Asunción – premières impressions et infos pratiques

Les classiques lettres de la ville, avec le Palacio de López en arrière-plan.

Sans surprise, Asunción fut ma première destination au Paraguay, car la capitale accueille la grande majorité de tous les vols internationaux. L’Aeropuerto Internacional Guaraní de Ciudad del Este en accueille aussi.

Une décoration pertinente à l’Aeropuerto Internacional Silvio Pettirossi.

J’ai volé avec Copa Airlines et mes vols – Montréal-Panamá/Panamá-Asunción, avec une escale d’environ huit heures à Panamá – se sont bien déroulés, ils étaient à l’heure et j’en étais très heureux. J’ai même eu droit à une rangée de sièges libres lors mon vol Montréal-Panamá. Ça faisait des années que ça ne m’était pas arrivé. J’ai donc fait une sieste, plus pour le principe que pour la qualité du sommeil.

Merci!

Je suis arrivé à Asunción vers 4 h 15 du matin, heure locale. Mon hôtel ne pouvait me donner l’accès à ma chambre avant 11 h, alors je n’étais pas pressé. J’en ai profité pour changer un peu d’argent à l’aéroport – les taux étaient étonnamment concurrentiels -, boire un café et observer l’action. Quelqu’un buvait du maté vers… 4 h 30. J’ai alors su que j’allais aimer mon séjour. Je me suis tout de même rendu tôt à mon hôtel, pour procéder à l’enregistrement. J’ai pu laisser mes sacs à la réception et j’ai été me promener dans le quartier, sous une faible pluie. J’y reviendrai.

Jamais trop tôt pour un maté.

J’ai ainsi séjourné à Asunción à deux reprises, soit du 13 au 15 mai, et du 21 au 23. En outre, je suis arrivé à Asunción pendant les festivités du Día de la Independencia (les 14 et 15 mai). Je n’ai appris à propos de cet événement que moins d’une semaine avant mon arrivée au pays. J’en étais heureux, car, souvent, ces festivités sont colorées, joyeuses et intenses. Je vais parler de tout ça dans un billet distinct, car le 14 fut une journée mémorable qui mérite une description détaillée. Je vais ici me concentrer sur la ville, en temps normal, et mon expérience de celle-ci.

Premières impressions

J’ai l’impression qu’Asunción fait partie de ce groupe de capitales latino-américaines qui n’évoquent pas une personnalité particulière, à la, disons, Tegucigalpa ou Paramaribo. Après tout, quelles images évoquent la mention d’Asunción, dans l’esprit des gens?

Je ne m’attendais pas à tant de couleurs.

Disons-le tout de suite: Asunción ne gagnera pas de prix pour la beauté de son architecture. En fait, l’impression générale que j’ai retirée de mes promenades dans la ville est qu’il ne semble pas y avoir de vision cohérente pour harmoniser les différentes constructions. Ainsi, on assiste à un étalage de styles hétéroclites accolés les uns aux autres, dans certains secteurs. Et de nombreux édifices tombent en ruines, sans effort visible de restauration, en particulier dans le centre historique. Dans les zones plus résidentielles que j’ai visitées, un semblant d’uniformité règne, mais même là, un bâtiment surprenant émerge ça et là. Néanmoins, j’ai trouvé qu’il y avait un charme à cet éclectisme architectural. Et bien des édifices avaient vraiment du style.

Qui a dessiné les plans de ça?

Ce qui m’a frappé, aussi: il y a beaucoup d’arbres dans la ville. Et pas des petits; plusieurs occupent un volume important, même sur des rues achalandées. Les feuillages de quelques-uns tombent même dans la rue ou leurs troncs débordent du terre-plein. Donc, en plus de faire attention aux autres véhicules, les conducteurs doivent aussi se méfier des arbres sur les routes. Mais je dois avouer que cette végétation touffue confère un charme à la capitale.

Un arbre… envahissant.

Enfin, je me suis promené (lire: perdu) dans un quartier résidentiel, près du Parque Carlos Antonio López et j’ai pu y apprécier un rythme plus tranquille de la vie quotidienne. Je me sentais presque dans une bourgade de province où le temps coule avec lenteur. Puis, j’ai retrouvé mon chemin – et le chaos.

