La tequila est originaire de l’État de Jalisco, et plus précisément, de la région autour de Tequila. Elle provient de l’agave bleu, une plante très répandue dans la région. Produite depuis plus de 500 ans, la tequila est devenue l’alcool le plus célèbre du Mexique. Aujourd’hui, la région protège jalousement l’appellation, comme les producteurs de la région de Champagne envers leur produit. Et Tequila tire beaucoup de bénéfices de cette industrie: les touristes, tant Mexicains qu’internationaux, y affluent afin d’en apprendre plus sur le processus de fabrication de cet alcool légendaire (ou simplement pour se défoncer). À chacun-e ses motivations. Ainsi, de Guadalajara, il est possible de s’inscrire à des excursions d’un jour pour aller visiter une distillerie. Mon auberge en proposait une à 400 pesos (environ 33,79 $ CAN), mais je trouvais ça cher. Après avoir lu sur le sujet, j’ai décidé d’y aller par moi-même. Voici donc le récit de ma journée à Tequila.
La logistique d’abord
Je me suis d’abord rendu au terminus Central Vieja, en prenant un bus qui parcourt l’Avenida Independencia Sur; j’ai payé 6 pesos (environ 0,51 $ CAN) pour le trajet, qui dure cinq minutes depuis l’arrêt au coin de la rue Javier Mina. J’ai descendu quand le chauffeur m’a indiqué que c’était mon arrêt. J’ai ensuite traversé la rue vers la gauche pour aller à l’intersection Avenida 5 de Febrero et Avenida Dr. Roberto Michel, où se trouve le terminus. De la Central Vieja, le trajet jusqu’à Tequila prend environ deux heures. Le billet coûte 70 pesos (environ 5,91 $ CAN) dans chaque direction, j’ai pris un aller-retour à 140 pesos (environ 11,82 $ CAN), avec la compagnie Quick Autotransportes. Le bus est parti à 11 h 05 et il est arrivé à 13 h 05. Lonely Planet parle d’une heure pour ce trajet et c’est techniquement vrai: c’est en effet une heure, mais seulement une fois sorti de Guadalajara. Or le bus circule dans Guadalajara pendant une heure avant d’en sortir, il effectue de nombreux arrêts, dont un aux terminus de Zapopan et de Tlaquepaque. Il faut donc en tenir compte au moment de préparer son excursion.
En sortant du terminus, j’ai vu un plan de la ville sur le mur en face. Une bonne idée de la consulter. Pour se rendre dans le centre à partir du terminus, il faut tourner à gauche sur la rue Sixto Gerjon. En chemin, j’ai mangé une bouchée chez Doña Adela; l’idée de boire de la tequila le ventre vide me paraissait plutôt mauvaise.
Le crucial choix de la distillerie
Lonely Planet soutient que la visite de José Cuervo, la distillerie de tequila la plus connue et la plus vieille, est précipitée et assez chère; j’ai donc décidé d’aller à la Casa Sauza, qui existe depuis 1873. La maison offre une visite d’une heure pour 100 pesos (environ 8,45 $ CAN); le prix inclut aussi la dégustation d’une tequila extra añejo et d’un margarita (fraise ou melon). Ça correspondait à ce que je voulais expérimenter.
Casa Sauza
La visite devait commencer à 15 h, mais elle a débuté à 15 h 10; elle a toutefois bel et bien duré une heure. J’étais arrivé à la Casa vers 14 h, alors j’ai flâné dans le superbe jardin de La Quinta, le bâtiment d’accueil des visiteuses et visiteurs. J’ai aussi bu un drink à base de tequila, pour 25 pesos (environ 2,11 $ CAN). J’ai ainsi réalisé mon objectif en venant ici: boire de la tequila à Tequila.
