Isla Mujeres et Holbox: un guide incomplet

Playa Norte, Isla Mujeres

Ma copine, mon frère et moi avions décidé de commencer notre voyage au Mexique par un tour sur des îles, histoire d’attraper un peu de soleil sur les plages. L’automne est une période transitoire, au Québec; autant certaines journées sont éclatantes comme une chanson des Planet Smashers, autant d’autres sont déprimantes comme un sandwich aux oeufs acheté en pleine nuit dans un dépanneur 24 h. On avait choisi Isla Mujeres et Holbox (on prononce « Holboche »), en raison de leur proximité de Cancún, notre point d’arrivée. En outre, j’avais envie de voir Holbox, j’en avais entendu parler en bien lors de mon séjour mexicain de 2014-2015. J’ai inclus mes observations sur les deux îles dans un même billet, car les séparer aurait donné des textes rachitiques. Et ces destinations se complètent bien, alors… on a été à Isla Mujeres les 22 et 23 octobre, puis à Holbox les 24 et 25 octobre 2018 (le jour de mon anniversaire).

Observations générales

Isla Mujeres

– Selon le secteur, l’île dégage une ambiance évoquant certaines îles du sud de la Thaïlande, mais en moins trash: des touristes ivres titubant dans les rues, des magasins de souvenirs qui vendent les mêmes cochonneries, des restaurants offrant des Happy Hour plus ridicules les uns que les autres, etc. Ici, comme en Thaïlande, on peut entendre les hauts-parleurs des bars cracher du Billy Joel ou du Katy Perry et ça « fitte ».

Isla Mujeres

– Isla Mujeres est un pueblo mágico (d’environ 13 000 habitant-es), mais, en toute franchise, je ne comprends pas pourquoi. La zone urbaine compte certes quelques jolis édifices, mais elle ne dégage pas de charme particulier. Comparée à des villes comme Pátzcuaro ou Cholula, Isla Mujeres fait pâle figure. Je dois admettre que je n’ai pas visité la portion sud de l’île, où se trouveraient plusieurs attractions (des parcs aquatiques, entre autres), mais je n’ai pas été ébloui par le peu que j’ai vu.

Pas laid, mais on est loin de Cholula.

De toute façon, les gens vont à Isla Mujeres pour les plages et pour la fête. Pas pour admirer l’architecture.

Holbox

– Holbox, avec ses 1500 habitant-es, est davantage un endroit pour se détendre que Isla Mujeres. La possibilité de faire la fête existe à Holbox, mais l’ambiance y est plus décontractée qu’à Isla Mujeres. En fait, à part la plage et les activités nautiques (pêche, excursion pour voir des baleines et requins, visite d’eaux bioluminescentes, etc.), Holbox n’offre pas une large gamme d’activités. On y va pour relaxer, d’abord et avant tout.

Transports

Isla Mujeres

Se rendre à Isla Mujeres depuis l’aéroport de Cancún se fait en trois étapes. D’abord, une navette de la compagnie ADO relie l’aéroport et le centre de Cancún (terminus ADO). Le trajet coûte 82 pesos (environ 5,38 $ CAN) et dure entre 30 et 40 minutes, selon le trafic. La navette part aux trente minutes de la plateforme 143, à l’aéroport. On y accède en sortant du terminal 4, puis en tournant à droite, jusqu’à la dernière plateforme.

L’un des terminaux maritimes de Cancún

Ensuite, pour accéder aux terminaux de ferry, il faut se rendre à Puerto Juarez, au nord du centre, en taxi ou en bus. Un billet de bus coûte 12 pesos (environ 0,79 $ CAN). On sort du terminus ADO, on marche vers la droite, vers l’Avenida Tulum, on emprunte le passage piétonnier surélevé et on traverse de l’autre côté. Les bus passent sur cette rue et on peut les héler (et risquer par le fait même de provoquer des accidents). Il faut prendre soit le R1, soit le R6. Le trajet dure une quinzaine de minutes. Il est préférable de descendre au deuxième arrêt, une fois là-bas, car, selon notre chauffeur d’autobus, les billets de ferry y sont moins chers. On a payé 220 pesos (environ 14,43 $ CAN) à la compagnie Ferry Marinsa pour un aller-retour vers Isla Mujeres, valide pour trois mois. Le prix normal est de 300 pesos (environ 19,68 $ CAN), mais on a eu droit à un rabais grâce à un mec nommé Armando. Il nous a abordé en proposant ce rabais, on l’a écouté et on a conclu que l’option en valait la peine.