La conduite 

Comme dans toute capitale latino-américaine qui se respecte, la circulation à Asunción peut parfois inspirer une terreur justifiée. Bien des gens conduisent vite et prennent à l’occasion des décisions téméraires. Traverser une rue demande alors de l’audace, car le respect des passages pour piétons m’a paru optionnel. Il faut donc foncer, avec aplomb, ne pas lever les yeux de la circulation qui s’en vient et être prêt à courir au dernier moment, au besoin. Bref, ce n’est pas une ville où traverser la rue en regardant son téléphone.

Attention aux arbres, aussi.

Autre constat: il n’y a pas beaucoup de feux de circulation. Il y en a, oui, mais pas autant que je l’aurais imaginé pour une municipalité de cette taille. Les longues rues droites peuvent alors devenir des pistes de course improvisées. Je n’ai pas remarqué une forte surveillance policière, alors j’imagine que les conducteurs s’en donnent à coeur joie la plupart du temps.

Oui, ils existent bel et bien.

Mais ce qui m’a mystifié, surtout, c’est à quel point les gens ne klaxonnent pas beaucoup. Même à Montréal, les gens sont plus motivés à ce chapitre. C’était rafraîchissant. Oui, un klaxon se fait entendre à l’occasion, mais des épisodes de décibels enragés, comme dans de nombreux pays? Non.

Transports

Ce fut étonnamment plus compliqué que je pensais pour prendre un taxi depuis l’aéroport vers le centre historique. Certes, l’aéroport compte un stand de taxis, mais, lors de mon arrivée, il était abandonné. J’ai donc observé ce que les gens faisaient quand ils cherchaient un taxi. J’ai remarqué qu’un homme semblait les guider vers des véhicules. J’ai donc abordé cet homme et je lui ai dit que je voulais un taxi pour le centre. Il a appelé quelqu’un et un taxi est arrivé peu après. Prix de la course: 120 000 guaranies, soit environ 22 $ CAN, pour un trajet d’environ 45 minutes (environ 20 kilomètres). D’instinct, je dirais que c’était trop cher. Au moins, mon chauffeur était sympathique et il m’a fait goûter à son tereré maison, qu’il transportait dans un gigantesque thermos. Il m’a aussi refilé sa carte d’affaires, au cas où j’aurais besoin de ses services pour explorer le pays. C’est d’ailleurs une situation qui s’est produite presque chaque fois que j’ai pris un taxi au Paraguay. À noter que je n’avais pas regardé pour un Uber ou un Bolt, vu l’heure matinale.

La liste de prix vers différentes destinations, à partir de l’aéroport.

Il y aurait un circuit de bus – le 30-A, apparemment – qui relierait l’aéroport au centre, mais je ne l’ai pas vu en action. Je ne me suis pas renseigné non plus, mais, avec l’expérience que j’ai maintenant, je pense que prendre le bus pour aller à l’aéroport ne devrait être considéré que si on a du temps devant soi. Le trajet doit être plutôt long, avec tous ces arrêts et le trafic, sans parler de la possibilité de se retrouver debout, avec ses bagages, pour une partie, voire la totalité du trajet. C’est vraisemblablement l’option la plus économique, toutefois.

J’ai dérangé ce chat.

Puis, pour me rendre au terminus, depuis le centre, j’avais réservé un Uber, qui me proposait – de mémoire – environ 30 000 guaranies (environ 5,50 $ CAN) pour la course, mais, pour une raison étrange, il ne m’a pas attendu à l’endroit désigné. Il a simplement annulé ma course. En retournant sur mes pas, je l’ai pourtant croisé, alors qui s’en allait prendre une autre course. Idiot.

Il n’a pas apprécié que je le dérange.

J’ai alors vu une station de taxi; comme j’étais un peu pressé, j’ai pris le premier taxi disponible. Il m’a chargé 50 000 guaranies (environ 9,13 $ CAN), ce qui m’a paru excessif. Il avait même actionné son compteur au départ, mais il a prétexté, en chemin, qu’il avait cessé de fonctionner. J’imagine que c’est la version actuelle de cette arnaque classique: au lieu d’être déjà brisé quand le client embarque, le compteur brise en chemin. Enfin. Je n’étais pas enchanté de cette péripétie, mais, au moins, le chauffeur et moi avons quand même eu d’intéressantes conversations sur le Paraguay, sur son voyage au Japon, en Espagne, des différences selon les pays, etc.

