Questions budgétaires en voyage (2e partie)

Ville quelconque du Nouveau-Mexique, depuis un train

Ville quelconque du Nouveau-Mexique, depuis un train

Dans la 1ere partie de ce billet, j’ai présenté les grandes lignes des questions budgétaires en voyage. Dans cette 2e partie, je précise certains des champs de dépenses incontournables sur la route. Et je mets aussi quelques belles photos.

Hébergement

Puisque je voyage seul (la plupart du temps), je préfère les dortoirs d’auberge: ils coûtent moins cher et ils me permettent de rencontrer d’autres voyageuses et voyageurs. Règle générale: plus le dortoir compte de chambres, plus le prix d’un lit sera bas. Mais plus de 12 lits dans un dortoir… ça commence à faire beaucoup. Par ailleurs, de nombreuses auberges incluent le déjeuner dans leur prix. Un bonus avantageux à plusieurs niveaux. Je prends une chambre à l’occasion, si les prix sont bons (comme au Laos) ou si j’ai vraiment besoin de calme.

Dortoir à Bangkok

Un grand dortoir à Bangkok

J’essaie de faire du Couchsurfing autant que possible, mais je suis plutôt sélectif, je ne cherche pas à dormir chez n’importe qui, je veux effectuer des rencontres significatives. Au fil des années, j’en ai vécues plusieurs et j’en suis très heureux. Je passe donc pas mal de temps à lire des profils pour trouver les personnes avec lesquelles je semble avoir le plus d’affinités. Mon flair est aujourd’hui plutôt aiguisé. Détail important: quand je fais du Couchsurfing, j’essaie de partager divers coûts ou, à tout le moins, je cuisine un repas de mon cru (généralement, une poutine), afin de remercier mes hôtes. Repas que je paie au complet. Je laisse aussi des cadeaux, comme des bonbons au sirop d’érable ou des cartes postales de Montréal. Ils sont toujours appréciés. Mes ami-es de Córdoba sont maintenant accros aux bonbons au sirop d’érable. Et Dimitri a adoré sa carte postale.

L'irrésistible Dimitri, fierté de Chicago.

L’irrésistible Dimitri, la fierté de Chicago.(Crédit photo: Olivia Wilson)

Il m’arrive aussi de dormir chez des ami-es; je les ai connus soit lors de moments de vie partagés, soit lors de voyages passés, soit lors de rencontres antérieures durant mes voyages, soit grâce à des connaissances communes. J’aime beaucoup revoir des ami-es, en voyage. D’autant plus que les années comptent peu, en amitié: en 2006, j’ai visité une amie romaine rencontrée à Berlin, en 1998. Excellentes retrouvailles. En 2012, lors de mon tour du monde, j’ai effectué un détour par Aix-la-Chapelle (Aachen) pour revoir un ami de l’école secondaire, sa conjointe et leurs enfants. Encore là, super rencontre. Revoir des ami-es permet de joindre l’agréable à l’agréable.

Mon ami Alexandre et moi, à Aix-la-Chapelle/Aachen.

Mon ami Alexandre et moi, à Aix-la-Chapelle/Aachen.

Enfin, j’essaie de ne pas rester trop longtemps là où ça coûte plus cher: 6 jours au Belize m’ont coûté environ 791,50 $ B (509,80 $ CAN au taux actuel), une somme qui me durerait des semaines dans un pays comme le Cambodge. À moins que la destination dispendieuse ne soit le but du voyage (dans quel cas j’ajuste mon budget), j’adhère à ce principe.

Transports

Côté transport, comme je ne suis pas un fan de stop (j’en ai fait en masse, jadis, mais ce n’est plus pour moi), je préfère utiliser les transports locaux, comme les bus, pour leurs bas prix (d’ordinaire), mais aussi pour l’expérience qu’ils offrent. Les « chicken bus » du Guatemala sont ainsi le théâtre de scènes parfois étonnantes. Par contre, la patience est une qualité à développer, en matière de transport en bus. Certains trajets peuvent s’étirer d’une éternité ou deux. C’est pourquoi, à l’occasion, je ne rechigne pas à payer plus cher pour un bus de plus haute gamme, surtout si je dois me taper plus de 12 heures de route. Par exemple, l’Argentine compte des bus assez confortables, aux sièges inclinables de type « cama » (« lit »); le Vietnam possède un réseau de bus avec couchettes, mais elles ne sont pas si confortables que cela pour toute personne qui mesure plus de 163 cm.

Bus à Quetzaltenango, Guatemala

Bus à Quetzaltenango, Guatemala

Les taxis sont un mal nécessaire. Je ne les apprécie pas toujours, j’ai eu de mauvaises expériences (comme celle avec un escroc de Kandy), mais ils constituent parfois la seule option entre deux destinations. Il importe de négocier avec fermeté lorsqu’ils n’ont pas de compteur et d’être prêt-e à s’engueuler en cas de non-respect de l’accord. Certaines de mes plus mémorables engueulades à vie ont impliqué des chauffeurs de taxi malhonnêtes. Les tuks-tuks demeurent cependant un de mes moyens de transport préférés, car ils sont cools.