Les infos sur les ferrys de la compagnie Marinsa

Enfin, le ferry prend trente minutes pour se rendre à Isla Mujeres. Attention: les horaires des ferrys varient selon la compagnie. Par exemple, pour le retour, les heures de départ depuis Isla Mujeres changent selon la compagnie. Ainsi, Ultramar commence son service vers 5 h 30; Ferry Marinsa, vers 7 h 15. Vérifiez donc ces infos avant d’élaborer vos plans, sinon vous aurez de désagréables surprises.

Holbox

Le ferry pour aller à Holbox part de Chiquilá. Pour se rendre à Chiquilá depuis Cancún, le bus constitue une option gagnante. La compagnie ADO vend des billets à 160 pesos chacun (environ 10,49 $ CAN), pour un trajet d’environ trois heures. Pas besoin de réserver, allez au terminus ADO et achetez votre billet sur place. Vous pouvez vérifier les horaires sur le site d’ADO.

Chiquilá

Ensuite, un billet de ferry coûte 150 pesos (environ 9,84 $ CAN). Vous l’achetez au guichet ouvert au moment de votre passage. De toute façon, une file devrait vous indiquer le bon guichet. Le trajet dure environ trente minutes et les départs se font aux trente minutes depuis le terminal maritima 9 Hermanos. Deux compagnies effectuent la liaison, mais elles semblent travailler davantage en coopération qu’en compétition.

Hébergements

Isla Mujeres

– On a dormi au Balu Hostel et on a aimé. Ses avantages? Une chouette piscine, un emplacement central et un formidable bar sur le toit avec vue sur la mer. Par conséquent, vous ne pourrez apporter votre alcool de l’extérieur, histoire de ne pas concurrencer le bar. Un restaurant – qui n’ouvre qu’en fin d’après-midi – propose des plats réussis. À noter que l’auberge se situe dans une ruelle à sept pas du terminus de ferry. La ruelle est toutefois facile d’accès depuis tant l’Avenida Rueda Medina que l’Avenida Juárez. J’ai payé 880 pesos (environ 57,70$ CAN) la nuit pour une chambre avec lit king, salle de bain privée et déjeuner inclus. Possibilité de payer par carte de crédit. En outre, le Wi-Fi était plutôt instable. Mais bon, qui va en vacances pour le Wi-Fi? Ah oui, les accros d’Instagram… et les blogueurs voyage.

Balu Hostel

Holbox

– On a dormi au Hostel & Cabanas Ida y Vuelta. Du terminal de ferry, il faut prendre la rue droit devant et tourner à droite à la cinquième rue. Puis, après cinq à dix minutes de marche, une « rue » en terre apparaît à droite, avec des panneaux indiquant l’entrée de l’auberge. On peut aussi entrer sur le côté du terrain, en continuant quelques mètres après cette intersection. Un endroit tranquille, mais fréquenté par des hordes de moustiques. L’auberge possède un style rustique, avec ses bungalows en bois et ses aires communes décontractées. On a payé 44 $ US (environ 58,37 $ CAN) plus 21,12 $ de taxes (environ 28,01 $ CAN) la nuit pour un bungalow avec un lit double et une chambre de bain privée (bravo pour la pomme de douche ajustable!). Il est possible de payer par carte de crédit. Le déjeuner est inclus… avec, parmi les choix, du gâteau. Intéressant. Par ailleurs, David, le réceptionniste, parlait français.

Hostel & Cabanas Ida y Vuelta

Activités et attractions

Isla Mujeres

– Pour les affamé-es impatient-es qui ne se sentent pas capables de survivre avant d’arriver à Isla Mujeres, le restaurant El Morelence Tacos vend de succulents tacos à 15 pesos l’unité (environ 0,98 $ CAN), à deux pas du terminus ADO, à Cancún. Tourner vers la gauche en sortant du terminus, puis à droite sur l’Avenida Uxmal. Vous ne pouvez le manquer.

– La plage principale de la portion nord de l’île se nomme, sans surprise, Playa Norte. C’est une plage publique, qui doit gérer un problème d’algues (les sargasses). L’eau est rafraîchissante, au moins. De plus, certaines sections de Playa Norte sont topless pour celles que ça intéresse. Événement cocasse (ou pathétique, c’est selon): j’ai vu une femme complètement saoule tomber devant moi, sur la plage. Vers 13 h. Elle ne cessait de répéter « I’m so drunk », pendant que son compagnon tentait de la relever et de préserver le peu de dignité qui lui restait.

