sentir prêt;
– atteinte d’un objectif de financement: on désigne une somme à atteindre, on évalue le temps d’épargne nécessaire pour y parvenir et on choisit une date de départ. Par exemple, si on se dit « quand j’aurai amassé 10 000 $, je partirai », eh bien, l’objectif est clair et mesurable. L’épargne exige des sacrifices, certes, mais ils en valent tellement la peine. Ces sacrifices permettent même de mieux se connaître, car on passe alors par un processus de réflexion sur ce qui compte vraiment pour nous, sur nos besoins réels, sur nos valeurs les plus profondes. On ne sacrifie que ce qui est superflu. Le distillat du processus constitue donc ce qui nous importe le plus. Cette connaissance pourra ensuite être utilisée sur la route, dans le choix de nos expériences, de nos destinations;
– température idéale à la destination souhaitée: certaines régions du monde sont, par moments ou de façon permanente, à la merci des éléments: tempêtes tropicales, étés suffocants, froids sibériens, tempêtes de sable, etc. Il m’apparaît donc préférable de les visiter lors des périodes où le climat est plus clément, à moins de chercher à vivre des expériences désagréables, voire dangereuses. Je ne sais pas pour vous, mais l’idée de subir la furie d’un ouragan dans les Caraïbes ne m’attire pas particulièrement;
– fin d’un bail: pourquoi ne pas profiter d’un déménagement pour voyager, au lieu de louer un nouvel appartement? On peut plutôt louer une unité dans un entrepôt, y déposer nos affaires et partir. J’ai moi-même une telle unité et j’en suis très heureux. Je ne déménage maintenant que les choses dont j’ai besoin dans le quotidien. Le reste de mes trucs ne bouge pas et c’est très bien ainsi. Cette décision me confère une flexibilité que j’apprécie beaucoup. Oui, la location de mon unité constitue une dépense récurrente, mais en même temps, j’aime savoir que mes vinyles d’Iron Maiden et mes livres de Henry Miller sont en sécurité dans un édifice en béton et en métal;
– fin des études: quand on termine l’école, on ne possède souvent pas beaucoup d’argent, mais on a du temps. On peut sauter dans l’univers professionnel dès le dernier examen complété, mais l’occasion s’avère idéale pour voyager. On n’a alors pas de contrainte en matière de retour, à part le budget. En outre, en ayant cette possibilité en tête, on peut commencer à mettre de l’argent de côté tôt et ainsi accumuler une certaine somme en vue d’un voyage post-diplôme. Je l’ai fait, j’ai des amis qui l’ont fait, et quelle belle récompense pour toutes ces années d’efforts, de stress et de lendemains de veille;
– évènement académique: heureusement, il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de ses études pour voyager. Il existe de nombreuses possibilités pour les étudiantes et étudiants, surtout à l’université: échange étudiant, session d’études à l’étranger, colloque, conférence, congrès, symposiums, entre autres. Par exemple, j’ai un ami, docteur en physique, qui a visité l’Australie, le Mexique, le Brésil et l’Inde au cours de son doctorat. Il faut parfois une certaine flexibilité, en termes d’horaires et d’échéanciers de travaux, mais en prévoyant un peu, on peut profiter de telles offres;
– stage de coopération internationale: les organismes de coopération internationale proposent souvent des projets à des dates fixes, ce qui peut pousser une personne à organiser sa vie pour les rencontrer. C’est ainsi que j’ai planifié plusieurs mois de ma vie; en 2007, j’avais été retenu pour un stage au Venezuela, alors j’ai pris les décisions qui allaient me permettent de vivre cette expérience. Je ne l’ai jamais regretté. Ceci dit, avec du recul, j’éprouve des réserves sur de tels stages, mais ça, ce sera le sujet d’un futur billet;
– occasion d’affaires ou professionnelle: les gens d’affaires ou les employés de diverses entreprises peuvent être appelés à voyager; ils peuvent recevoir des invitations à des missions économiques, des salons, des foires, des conférences, etc. Ces occasions leur permettent donc de combiner travail, voyage et martinis. Ainsi, un de mes cousins et sa conjointe doivent régulièrement se rendre aux États-Unis et en Europe, dans le cadre de leur travail. Encore là, la flexibilité est de mise, surtout quand des enfants sont dans le décor;
