Dans la première partie de ce billet, j’avais présenté Morelia de façon générale et j’avais parlé de quelques activités et attractions de l’endroit. Dans cette deuxième partie, je vais me concentrer sur l’hébergement, la nourriture et les transports. Vous noterez à quel point ma main gauche vole la vedette sur les photos. Vous noterez peut-être même son galbe fort sexy. Une star est née.
Hébergement
J’ai dormi à l’Hostal San Fransiskuni (Antonio Alzate, 302). J’avais payé 200 pesos (environ 13,25 $ CAN) la nuit pour un lit dans un dortoir mixte de quatre lits – frugal déjeuner inclus -, mais on m’a plutôt envoyé dans une chambre avec un seul lit superposé et une salle de bain privée. Une jolie auberge, avec une terrasse sur le toit, mais l’ambiance était plutôt… absente. J’ai croisé peu d’invités lors de mon séjour; j’en étais surpris, considérant que c’était Día de Muertos, que l’auberge est située dans le centre historique. Je me serais attendu à une salle comble digne des meilleures soirées à l’aréna Saint-Joseph de Saint-Nicéphore. J’y ai tout de même rencontré un sympathique Buffalonien qui n’avait pas organisé son voyage (détail important). On se reverra par hasard à Pátzcuaro, mais je ne le savais pas encore. J’ai par ailleurs été déçu par le manque de « communicativité » du personnel de l’auberge; avant mon arrivée, je lui avais écrit à quelques reprises pour diverses raisons, mais je n’ai jamais reçu de réponse. Dommage.
Nourriture
J’ai beaucoup mangé lors de ma première journée à Morelia. Je voulais tout essayer. Je m’étais ennuyé de la cuisine mexicaine, l’une de mes préférées au monde. Je me suis donc gavé. Sans vergogne. J’ai dû prendre sept kilos en quelques heures. Sept kilos de bonheur qui m’aideront à affronter le rigoureux hiver québécois.
À mon arrivée à Morelia, le 30 octobre au matin, je suis passé en taxi devant le restaurant Casa Bambu (Morelos Norte, 129-A). J’ai aussitôt su que je devais y aller. Son ambiance sympathique m’avait séduit. Et quand j’ai regardé son menu, j’ai su que je devais essayer les chilaquiles au mole. Ce fut mon premier repas au Mexique, en 2017. Pas mal, comme déjeuner, mais je préfère les chilaquiles rojos (salsa rouge) ou verdes (salsa verte). J’ai payé 60 pesos (environ 3,99 $ CAN), soit 50 pour les chilaquiles et 10 pour un café. J’ai laissé un pourboire bien mérité, aussi, car la chaleur du personnel m’a rappelé pourquoi j’ai tant aimé mon premier séjour au pays.
Les quesadillas de Doña Agus sont monstrueuses. Mais attention: on ne parle pas ici d’un restaurant ordinaire, mais plus d’un emplacement composé de tables montables, de toiles de polyéthylène (ou une de ses variantes) montées en abri et de chaises en plastique, sur la Plaza Morelos, en face de l’église Santuario de Nuestra Señora de Guadalupe. Quand j’ai aperçu ce paradis pour la première fois, j’avais déjà mangé. Mais, devant cet appétissant spectacle, je fus consumé par le désir de me frotter à un tel mastodonte. Je suis donc revenu. J’ai commandé une quesadilla. 35 pesos (environ 2,32 $ CAN), avec un choix de sauces piquantes. Je l’ai nommée affectueusement « QuesadillArmageddon ». Je l’ai toute mangée. Et j’ai essayé toutes les sauces piquantes. J’étais ensuite plein comme un oeuf Cadbury, mais je me suis forcé à marcher pour éviter le food coma. Mission accomplie.
