Hierve el Agua, un de mes endroits préférés au Mexique.

Déjà quatre mois que je suis parti de Montréal. Le printemps est arrivé au Québec (et ailleurs), mais je suis heureux d’avoir manqué un autre hiver. D’autant plus que, à ce qu’on dit, il a été particulièrement pénible. Aussi, ça fait maintenant plus de trois mois que je suis au Mexique. Voici donc un bilan de ces quatre mois bien remplis.

Les leçons

– Je ne suis pas un « beach bum ». Après une semaine d’un régime composé exclusivement de plage/piscine, je m’emmerde. J’ai trop besoin de stimulation culturelle pour macérer dans un environnement chaud (et pire encore, humide). Je m’en doutais depuis longtemps, mais là, j’en ai eu la confirmation à Puerto Escondido. Je l’ai même physiquement senti. Je me suis réveillé un vendredi matin et j’en avais ras le bol. Une sensation désagréable au ventre. L’intuition que je devais bouger. Et c’est ce que j’ai fait. Si j’avais été un surfeur, les choses auraient été différentes, mais comme je ne pratique pas cette activité, je ne ressens pas de lien particulier avec l’océan. Alors pour moi, la plage, oui, mais à petites doses;

Playa Principal, Puerto Escondido

– Je ne suis pas autant de cours que ce que j’avais envisagé avant mon départ. Les prix de certains cours au Mexique sont souvent bien plus élevés que ce que j’avais imaginé. Je me dis alors que, dans d’autres pays de la région, certains d’entre eux devraient coûter moins cher. De toute façon, j’ai déjà essayé plusieurs des cours offerts (ex. surf) et je préfère essayer de nouveaux trucs;

– J’ai ressenti une certaine saturation par rapport au Mexique, à Puerto Escondido. Mais cette impression a disparu une fois que je suis arrivé à San Cristóbal de Las Casas;

– Je rencontre plus de voyageuses et voyageurs au long cours dans le sud du Mexique que dans le nord et le centre. Cependant, je ressens toujours un profond clivage entre ma façon actuelle de voyager et celle de personnes en vacances; elles sont plus pressées, elles veulent tout voir, tout faire, alors que je ne me dépêche pas pour faire quoi que ce soit;

Les premières fois

À Puebla, j’ai goûté au pulque, un alcool élaboré dans la région (entre autres). J’ai aimé; j’ai visité des ruines zapotèques, à Mitla et Monte Albán; j’ai essayé du mole jaune, à Oaxaca; j’ai assisté à une libération de tortues dans l’océan Pacifique, à Puerto Escondido, et j’en ai moi-même libérées deux; le même soir, j’ai regardé un film sur un écran gonflable installé sur une plage; j’ai attrapé mes premiers vrais coups de soleil du voyage, à Puerto Escondido. Deux épaules bien rouges. Les premiers, mais sans doute pas les derniers; j’ai goûté à une mangue fraîchement cueillie d’un arbre, dans la cour de mon auberge à Puerto Escondido; j’ai pris un bus de nuit au Mexique, entre Puerto Escondido et San Cristóbal de Las Casas. 13 heures. J’avais presque oublié ce que c’était, je n’avais pas effectué un tel trajet depuis mon passage aux États-Unis; j’ai essayé des motuleños, que je comparerais à des oeufs bénédictines, mais à la mexicaine; à la cathédrale de San Cristóbal de Las Casas, j’ai assisté à une partie de messe pour la première fois depuis 2008; j’ai cuisiné une poutine au bacon à San Cristóbal de Las Casas, une première pour mes poutines mexicaines;

Ruines zapotèques de Monte Albán

Les meilleurs moments

Ma visite de l’église Santa María Tonantzintla, à Cholula. Une des églises les plus magnifiquement décorées que j’ai vues; mon excursion à Hierve el Agua, un des lieux les plus fascinants que j’ai visités; ma visite aux ruines de Monte Albán; le souper sushis dans un restaurant japonais de Puerto Escondido, avec des gens de mon auberge; mon retour à la plage, après plus d’un mois; mon premier soir à San Cristóbal de Las Casas, une soirée complètement folle avec des gens de mon auberge; ma « retraite d’écriture » à San Cristóbal de Las Casas, où j’ai pu rattraper le retard que j’avais accumulé, au plan de l’écriture de ce blogue. J’ai délaissé les activités touristiques pour me consacrer à l’écriture et j’ai adoré ça; les poutines que j’ai cuisinées; mes rencontres avec toutes sortes de personnes aux parcours si différents mais si fascinants, dans plusieurs auberges formidables;

L’église Santa María Tonantzintla, à Cholula

Les pires moments

– Je continue de perdre des trucs à un rythme intéressant. Surtout des bouteilles de savon;

– J’ai dû endurer deux excités qui se trémoussaient dans le lit sous le mien, à mon auberge de Puerto Escondido. Ils n’ont pas baisé, à ma connaissance. En tout cas, s’ils l’ont fait, la séance a dû être vraiment plate, parce qu’ils n’émettaient aucun son, pas même les sons étouffés propres à une attitude de retenue;

– J’ai pété les plombs un vendredi matin à Puerto Escondido. Couché dans mon lit, épuisé de n’avoir pas dormi beaucoup à cause des tourtereaux du lit en-dessous du mien, j’étais exaspéré. J’ai alors réalisé que je devais changer mes plans. J’ai donc décidé d’aller à San Cristóbal de Las Casas quelques jours plus tôt que ce que j’avais d’abord envisagé. Ces quelques minutes de frustration ont toutefois mené à une excellente décision;

San Cristóbal de Las Casas

En conclusion

Ce chapitre mexicain fut captivant, j’ai vu divers visages du pays en peu de temps. Je ne sais pas combien de temps encore je vais rester au Mexique, j’ai l’impression que mon séjour ici touchera bientôt à sa fin. Mais, peu importe ce que je déciderai, je serai prêt pour le prochain chapitre.