Une des piscines…

Semuc Champey est l’attraction principale de la région de Lanquín, au Guatemala. Situées dans une région montagneuse, ces piscines naturelles sont en fait une succession de cascades qui forment de superbes bassins naturels d’eau douce sur le río Cahabón, au grand bonheur des baigneuses et baigneurs. Ces piscines constituent une fierté nationale. L’endroit est en effet magnifique. Il m’a rappelé les chutes de Kuang Si, au Laos. En toute franchise, j’ai préféré Kuang Si, mais Semuc Champey est tout à fait recommandable. J’y ai passé une merveilleuse journée. Cette excursion est proposée par pratiquement tout ce qui existe à Lanquín; elle est aussi offerte dans plusieurs villes du pays, alors c’est facile d’y aller. J’y ai été le 19 mai 2015.

Un trajet inoubliable

Pour me rendre à Lanquín, la ville la plus proche de Semuc Champey, j’ai pris une navette depuis mon auberge de Flores (Hostel Los Amigos). Je l’ai payée 75 quetzals (environ 12,19 $ CAN) à l’agence de l’auberge. La navette partait de là-bas à 8 h et devait arriver à Lanquín vers 16 h. Un arrêt était prévu pour le dîner. Or le trajet a duré plus de 9 h, en raison d’un problème mécanique et du fait que deux personnes – un père et son fils – ont été malades en chemin. La route entre Chisec et Cobán est sinueuse, alors… personnellement, je l’ai trouvée moins pire que celle entre Oaxaca et Puerto Escondido, mais les deux malades seraient sans doute en désaccord avec moi. On a effectué l’arrêt pour le dîner près de Cobán; on s’est aussi arrêtés sur la route (le chauffeur voulait nettoyer son véhicule et donner une chance aux malades de se remettre de cet intense moment familial) et à Cobán même, le temps de régler le problème mécanique.

Entassé-es comme du bétail… en route vers Semuc Champey.

À notre arrivée à Lanquín, les autres passagers et moi avons été assaillis par des rabatteurs, et ce, avant même de sortir de la navette; ils nous criaient des noms d’auberge à travers les fenêtres. Intense. J’ai rarement vu des rabatteurs aussi agressifs. J’avais une réservation pour le Zephyr Lodge (effectuée par l’agence de mon auberge de Flores), alors ça m’a permis d’éviter d’être harcelé par ces derniers.

Le Zephyr Lodge

Le Zephyr Lodge… une auberge très connue. J’ai payé 90 quetzals la nuit (environ 14,62 $ CAN), si je ne m’abuse, pour un lit en dortoir avec beaucoup trop de lits (10, en fait). Avec tous les sacs, il ne restait que peu d’espace pour circuler. Tout le monde se marchait sur les pieds. Littéralement. Aussi, le déjeuner n’était pas inclus, les prix des plats et de la bière étaient élevés, comparés à ceux d’autres auberges du pays. De plus, les publicités de l’auberge mentionnaient l’accès à du Wi-Fi; c’était faux. Il n’y avait qu’un ordinateur portable public pour tout le monde et le personnel le rangeait vers 19 h. Je n’ai donc pu travailler lors de mon séjour là-bas. Enfin, l’auberge semble attirer une clientèle jeune, festive et assez désagréable par moments. Et c’est là que j’ai été malade comme un chien. La distance entre mon dortoir et les toilettes me paraissait alors infinie, j’en ai même rampé des bouts. Je suis donc un peu mitigé par rapport à l’endroit. Cependant, je dois admettre que la piscine est incroyable et que les vues depuis celle-ci sont extraordinaires.

La piscine du Zephyr Lodge.

Pour aller aux piscines naturelles de Semuc Champey, j’ai décidé de passer par l’agence de voyages de mon auberge. J’ai payé 175 quetzals (environ 28,44 $ CAN) pour l’excursion d’une journée et 25 quetzals (environ 4,06 $ CAN) de plus pour un sandwich. Je n’ai pas vérifié combien ça m’aurait coûté pour faire l’excursion par moi-même, mais j’ai parlé à d’autres voyageuses et voyageurs qui ont étudié la question et, apparemment, l’économie possible serait de l’ordre de 20 – 25 quetzals seulement (entre 3,25 et 4,06 $ CAN), en plus du temps perdu à gérer les transports. Mon excursion incluait des arrêts à un site de baignade, à un pont d’où l’on pouvait plonger, à une grotte que l’on explorerait à l’aide de bougies, à une aire de restauration pour le dîner et, le clou de la journée, aux piscines naturelles. Le prix comprenait le transport, les frais d’entrée sur les sites, mais pas la nourriture pour le dîner. Mais j’avais un sandwich. Qui n’était pas terrible, soit dit en passant.

