Il y a quelques mois à peine, je n’aurais pas imaginé que je visiterais Kansas City un jour. Et pourtant, c’est ce qui m’est arrivé. Je n’avais pas d’attentes, mais grâce à une Couchsurfeuse (Hi Amanda!), j’ai découvert une ville agréable. Voici donc mes coups de coeur et observations sur cette ville d’environ 465 000 habitants (plus de 2 millions, dans son aire métropolitaine):
– Kansas City compterait plus de 200 fontaines, ce qui en ferait la deuxième ville au monde à ce chapitre, après Rome. Il y en a même une qui, à l’instar de la fontaine de Trevi, réaliserait les voeux des gens qui y lancent une pièce de monnaie; dans mon cas, ça n’a pas marché (non, je ne vous décrirai pas quel était mon voeu);
– Une des choses les plus importantes à savoir à propos de Kansas City est que le réseau de transport en commun s’avère peu fiable et peu développé. Les locaux en sont découragés et ils soutiennent que posséder une voiture constitue la seule façon de vraiment profiter de ce que la ville a à offrir. Mon expérience tend à confirmer cette opinion. Des travaux sont toutefois en cours pour installer un réseau de tramways au centre-ville; le réseau devrait entrer en fonction à la mi-2015;
– City Market: un des lieux les plus connus de Kansas City. Il est possible d’y acheter des produits locaux et plusieurs commerces et restaurants y ont aussi une place. Le marché a célébré son 150e anniversaire en 2007;
– City Market Coffee House: un petit café sympathique situé dans le City Market. En plus du café, les clients peuvent goûter de délicieux jus naturels, comme le Go Green (concombre, kale, pomme verte, céleri, gingembre, jalapeño et lime); les jus sont disponibles en format de 12, 16 et 20 onces, au coût de 5, 6 et 7 $ respectivement;
– Opera House, un café/restaurant à deux pas du marché, à la décoration agréable, au menu varié, avec des spéciaux du jour (comme un repas Philly Cheese Steak Sandwich). Idéal pour celles et ceux qui désirent plus que du café et des jus frais;
– Joe’s Kansas City Bar-B-Que: un des restaurants BBQ les plus réputés de Kansas City et l’un des 13 restaurants préférés du chef, auteur et animateur Anthony Bourdain. L’endroit attire les foules; quand j’y ai été, une file serpentait de l’intérieur du restaurant jusque le long de sa façade. Une heure après avoir mis le pied dans la file, je dévorais le spécial « Cowboy’s dinner »: deux côtes levées, du « brisket » (« poitrine de boeuf »), des saucisses, des « Texas toasts » (de simples toasts beurrés), de la salade de chou épicée et des frites. Le tout pour environ 15 $. C’était fantastique. Sur place, on peut acheter divers produits reliés au BBQ: sauces, préparations d’épices, t-shirts, etc. Par ailleurs, Joe’s a inclus un burger végétarien dans son menu… mais je doute qu’il doit en vendre beaucoup, à en juger par les assiettes que je voyais sur les tables;
– Westport est le quartier pour sortir, en raison de la présence de nombreux bars agréables. En voici quelques-uns: The Foundry (bières locales en vedette), Buzzard Beach (4110 Pennsylvania Ave; chaleureux « dive bar »), Harry’s Bar & Tables (plus sophistiqué, avec un wagon de train transformé en bar dans sa cour) et The Westport Saloon (bar sans prétention, où se déroulent des spectacles). Et pour la fringale post-bière, Joe’s Pizza Buy the Slice devrait vous combler;
– La 39e rue compte aussi de nombreux commerces, restaurants et bars, dont le Hi Dive. Pour plus de détails sur ce secteur branché, visitez son site Web;
– Missie B’s: un des bars LGBT les plus populaires en ville et une institution de la 39e rue. J’y ai assisté au Dirty Dorothy Show, un spectacle de drag queens. En plus d’avoir un nom parfait, il génère une ambiance survoltée. Il n’était pas toujours captivant, à vrai dire, mais ce fut tout de même une délirante soirée, ponctuée par une clientèle variée, sympathique, par l’achat d’un lubrifiant personnel à saveur de bacon, par des verres de bière à des prix raisonnables et par une proposition particulièrement indécente;
– La Country Club Plaza se veut LE secteur pour magasiner et flâner dans un décor élégant. En plus des boutiques, cafés et restaurants, on y trouve de nombreuses fontaines et oeuvres d’art. Mais l’architecture des édifices constitue l’élément le plus spectaculaire du coin: le concepteur du quartier, Jesse Clyde Nichols, voulait y donner un style mauresque, inspiré par celui de Séville, et il a embauché l’architecte Edward Buehler Delk pour réaliser son objectif. Le résultat est réussi: plusieurs bâtiment dégagent un charme indéniable et inattendu pour cette région du monde. La Plaza a été inaugurée en 1923;
– The Ship: bar aménagé dans un ancien navire, il se trouve dans le secteur de West Bottoms, une zone industrielle lugubre, aux nombreux édifices abandonnés. Je n’ai pu entrer dans le bar, il n’était pas ouvert quand je suis passé, mais si jamais la curiosité vous y pousse, j’imagine que ce doit être une expérience divertissante. À condition de pouvoir vous y rendre;
– Thou Mayest Coffee: un séduisant café sur deux étages, avec une cour arrière dominée par une scène. Heureusement que le café est situé dans une zone industrielle, car d’éventuels voisins capoteraient encore plus que les habitants de Saint-Lambert pendant Heavy MTL;
– Le American Jazz Museum et le Negro Leagues Baseball Museum sont dans le même édifice; un billet pour visiter les deux coûte 15 $ (sinon, c’est 10 $ le billet par musée). Le American Jazz Museum est décevant: l’accent est mis sur Louis Armstrong, Duke Ellington, Ella Fitzgerald et quelques autres, ce qui est tout à fait justifié, mais on fait très vite le tour du musée. Considérant la riche histoire du jazz aux États-Unis, on serait en droit de s’attendre à une exposition plus complète. Quelques stations interactives permettent de mieux comprendre certaines notions de jazz (harmonie, mélodie et rythme, par exemple), mais elles ne parviennent pas à combler le cruel manque d’informations sur ce style de musique. Bonne idée, mais résultat frustrant. Dommage.
Le Negro Leagues Baseball Museum est beaucoup plus informatif, grâce à ses nombreux panneaux explicatifs, présentés de façon chronologique; on réalise alors à quel point le sport et la politique étaient liés aux États-Unis, à cette époque. Difficile aujourd’hui de comprendre pourquoi l’intégration de joueurs de baseball noirs dans les ligues blanches fut la cause de tels déchirements, de telles tensions. Ce combat a toutefois donné naissance à des histoires inspirantes, comme celles de Satchel Paige et de Jackie Robinson. Un musée passionnant, même pour les personnes qui ne s’intéressent pas au baseball, car il révèle un pan méconnu de l’histoire des États-Unis;
– The City Diner (301, Grand Boulevard): un « diner » tel que l’on peut se l’imaginer: copieux déjeuner, musique country à fond la caisse à 6 h 30 du matin, service charmant (voire « flirty »). Situé à deux pas de l’arrêt de Megabus, le diner a été mon premier contact avec Kansas City, et après un trajet en bus de nuit, j’avais bien besoin d’un solide déjeuner. J’ai été satisfait. Il n’est toutefois pas possible d’y attendre un bus, bien que je ne comprenne pas comment les employés peuvent vous en empêcher, surtout si vous commandez quelque chose sur le menu.