La chaîne de restaurants La Imperial existe depuis 1950, et elle offre, entre autres, des tortas (sandwichs) et des burritos. J’ai été à la succursale sur Portal Galeana (103), en face de la cathédrale. On passe sa commande à la caisse, on s’assoit, on attend de recevoir son repas des mains d’une serveuse, on s’empiffre, on abandonne plateau, assiette et ustensiles sur la table et, si l’on possède une once de jugeote, on laisse du pourboire. Je dois cependant avouer que la campagne de recrutement de la chaîne m’a rendu mal à l’aise. Une affiche de cette campagne montrait une femme blanche, aux cheveux pâles et yeux clairs – elle ressemblait étrangement à l’ex-patineuse artistique Joannie Rochette, à vrai dire. Elle avait l’air plus, disons, Allemande que latino-américaine. Or je n’ai pas rencontré beaucoup de telles femmes, dans les cinq mois que j’ai passés au pays. Ça me trouble chaque fois, ce genre de représentation. Comme si la chaîne n’avait pu trouver une femme plus représentative des Mexicaines. Enfin.
La carte du restaurant Doña Chu (sur Antonio Alzate, près de l’Hostal San Fransiskuni) se décline ainsi: tacos de asada à 15 pesos (environ 0,99 $ CAN), quesadillas à 10 pesos (environ 0,67 $ CAN), desayunos (« déjeuners ») à 25 pesos (environ 1,66 $ CAN), platillos (« plats ») à 25 pesos et comida corrida (« table d’hôte ») à 40 pesos (environ 2,66 $ CAN). Ceux qui, comme moi, peuvent passer de longues minutes à étudier une carte de restaurant seront soulagés par cette simplicité. Bref, un petit établissement sans prétention, populaire auprès des « locaux », avec un service chaleureux, attentionné. J’adore ce genre d’endroit.
J’avais lu sur les enchiladas morelianas, une spécialité régionale, et j’avais hâte d’y goûter. Je raffole des enchiladas. J’en cuisine à la maison, en y injectant ma touche personnalisée: beaucoup de piments forts et de salsa relevée. J’aime quand ça brûle à l’ingestion (mais moins à la digestion). Je me suis donc arrêté au Restaurant El Tragadero (Hidalgo, 63) pour découvrir cette fameuse variante moréliane. Salade et sauces piquantes complétaient le plat. J’ai aimé, mais j’aurais préféré plus d’enchilada et moins d’ensalada. 75 pesos (environ 4,99 $ CAN) pour une assiette, si je ne m’abuse.
J’avais aussi lu sur la sopa tarasca. J’y ai goûté à La Guarecita de San Agustin (Hidalgo, 54). Ce restaurant fait partie de la Mesón Agustinos, un édifice qui regroupe plusieurs commerces. Délicieuse soupe, parfaite comme entrée. Ne vous fiez pas à sa couleur ou sa texture, qui ne sont pas sans rappeler certains des épisodes les plus embarrassants de nombreux voyageurs. C’est comme la poutine; il faut goûter sans préjugé. J’ai payé 75 pesos pour un bol et 10 pesos pour un café.
J’ai essayé le pan de muerto (« pain de mort »), toujours à la Mesón Agustinos. Il s’agit en fait d’une brioche saupoudrée de sucre, parfois parfumée à la fleur d’oranger ou aux graines de sésame. On m’a dit que ce « pain » n’était préparé que pour Día de Muertos. Il semblerait aussi qu’il est consommé surtout dans les régions centrales du Mexique. Divers formats existent, mais comme je n’ai pas la dent sucrée, j’ai choisi le plus petit, à 6 pesos (environ 0,40 $ CAN). Décent, mais pas mon truc. À goûter quand même, ne serait-ce que pour expérimenter une tradition annuelle.
La Garrafa (Calle Vicente Sta. María, 25) propose des glaces artisanales. Même si je ne suis pas un fan de glaces, j’ai craqué pour ces créations originales. J’ai toutefois pris le minimum: une coupe, avec 3 boules (comme dans le film Total Recall version 1990), une garniture et un sirop, pour 37 pesos (environ 2,45 $ CAN). J’ai choisi les saveurs suivantes: vin rouge, pétales de rose et fruit de la passion (une de mes saveurs préférées à vie). Cet achat fut un acte de pure gourmandise, car je venais d’enfourner l’exquise « QuesadillArmageddon ». Je devrais maintenant pouvoir vivre sans glaces pour au moins un an. La boutique a acheté un nom de domaine, mais elle n’a pas encore développé son site.