– rupture amoureuse: après une rupture amoureuse, on peut sentir un besoin de changement, de nouveauté, de défi. On veut oublier, on veut arrêter de souffrir, on veut un électrochoc pour retrouver goût à la vie. Le voyage peut donc servir de facteur de guérison. C’est classique et c’est d’ailleurs la trame du livre Eat, Pray, Love, succès littéraire incontestable. Ce succès montre que l’option du voyage comme thérapie parle aux gens qui ont ou ont eu le coeur brisé;
– voyage de noces: pas besoin d’explication pour cette circonstance, je pense qu’elle est claire pour tout le monde;
– retraite: je présume que nombre de mes lectrices et lecteurs sont encore loin de le retraite, mais cette étape de la vie se veut néanmoins un des meilleurs moments pour voyager. Toutefois, il y a des risques à attendre la retraite pour voyager: par exemple, rien n’indique qu’on aura la santé pour le faire. Cependant, avec la santé, avec une épargne planifiée avec soin, la retraite devient un moment parfait pour découvrir la planète. Bien sûr, on ne voyage pas de la même façon à 21 ans qu’à 65 ans, mais l’expérience de vie génère un regard plus nuancé sur les choses, elle aura aiguisé notre acuité à appréhender la complexité de la réalité. J’ai ainsi eu de superbes discussions avec un Français retraité de 73 ans, à Luang Prabang; quel plaisir d’entendre un homme marié depuis près de 50 ans parler d’amour et de mariage, que de sagesse dans ses mots;
Voyez-vous d’autres circonstances qui favoriseraient la décision de partir en voyage? N’hésitez pas à les partager.
et la plus importante… une passion trop forte du voyage:) à ce moment là… travail ou pas.. études terminées ou pas.. en couple ou non… On lève les voiles ;)
Bien d’accord que cette passion sous-tend tout le reste, mais il y a parfois des détails logistiques à régler, avant de partir. Merci Rachel!
Je ne me suis jamais trop arrêtée à ça… c’est en lisant tex écrits que je me suis mise à réfléchir à COMMENT avons-nous (ou ai-je, c’est selon) choisi les moments opportuns pour partir?
Au final, c’est un joyeux mélange de quelques trucs:
-Stage linguistique et culturel durant mes .études pré-uni…
– Vacances d’université! (ça laisse quand même un bon petit moment! Nous sommes partis 2 fois 3 mois comme ça.. entre la session d’hiver et la prochaine du printemps)
– Fin de congé de maternité (avec désir de le poursuivre, à nos frais, ailleurs).. qui a amené à partir 11 mois..
… je ne suis jamais partie à cause d’une perte d’emploi, mais j’ai laissé des emplois pour partir hihi!
Le prochain départ.. le moment a été décidé un peu bizarrement (et reste encore un peu flou d’ailleurs)… sachant qu’on en avait pour environ 18 mois à rammasser les sous… et qu’on désirait que le derniers des enfants soit un brin plus vieux pour ce voyage-ci, désirant que la grande puisse commencer l’année scolaire un peu avant le départ… ayabnt bien envie de skipper un hiver complet… on a trouvé une période qui correspond plutôt bien à plusieurs de nos préférences…
Dans la liste, je rajouterais…
…pour l’avoir vécu et pour être entourée de gens le faisant (je donne à l’occasion des conférences sur le voyage en famille, et je travaille avec les futurs et nouveaux parents ern périnatalité), je rajouterais décidément: congé parental! Parents voyageurs… maman prend le congé long, papa utilise ses 5 semaines (ou plus en allant piger dans le parental) et ils en profitent pour aller parcourir un peu le monde avec la nouvelle cr.éature… c’est assez courant ;)
Content de voir que certaines de mes suggestions te rejoignent, Bianca. Par contre, n’étant pas parent, je ne connais pas très bien les possibilités, en matière de congé parental, mais à ce que je vois, c’est une option intéressante. C’est sûr qu’avoir une famille change les types de voyage, leur préparatifs, etc. Une autre dynamique s’installe alors et mène à des expériences différentes de celles du voyageur solo (comme moi). Merci pour ton excellent commentaire, Bianca!