Il m’a jugé.

Argent

Je n’ai pas eu à changer de l’argent à Asunción, puisque je l’avais déjà fait à l’aéroport. J’ai cependant cru voir de nombreuses banques (et guichets), de même que plusieurs bureaux de change, surtout dans le centre. Diverses options sont donc accessibles, en matière d’argent.

Hébergement

J’ai testé deux hébergements dans la capitale paraguayenne: le premier fut l’hôtel Nobile Suites Excelsior. Ce n’est pas mon genre d’hébergement en temps normal, mais le prix d’une chambre y était tout de même abordable, soit environ 64 $ CAN la nuit. En fait, j’ai payé bien plus cher pour un lit en dortoir de six lits à Lisbonne l’été dernier que pour cette chambre avec deux lits doubles, salle de bain privée et déjeuner inclus.

Ma chambre

Le déjeuner constituait d’ailleurs en un monstrueux buffet et il était délicieux. Il offrait plusieurs options pour chaque catégorie d’aliments et il y avait de tout, pour tous les goûts.

La salle à manger du restaurant/bar.

Fait intéressant: des photos de célébrités ornent les murs, mais, pour les reconnaître, vous devez avoir atteint un certain degré de culture latino-américaine, tant au plan artistique que politique. Des noms comme Ricardo Arjona, Fito Paez, Mercedes Sosa ou Carlos Menem ne seront sans doute pas familiers pour tout le monde. Cet hôtel serait donc un repaire de stars? Moi qui suis pourtant si inconnu…

C’est le légendaire chanteur argentin Fito Paez, ignare.

L’ambiance était cependant tranquille. Je ne croisais les autres invité-e-s que lors du déjeuner et tout le monde – des familles ou des couples, surtout – restait dans sa bulle. J’ai donc pu profiter seul de la grande piscine, capable d’accueillir l’équivalent de deux classes d’une école primaire de Montréal.

Belle grande piscine.

En dépit de l’apparence luxueuse de l’hôtel, j’ai noté quelques traces d’usure, comme les tapis de certains escaliers. Comme quoi l’établissement n’est pas aussi nouveau qu’il n’en a l’air. Néanmoins, le charme opère.

L’entrée du Nobile Suites Excelsior.

Mon deuxième hébergement fut l’hôtel Ross Char; j’ai payé environ 61 $ CAN pour une nuit dans une chambre avec lit double et salle de bain privée, déjeuner inclus. Superbe hôtel dans une gigantesque maison du quartier Mburicao, décoré avec goût, l’endroit possède tout un cachet. En plus, une agréable piscine dans une jolie cour arrière attend les invité-e-s. Plusieurs pièces communes sont à leur disposition, aussi.

Cette piscine est efficace contre la canicule, je vous le dis.

Le déjeuner était servi à table, dans une salle à manger, et il était personnalisé; une des employées m’a demandé ce que je voulais manger et comment je le voulais. J’avais l’impression d’être le seul invité lors de mon passage, mais j’imagine que, en haute saison, l’ambiance doit être conviviale, ici. J’ai tout de même apprécié mon séjour, ma chambre était confortable et la douche possédait une excellente pression.

Ma chambre, avec des lampes dignes d’une bibliothèque universitaire de film.

Fait intéressant: le gérant de l’hôtel parle un excellent français, car il a vécu 13 ans dans les Vosges. Cet hôtel pourrait ainsi constituer un point de chute idéal pour les francophones qui voudraient obtenir des informations sur la ville, sur le pays.

La charmante cour arrière.

Enfin, il existe bien quelques auberges à Asunción, mais celles qui m’intéressaient affichaient complet lors de mon séjour. Je suis tout de même passé devant l’une d’elles – le Nómada Hostel -, par curiosité, et j’ai croisé un de ses invités. Il m’a affirmé que l’endroit était correct et qu’il était fréquenté surtout par des Européen-ne-s. L’auberge semblait petite, de l’extérieur, mais elle avait une cour arrière invisible depuis la rue. Et une piscine. Car il peut faire très, très chaud au Paraguay.

Prochain billet: activités et attractions à Asunción.