J’ai dévoré un gaspacho de Gaspachos El Oficial (Avenida Morelos Norte, 115). Non, ce n’est pas le gaspacho de type soupe (même s’il a donné son nom à cette spécialité moréliane), mais plutôt une salade de fruits en petits morceaux, auxquels on ajoute du vinaigre, des jus d’agrumes, des oignons hachés et du fromage vieilli en poudre. On peut aussi ajouter de la poudre de chili (les trois variétés les plus populaires: chile de árbol, guajillo et piquín). J’ai payé 35 pesos (environ 2,33 $ CAN) pour un verre. On mange le tout avec une cuillère en plastique. Le sac de plastique et les serviettes de papier sont en outre fort utiles pour prévenir les dégâts. Un bavoir ferait le travail, aussi. Une collation idéale lors d’une promenade.
Transport
La ville est sillonnée par un réseau de combis, soit des fourgonnettes qui effectuent des circuits prédéterminés à la manière d’un bus. Chaque circuit est désigné par une couleur et un numéro mis en évidence sur un panneau coiffant le véhicule. Il suffit de héler le combi, il s’arrête et vous essayez ensuite de dénicher une place assise. Sinon, vous devez rester debout, une situation désagréable en cas d’un long trajet, si vous mesurez plus de 1,36 m. Malgré tout, c’est la façon la plus simple et la plus économique de se déplacer dans la ville. Un trajet ne coûte que 8 pesos (environ 0,53 $ CAN).
Pour se rendre en ville depuis l’aéroport international General Francisco Mujica (MLM), je n’ai pas trouvé d’autres options que le taxi. Il y a peut-être le stop, mais il faudrait alors sortir de la zone aéroportuaire pour tenter sa chance. La course en taxi coûte officiellement 365 pesos (environ 24,37 $ CAN). On paie le billet à un stand, dans l’aéroport, puis on en sort. Les taxis attendent devant, sans surprise, et « ils » vous verront. On remet le billet au chauffeur; il en garde une partie et il vous en donne une autre. Legit. La distance entre l’aéroport et le centre-ville est d’environ 21 kilomètres et le trajet dure une trentaine de minutes, en raison de l’inévitable trafic une fois dans la ville. Pour le retour à l’aéroport, j’ai décidé de vérifier s’il existait une différence dans les tarifs, si l’on y allait par soi-même. J’ai donc hélé un taxi à côté de la cathédrale, dans le centre historique. Le coût? 370 pesos (environ 24,71 $ CAN). Il y a donc une uniformité entre les tarifs. Heureux de l’avoir constaté. En plus, les chauffeurs vous remettront leur carte professionnelle, pour toutes vos futures aventures morélianes. Enfin, j’ai eu d’excellentes conversations avec mes deux chauffeurs. L’un d’eux m’a parlé de ses années aux États-Unis, d’un voyage à Toronto, d’un certain président étatsunien à la chevelure étonnante, etc. On a ri de bon coeur. Si tous les chauffeurs étaient comme lui…
Pour aller au terminus de bus interurbains à partir du centre, on peut prendre un combi, ligne café 1 ou 2, que l’on peut attraper sur Antonio Alzate/La Corregidora. Le trajet dure environ une bonne trentaine de minutes et il serpente à travers plusieurs secteurs de la ville. Il faut débarquer quand apparaissent un grand viaduc à gauche et des panneaux publicitaires de bus à droite. En cas de doute, indiquez au chauffeur que vous souhaitez aller au terminus. De toute façon, d’autres passagers devraient descendre au même arrêt. Pour revenir au centre, il faut se rendre au coin le plus opposé dudit arrêt, en passant sous le viaduc, puis en traversant la rue en diagonale, pour atteindre le coin droit de la rue en face de vous. Ça semble plus compliqué quand je le décris que ça ne l’est en réalité. Si vous reprenez le combi au même arrêt, comme je l’ai fait dans un élan d’impulsivité digne de Happy Gilmore, vous allez faire un détour dans des quartiers résidentiels éloignés. Pas une activité désagréable en soi, mais si vous êtes pressé-e, vous frôlerez la crise d’urticaire.
Voilà pour Morelia. Prochaine destination: Pátzcuaro.
J’approuve pour la cuisine mexicaine, je l’adore aussi! Un des pays où j’ai le mieux mangé à vie! Et la soupe tarasca m’intrigue. Je tenterai bien un de ces jours.
Il y a tellement de plats à découvrir dans la cuisine mexicaine… une excellente raison pour retourner au pays. Encore et encore. Merci Annabelle!