Playa Norte, Isla Mujeres

– Détail intéressant: des bacs de recyclage ont été installés sur la plage. Bonne idée, considérant la quantité de bière bue ici.

– On peut louer des voiturettes de golf et des vélos, afin d’explorer l’île. Je ne l’ai pas fait, parce que j’étais trop paresseux.

– La traditionnelle photo devant les lettres de la ville est un must:

Isla Mujeres, « l’île des femmes »

– Il semblerait qu’un restaurant vendrait de la poutine sur la rue Miguel Hidalgo, mais je ne l’ai pas vu. Dommage. J’y aurais été, par principe.

– La Susanita, sur l’Avenida Juárez (peu avant le coin Avenida Francisco I. Madero), constitue le prototype même du resto familial dirigé par une abuela attachante. Toujours une valeur sûre. Prix raisonnables et bonne bouffe sans prétention.

La Susanita

– Le restaurant El Torito, sur la rue Allende, se targue d’offrir des recettes familiales, comme des tacos aux tortillas de maïs bleu, entre autres. Un restaurant axé sur les touristes, actif sur les réseaux sociaux, au personnel sympathique et aux délicieux tacos.

Tacos au maïs bleu du El Torito

– Le bar Scorpion, sur Avenida Juárez, se démarque par la possibilité d’y goûter… des scorpions qui mijotent dans de la tequila extra añejo. Non, je n’ai pas essayé. Mon signe astrologique étant Scorpion, je me serais senti cannibale. Ça ou je ne suis pas un amateur de tequila. Plusieurs États-Uniens aux cheveux grisonnants parlant espagnol avec un fort accent anglais (« dosse ceuvessas po’e favo’e ») pullulaient au bar. Un endroit un peu trash, mais trash sympathique.

– Le bar Stingray attire l’oeil, au coin des rues Miguel Hidalgo et Adolfo López Mateos, et pas seulement pour les balançoires autour du bar. Son Happy Hour propose des spéciaux alléchants. Pas surprenant. Quand un bar pose une bannière sur laquelle est écrit “I don’t get drunk, I just get less classy & more fun”, vous savez à quoi vous en tenir.

Le ton est donné.

Holbox

– Comme les humains, les moustiques adorent Holbox. Alors prévoyez des produits pour vous protéger, si votre tolérance envers ces bestioles est basse.

– Les rues de Holbox ne sont pas asphaltées, elles sont plutôt argileuses. Donc, au contact de l’eau, elles deviennent boueuses et d’énormes flaques apparaissent sur la chaussée. Heureusement, la circulation y est minimale. Des voiturettes de golf, de la machinerie lourde (pour des travaux), un pick-up

Rue de Holbox

– L’essentiel de l’action se déroule autour de la place principale. Les restos plus touristiques s’y sont installés, avec leurs prix stratosphériques. Par exemple, le Hornito Argento offre d’excellentes pizzas et d’exquises bières de microbrasserie, dont la Holboxeña, une délicieuse porter à la noix de coco. Je recommande ce restaurant pour sa nourriture, mais aussi pour sa murale consacrée à l’équipe nationale de soccer argentine (avec des personnalités mexicaines dans les maillots) et à son hommage à Gustavo Cerati (« Gracias… totales »).

Place principale, Holbox

– J’ai d’ailleurs croisé deux Argentins qui buvaient du maté sur la plage. Je les ai approchés, on a jasé quelques instants et ils m’ont fait goûter à leur maté. Je devrais voyager avec tout mon matériel, moi aussi.

– La Playa Norte est une belle étendue de sable, sans algues lors de notre passage, et l’eau est chaude, peu profonde. On a même pu voir un groupe de raies sauter hors de l’eau (non, je ne parle pas ici des raies qui dépassent des maillots de bain). On pouvait aussi les suivre du regard, dans l’eau. Fascinant spectacle. Parlant de fascinant spectacle, la plage semble topless, par endroits.

Playa Norte, Holbox

– On a passé la journée de mon anniversaire = le 25 – à la plage. On a posé nos trucs devant le Raices Beach Club & Marina; contrairement à d’autres portions de plage, on n’avait pas à y louer les chaises. On devait cependant consommer nourriture ou alcool. On l’a fait. Par contre, presque tous les plats sont à base de fruits de mer ou de poisson, alors les personnes allergiques devront éviter de manger ici.

– Les lettres Holbox font courir les foules obsédées par Instacrap. Des files d’attente peuvent ainsi se former pour prendre la précieuse photo, selon l’heure. La patience est de mise. Mais bon, sur Holbox, le temps n’a plus vraiment d’importance…

Prochaine destination: Izamal

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