La journée

Le départ a eu lieu vers 9 h 30 (et non 9 h, tel que prévu), à partir de l’auberge. On était environ 20 et on s’est entassés dans la boîte de la camionnette pour affronter la route sinueuse jusqu’aux sites prévus dans notre itinéraire. Les paysages sont fantastiques. Le premier arrêt a eu lieu une quarantaine de minutes plus tard, à une portion du río Cahabón où se trouvait une corde de Tarzan. On y a passé quelques minutes, à se lancer allègrement dans l’eau fraîche. Amusante expérience. Puis, on a marché jusqu’à un pont, d’où les gens pouvaient sauter. Des garçons nous suivaient et tentaient de nous vendre de la bière. Boire à 10 h 30? Non merci. Le pont passait à environ 10 mètres au-dessus de l’eau, mais je n’ai pas sauté. Je me suis déjà blessé au dos, il y a plusieurs années, en faisant un truc semblable, alors je ne tenais pas à courir le risque de revivre un tel calvaire.

Pas peureux, le garçon…

Ensuite, on a été dans la grotte de Kam’Ba pour 1 h 30 de promenade à la lueur de chandelles. Sur papier, ça ressemble à la recette d’un désastre total. Mais en réalité, ce fut très intéressant. Je suis claustrophobe, mais je ne me suis jamais senti mal durant cette visite. C’était agréable, même. Le bruit de l’eau sur les rochers, la noirceur, l’écho, la sensation de bouger dans des bassins d’eau fraîche, le plaisir de sauter de 3 mètres dans un bassin peu éclairé… je me surpris à aimer tout ça. En outre, il faut porter des souliers avec une bonne adhérence, car certains rochers sont glissants. Je n’ai pas de photos de la grotte, mais celle-ci, prise à Semuc Champey, est jolie:

Jolie chute.

Puis, on a fait un arrêt pour le dîner; une employée de mon auberge m’avait mentionné qu’il était possible qu’il n’y ait pas de nourriture sur place. Or au moins deux restaurants vendaient des plats aux visiteuses et visiteurs. Un repas coûtait environ 40 quetzals (environ 6,46 $ CAN) et les portions étaient généreuses. Comme quoi l’auberge voulait vendre des sandwichs…

Pas mal…

Enfin, on a terminé la journée dans les piscines naturelles de Semuc Champsey. Avant de se baigner, on a marché jusqu’à un mirador, d’où l’on pouvait voir une bonne partie de la rivière et de ses bassins. Superbes vues, au prix d’une vingtaine de minutes de marche sportive dans une jungle humide et de plusieurs litres de sueur. Ensuite, on est redescendus jusqu’aux piscines. Quel bonheur de nager dans un lieu aussi idyllique. Après toute cette marche, la fraîcheur de l’eau était divine. On a passé une bonne heure à se baigner, à essayer les différents bassins, à profiter de ce moment de détente. Du pur bonheur.

Les piscines vues depuis le mirador

L’eau est si fraîche.

Et ce fut le retour. Dans la boîte de la camionnette, je suis resté debout durant tout le trajet d’une quarantaine de minutes pour profiter du vent, pour le sentir dans ma chevelure (qui devient de plus en plus abondante, en passant; je ne me suis pas fait couper les cheveux depuis mon départ de Montréal). Je me sentais comme Brad Pitt dans Légendes d’automne (ou quelque chose comme ça).

En conclusion

J’ai beaucoup aimé cette excursion, les sites ne m’ont pas déçu. Les piscines naturelles sont remarquables et la visite dans la grotte fut une expérience unique. Toutefois, l’auberge Zephyr Lodge peut plaire ou non, ça dépendra de votre personnalité. Quoi qu’il en soit, je pense qu’un arrêt dans cette région ne devrait pas dépasser deux jours maximum (un pour s’y rendre et un pour l’excursion), à moins d’être vraiment fan de randonnée, car Lanquín n’a que très peu à offrir, au plan des activités et des attractions.