En une heure, les visiteuses et visiteurs découvrent les différentes étapes du processus de fabrication de la tequila, de la récolte des agaves (après 8 à 12 ans de pousse. Seul le coeur de la plante est utilisé) à la fermentation à la distillation au vieillissement. Il existe cinq types de tequila: blanco ou plata (blanche ou argentée; peu âgée), oro (dorée; peu âgée et colorée artificiellement), reposado (reposée; vieillie entre deux et neuf mois dans des barils en chêne), añejo (âgée; vieillie au moins un an dans des barils en chêne) et extra añejo (extra-âgée; vieillie au moins trois ans dans des barils en chêne). Il va sans dire que plus la tequila est âgée, meilleur sera son goût. Pour être considérée comme une tequila, l’alcool doit contenir au moins 60 % d’agave. Les 40 % restants proviennent alors d’alcools de sucre. Dans ce cas, on parle de tequilas mixtos. De plus, il existe des tequilas de qualité supérieure « 100 % agave », qui sont élaborées avec seulement de l’agave bleu.
La guide ne parlait qu’espagnol, mais je comprenais bien ses explications. Elle parlait lentement. De toute façon, le processus est plutôt logique, alors il est facile de déduire les détails de chaque étape. En outre, il est interdit de prendre des photos dans plusieurs sections des installations, secret industriel oblige. Mais on peut y voir d’immenses cuves, des machines bien compliquées (avec plein de bearings, n’est-ce pas René?) et des employés vaquer à leurs tâches. Les installations sont d’une propreté impeccable et l’accent est mis sur la sécurité. Une fois la visite terminée, les visiteuses et visiteurs retournent au bar et peuvent déguster le margarita promis. J’en ai profité pour jaser avec un groupe de Mexicain-es de Monterrey et on a discuté du Mexique, du Canada, de nos ressemblances et différences, etc. Superbe conversation.
Le retour
Je voulais revenir avant le coucher du soleil, alors j’ai pris congé de mes nouveaux amis mexicains. Je suis retourné au terminus et j’ai pris le bus de 17 h 20 (17 h 30, dans les faits). Je n’ai donc pas eu le temps d’aller dans les champs d’agaves bleus; la visite proposée par mon auberge m’aurait laissé du temps pour le faire, mais j’ai préféré économiser. De toute façon, en chemin, on voit ces fameux champs.
Je suis arrivé au terminus Zapopan de Guadalajara à 18 h 40. J’ai alors pris un bus pour revenir au centre historique, là où se trouvait mon auberge, et ça m’a pris une vingtaine de minutes. Après calcul, j’ai économisé environ 150 pesos (environ 12,67 $ CAN) en faisant cette excursion par moi-même, soit 140 pesos pour le transport, 100 pesos pour la visite et 12 pesos pour les bus de ville, pour un total de 252 pesos (environ 21,17 $ CAN). Et je suis heureux de l’avoir faite moi-même, ce fut une expérience intéressante et je la recommande à tout le monde.
Quelques notes sur la tequila et Tequila
– À noter que, en espagnol, tequila est un mot masculin. En français, il est souvent au féminin;
– Tequila est un « Pueblo Mágico », mais il y a des Oxxo, contrairement à Creel;
– Il est possible, une fois à Tequila, d’effectuer des tours dans des voitures aux formes particulières, comme une en forme de piment;
– Les souvenirs liés à la tequila abondent dans la ville et dans les distilleries. Ainsi, à la Casa Sauza, j’ai acheté une bouteille de 375 millilitres de tequila reposado « 100 % agave » pour 50 pesos (environ 4,22 $ CAN);
– En route vers Tequila, j’ai vu un panneau publicitaire sur lequel était inscrit « Sin etiqueta no es tequila » (« Sans étiquette ce n’est pas de la tequila »). Je subodore que les alambics sont populaires dans la région;
– Celles et ceux qui souhaitent en apprendre plus sur la tequila peuvent consulter la Ruta del Tequila, un site Web qui regroupe des lieux reliés à la tequila.
Merci d’avoir pris la peine de bien nous expliquer le monde secrète de la Tequila, il y a là une itinéraire qu’il faut faire si on veut économiser sinon on se ruine pour un rien.
Y a pas de quoi lodge île Maurice! Merci pour ton commentaire!
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