Et ainsi commence un nouveau récit sur le Mexique…
Après mon voyage au Suriname, j’avais encore deux semaines de vacances à mon travail, alors j’ai amorcé une réflexion sur de possibles destinations pour une nouvelle aventure. Ma copine avait elle aussi deux semaines de vacances. Mon petit frère aussi. Ma copine a alors lancé l’idée d’aller au Mexique, elle et moi, parce que je lui avais tellement vanté le pays qu’elle avait maintenant envie de le connaître à son tour. Et, puisque j’avais mené auprès de mon frère la même campagne de promotion du Mexique, il rêvait lui aussi de connaître ce pays. Je me suis dit que, dans ce cas, on pourrait l’inviter. D’autant plus que je n’avais pas voyagé avec lui depuis des années et qu’il a toujours été mon co-voyageur idéal. Ma copine a appuyé l’idée, mon frère l’a acceptée et, en moins de temps qu’il n’en faut pour boire huit shooters de tequila, j’étais en train d’organiser un voyage de deux semaines au Mexique pour trois personnes.
Ce ne fut pas trop compliqué, à vrai dire. J’avais demandé à mes partenaires quels étaient leurs critères, leurs souhaits. J’ai ajouté les miens et, après une savante distillation de nos réponses, j’en suis venu à la conclusion que la péninsule du Yucatán répondrait à un maximum de nos désirs. J’avais déjà visité le coin, alors je savais que mes néophytes du Mexique allaient l’apprécier. Et je savais aussi que ce serait facile de s’y déplacer, la région étant bien desservie par les transports, contrairement à des États comme Chihuahua. Bref, j’ai potassé la question et j’en suis arrivé à un plan. Mes compagnons l’ont approuvé. J’ai acheté les billets d’avion Montréal – Cancún avec Air Transat (558,61 $ CAN pour un aller-retour, plus 25 $ CAN par bagage enregistré pour chaque vol. Un total de 50 $ CAN supplémentaires, donc. C’est une nouvelle politique de la compagnie), réservé les hébergements, réglé quelques détails logistiques et pouf! le grand moment était arrivé.
Voyageurs dans la nuit
Notre vol partait le lundi 22 octobre vers 7 h, mais, comme on avait des bagages enregistrés, on voulait se pointer à l’aéroport trois heures avant le décollage. La raison des bagages enregistrés: rapporter un maximum de bières et de sauces piquantes. Vers 2 h 25, ma copine et moi avons été poireauter à l’arrêt du bus de nuit. D’autres passagers attendaient avec nous. Montréal ne dormait-elle donc jamais? Le bus est arrivé peu ou prou à l’heure, on y est montés. Mon frère nous rejoignit deux arrêts plus loin. On a alors rencontré un Dominicain d’humeur beaucoup trop joviale en cette heure tardive; on soupçonnait l’usage de substances psychotropes derrière cet enthousiasme. L’homme a quitté le bus – lentement – en emportant une énorme télévision à écran plat. Une scène digne d’un film. Tout de même heureux qu’il n’ait pas transporté son trésor en pleine heure de pointe…
Rencontre avec Chihuly… en quelque sorte
On est arrivés au terminus de bus, on y a patienté quelques minutes puis, après une salutaire pause pipi, on a été prendre le bus 747 pour l’aéroport. Trajet somnolent. L’arrivée à l’aéroport fut marquée par un regain d’énergie. On s’est alors prêtés au rituel habituel de l’enregistrement et du passage de la sécurité. Le processus fut, à notre grande joie, expéditif. On a ensuite posé nos fesses sur des sofas dans l’aire d’attente. On avait faim, mais seuls un Starbucks et un Upper Crust étaient ouverts. J’ai choisi le Upper Crust et ses sous-marins à 15 $. J’ai par ailleurs découvert une photo géante d’une oeuvre de l’artiste du verre Chihuly dans les toilettes pour hommes. C’était mieux que de lire une blague douteuse de sodomie écrite avec des excréments sur la porte d’une toilette.
Puis, enfin, l’embarquement et le décollage. Environ quatre heures plus tard, on atterrissait à Cancún (CUN). Je n’avais pas gardé d’excellents souvenirs de la ville, à part ma rencontre avec Amandine et François, du blogue Un sac sur le dos. Cancún n’existe que pour le tourisme: 49,6 % de son produit intérieur brut proviendrait des revenus du tourisme, ce qui en fait la ville du monde dont l’économie dépend le plus du tourisme, devant Marrakech, Macao, Orlando et Antalya. Une ville de services, avec peu de personnalité. Ce constat frappe encore plus quand on a eu le bonheur de visiter de vibrantes villes mexicaines comme Guanajuato. Néanmoins, Cancún demeure un passage presque obligé dans la région. Je me suis consolé en me disant que, de toute façon, on n’y resterait pas longtemps.
Les procédures d’entrée au Mexique furent rapides. On a rocké l’immigration. Nos bagages sont apparus assez vite sur le carrousel. On a alors acheté des billets pour une navette vers le centre-ville, avec la compagnie ADO: 82 pesos (environ 5,30 $ CAN) pour un trajet d’environ 30 à 40 minutes, selon le trafic. On est ensuite sortis de l’aéroport pour plonger avec délice dans l’air chaud et humide du secteur. Pour nous aider à attendre la navette, on a bu une première bière, à 99 pesos… chacune (environ 6,47 $ CAN chacune). Pour ce prix-là, on peut acheter huit canettes de Modelo à Mérida. Enfin. L’important, c’était de célébrer le moment avec panache. Et de faire découvrir la Indio à mes camarades. Opération réussie. Juste comme on finissait nos bières, la navette entra dans le terminal. On était maintenant prêts à affronter le Mexique.