Tuks tuks à San Pedro la Laguna, Guatemala

Tuks tuks à San Pedro la Laguna, Guatemala

J’adore les trains, mais il n’y en a hélas pas partout. De plus, les prix des billets varient beaucoup: de trois fois rien, comme au Sri Lanka, à une centaine de dollars US, comme aux États-Unis (pour un trajet de 18 heures, mais quand même). Le train permet de mieux apprécier la beauté d’un pays, car les wagons circulent à travers toutes sortes de paysages, souvent à un rythme lent. Le confort ne sera certes pas le même d’un train à l’autre et le respect des horaires est un concept élastique selon le pays; malgré tout, le train possède un charme qui rend l’expérience inoubliable.

Gare de Bandarawela, Sri Lanka

Gare de Bandarawela, Sri Lanka

Le bateau? Sympathique. J’aime en prendre un lorsque possible. Dans bien des cas, il se veut le moyen le plus efficace (ou le seul) de relier deux endroits. Les prix varient considérablement, selon des facteurs comme la rapidité du bateau, la durée du trajet ou le nombre de places. L’aspect sécurité ne doit pas être sous-estimé toutefois, car certaines embarcations présentent de sévères lacunes à ce chapitre. N’empêche, sentir le vent salin dans ses cheveux, quand le bateau file à toute vitesse sur les vagues, reste une des sensations les plus agréables qui soient. Sauf si l’on est sensible au mal de mer.

Ferry vers l'île d'Ometepe, Nicaragua

Ferry vers l’île d’Ometepe, Nicaragua

Pour les avions, je préfère les compagnies low-cost comme EasyJet, Air Asia ou VivaColombia!, quand elles desservent les pays que je veux visiter. Aujourd’hui, l’achat de billets s’effectue souvent sur Internet. J’essaie alors des scénarios avec différents trajets, différents horaires, différentes compagnies aériennes (lorsque possible) sur des moteurs de recherche. Puis, je compare les prix trouvés avec ceux sur les sites mêmes des compagnies aériennes. J’ai à ce moment-là une idée assez juste des prix. D’aucuns recommandent l’utilisation d’une extension comme Incognito Tab Switch pour Chrome, qui permet de naviguer incognito sur les moteurs de recherche ou les sites des compagnies. Apparemment, ces sites reconnaîtraient l’adresse IP de votre ordinateur et hausseraient par conséquent les prix lors de chacune de vos visites. Il existe aussi des cartes et des programmes de fidélisation (comme Aeroplan au Canada) qui, bien gérés, peuvent permettre de voyager presque gratuitement, en accumulant des points et en les échangeant contre des vols. Toute une communauté s’est même développée autour de cette façon de voyager (« travel hacking », « frequent flyers »), mais je ne suis pas un tel motivé. Une simple recherche sur Google fournira des heures de lecture à quiconque souhaite en apprendre davantage sur le sujet, mais cet article devrait constituer un bon point de départ.

Au-dessus de Bogotá...

Au-dessus de Bogotá…

Bref, je n’ai pas trop de règles strictes ou de trucs révolutionnaires par rapport aux transports. J’évalue les coûts, le temps et la logistique, puis, j’essaie de trouver un équilibre entre ces divers facteurs. Si je peux sauver quelques heures contre quelques dollars de plus, je vais considérer l’option. Mais j’essaie de ne pas devenir cinglé avec l’idée d’épargner à tout prix quelques cents. Un peu de gros bon sens rend la vie plus simple.

Activités

Question activités, encore là, le budget dépend des intérêts de chacun-e. Mais, d’ordinaire, chaque ville offre son lot d’activités gratuites: visite de lieux de culte ou de musées (comme l’excellent Museo Botero de Bogotá), promenades dans un quartier, expositions, spectacles extérieurs, visites thématiques guidées (gratuites, mais avec pourboire), etc. En région rurale, les activités risquent de tourner autour du plein air, comme une randonnée vers une chute dans la jungle du Costa Rica. Cependant, l’entrée dans certains parcs nationaux peut coûter cher, selon le pays. Tout comme certaines activités plus spécifiques. Ainsi, ma journée de snorkeling à Caye Caulker m’avait coûté 55 $ US (110 $ B, ou environ 68,73 $ CAN). Fantastique journée, oui, mais je ne pourrais – et ne voudrais – dépenser autant tous les jours. Par ailleurs, d’habitude, les auberges proposent nombre d’activités à leurs invité-es; certaines payantes, d’autres pas. Je me renseigne toujours sur celles-ci avant d’établir mes plans définitifs pour l’endroit où je me trouve. Souvent, les propositions d’auberge correspondent à mes pré-plans.

Sigirîya

Sigirîya

J’essaie donc d’équilibrer les activités payantes et les gratuites, afin d’alléger leur poids sur mon pécule. Parfois, je veux absolument faire une activité, comme visiter la forteresse de Sigirîya, au Sri Lanka. Dans ce cas, je débourse la somme nécessaire avec enthousiasme. Mais sans trop se forcer, on peut facilement trouver des activités gratuites partout où l’on va.

La suite de ce billet sera publiée sous peu.

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