D’irrésistibles ouistitis

Lors de mon séjour à Paraty, du 9 au 12 septembre 2019, je m’étais promis d’effectuer une excursion dans la région. À mon auberge, une agence proposait quelques-unes. J’ai donc consulté les brochures et j’en ai choisi une qui comptait une variété d’activités à un prix décent. Retour sur une belle journée.

Questions d’argent

J’ai payé mon excursion 90 reais (environ 26,78 $ CAN), prix qui incluait les tarifs d’entrée aux divers sites, le transport et les services d’une guide parlant portugais/espagnol/anglais. J’ai d’abord donné un dépôt de 25 % à l’agence de mon auberge, puis le reste au bureau de l’agence responsable de l’excursion (Paraty Tours). Ce genre de partenariat s’avère commun un peu partout sur la planète, alors pas de surprise ici.

Le début d’une journée chargée

Le départ a eu lieu à 10 h 30 pile poil, le 11 septembre. Un véhicule est passé à mon auberge pour m’emmener au bureau de Paraty Tours. J’y ai complété mon paiement. Les cartes de crédit habituelles – VISA et Mastercard – y sont acceptées.

Bureau de l’agence Paraty Tours

J’avais apporté un petit sac rempli avec une bouteille d’eau, de la crème solaire, du répulsif à moustiques, des chaussures et des vêtements confortables, mon maillot de bain et une serviette. Le « kit « de base, quoi. Notre groupe était constitué de plusieurs Brésilien-ne-s, d’un couple britannique et de moi. L’âge des participant-es variait de 21 à 74 ans, à vue d’oeil. Un jeep avec une grande boîte ouverte nous a ramassés devant le bureau de l’agence et on est partis. La route parfois sinueuse, parfois cahoteuse nous obligeait à mettre notre ceinture de sécurité.

Entre nature et culture

Premier arrêt: le Forte Defensor Perpétuo. Paraty était le port à partir duquel l’or et les pierres précieuses de l’État de Minas Gerais étaient acheminés vers le Portugal, lors de la période coloniale. Le Forte servait donc à repérer les navires des pirates et à les attaquer, s’ils osaient approcher de la côte. Le bâtiment principal est aujourd’hui un musée qui raconte l’histoire de la région. Quelques canons (en bronze, je présume) dorment sur le site. Personne ne les a chevauchés lors de mon passage. J’en étais presque déçu. Le Forte se trouve sur le promontoire entre la Praia do Pontal et la Praia da Jabaquara.

Vue depuis le Forte Defensor Perpétuo

On a ensuite effectué un arrêt à la cascade Pedra Branca (« Pierre blanche »), située à une vingtaine de minutes à l’extérieur de Paraty. L’entrée coûte 8 reais (environ 2,38 $ CAN), en temps normal. Une rivière perce la forêt et elle se divise en plusieurs chutes et bassins. Le site est aménagé pour recevoir les foules et il était achalandé, lors de mon passage. Il y avait toutefois de l’espace pour l’ensemble des visiteuses et visiteurs. Par ailleurs, l’eau était un peu fraîche pour mes testicules. Le point fort de cette visite? La présence de singes. Des ouistitis nerveux qui essayaient tant bien que mal (surtout mal) de « chiller » sur des arbres, dans le sentier entre le stationnement et la cascade. Je me suis rincé l’oeil. Ils étaient adorables. Je ne pourrai jamais me lasser d’admirer des singes dans leur habitat naturel.

On a ensuite roulé jusqu’à l’Alambique Pedra Branca. Perchée sur une colline, cette distillerie produit de la cachaça, un alcool obtenu par la fermentation, puis la distillation du jus de canne à sucre. Il fait entre 38° et 48° degrés d’alcool et il se décline en plusieurs variétés. Il entre dans la composition de la caïpirinha, le cocktail national brésilien. Le processus de fabrication de la cachaça nous a été expliqué en détails. Des échantillons à déguster étaient offerts, mais je n’en ai pas testés. Par contre, j’ai acheté des souvenirs, comme un ensemble-cadeau de mini-bouteilles de cachaça, du café moulu et une crème à tartiner à base de dulce de leche et de café.

Alambique Pedra Branca

On a alors dîné au Villa Verde, un restaurant aux prix plus élevés que ceux des restaurants que j’aime fréquenter, d’habitude; par exemple, un plat de poisson coûtait entre 60 et 70 reais (soit entre 17,86 et 20,83 $ CAN). On a pu toutefois bénéficier d’un « menu spécial » à 40 reais (soit environ 11,90 $ CAN), dans le cadre de l’excursion. La meilleure partie du dîner fut le trajet pour se rendre au restaurant: on a dû franchir un pont suspendu instable au-dessus d’un cours d’eau. L’établissement est situé à côté d’invitants bassins naturels. De superbes fleurs parsèment le terrain, aussi.

Pont suspendu instable; des émotions fortes pour s’aiguiser l’appétit.

Repus, on s’est rendus à une deuxième cascade, le « Poço de Tarzan » (« puits de Tarzan »). L’entrée coûte 10 reais (environ 2,97 $ CAN), en temps normal. En chemin, on s’est arrêtés à une formation rocheuse appelée « tobogã » (« toboggan »). On pouvait y glisser, debout ou assis, grâce à un filet d’eau qui enduisait le roc. Sauf que debout, en cas de chute, c’était la commotion cérébrale assurée, façon Michael Schumacher. J’ai essayé la glissade et, même assis, la descente s’effectue à une telle vitesse qu’il est presque impossible de contrôler ses mouvements. Une bonne dose d’adrénaline plus tard, je nageais dans le bassin au bas de la formation.

Une commotion cérébrale, avec votre adrénaline?

Par ailleurs, une jolie église a été érigée sur un rocher, à l’entrée du site.

Est-ce ça, « la foi qui  déplace les montagnes «?

Après le toboggan, on a accédé à une série de chutes et de bassins, à côté desquels se trouve un restaurant/bar accessible via un pont. J’y ai croisé un mec avec un t-shirt de Order From Chaos, un obscur – et excellent – groupe de black/death métal étatsunien des années 1990. J’étais impressionné.

Le restaurant/bar et un bassin.

On a terminé la journée dans une deuxième distillerie, l’Alambique Engenho D’Ouro (« Esprit d’or »); j’écoutais moins les explications, cette fois. J’y ai acheté une bouteille de sauce piquante de force « nucléaire ». Je ne pourrai jamais résister à l’envie de goûter une sauce piquante. Surtout nucléaire. J’ai aussi dévoré une viennoiserie dans une boulangerie/pâtisserie aménagée sur le site.

Alambique Engenho D’Ouro

Le retour a eu lieu vers 17 h 15, et non 16 h 30, comme prévu, mais je ne m’en plaignis pas. Je serais même resté plus longtemps à la dernière étape, histoire de pouvoir me baigner davantage.

Une excursion recommandée

Je suis très satisfait de mon expérience, ce fut une belle journée. J’ai visité des sites intéressants, j’ai beaucoup appris sur l’industrie de la cachaça et l’histoire du Brésil, j’ai pratiqué des activités agréables et ma guide était sympathique. Les paysages étaient jolis, l’eau était fraîche, l’ambiance était décontractée. D’autres groupes de touristes effectuaient le même circuit en même temps, mais le roulement était fluide aux différents sites. Tout le monde partageait l’espace avec bonne humeur. Détail important: il ne faut pas oublier de prévoir de l’argent/cartes de crédit pour les restaurants et les boutiques. Enfin, le prix de l’excursion était raisonnable, à la lueur de tout ce qui était inclus. Bref, je recommande.