Asunción et les festivités du Día de la Independencia

Du beau monde dans de beaux habits.

Je n’ai appris que la semaine avant mon départ pour Asunción que j’y serais lors des festivités du Día de la Independencia, les 14 et 15 mai. Le Paraguay célèbre cette année son 213e anniversaire depuis la proclamation de son indépendance, en mai 1811. Je me doutais qu’il y aurait des activités en lien avec cet événement. Comme je quittais Asunción le 15, je n’avais que la journée du 14 pour m’imprégner de l’ambiance. Et ce fut une agréable ambiance. Récit d’une sympathique journée festive.

Et c’est un départ

Après un copieux déjeuner à mon hôtel, je me suis dirigé vers le Panteón Nacional de los Héroes, car je me disais que, vu l’importance symbolique du lieu, il devait occuper une place d’envergure durant les festivités. Je ne m’étais pas trompé; un défilé d’élèves de plusieurs écoles passait devant lui, en avant-midi. J’ai regardé ce défilé pendant un moment, car c’était charmant de voir tous ces jeunes exécuter des chorégraphies, jouer de la musique et s’amuser. J’ai lu quelque part que ces jeunes considéraient cette participation au défilé comme un grand honneur. En tout cas, ils avaient l’air sincèrement heureux d’y participer, comme en témoignent ces quelques vidéos:

Il y a aussi eu cet adorable moment de danse folklorique, sur la rue Palma:

Je me suis ensuite rendu à la Plaza de Armas/Plaza Juan de Salazar (connues ensemble sous le nom de Plaza Independencia), autre lieu majeur des festivités. Une scène avait aménagée en face du Centro Cultural de la República El Cabildo, afin d’accuellir des performances de danse et de musique. À l’entrée de la Plaza Juan de Salazar, un panneau en forme du territoire paraguayen servait de décor pour les amateurs de selfie. Ce panneau fut très populaire, sans suprise.

Un décor invitant.

Les performances musicales couvraient un spectre traditionnel, de toute évidence, alors aucun groupe de death ou black métal n’avait – hélas – été invité pour l’occasion. Par contre, la harpe fut un instrument commun ce jour-là. Je savais que la harpe faisait partie de certaines musiques traditionnelles dans des pays comme le Venezuela (dans le joropo), mais je ne savais pas pour le Paraguay.

Pour la danse, l’accent était aussi mis sur la tradition, mais il y a tout de même eu un numéro de danse contemporaine, exécuté par un adolescent, qui fut chaleureusement applaudi. Les habits traditionnels, en particulier les robes, étaient magnifiques.

Une Feria de Sabores (foire des saveurs) se déroulait sur la Plaza de Armas. La Feria proposait des plats de nombreux pays, surtout d’Amérique du Sud, mais aussi de pays inattendus: Inde, Maroc, Taïwan, Russie, États-Unis. Pas de poutine, par contre. J’étais déçu. Certains stands étaient tenus par des gens liés à l’ambassade de leur pays, comme celui de l’Inde. Les plus populaires, je dirais, étaient ceux du Mexique, de la Colombie, de Taïwan, du Maroc et du Brésil.

Des arepas… que de souvenirs.

J’ai même vu une table proposant des plats végétariens/véganes(?)/sans lactose/sans gluten… ce qui est intéressant pour un pays dans une région réputée pour son amour de la viande.

Une milanesa de tofu… intéressant.

Les gens affichaient un enthousiasme visible devant les plats offerts.

Un chat fort intelligent a compris que c’était ici le meilleur endroit pour manger. Il restait à l’affût de tout aliment qui tombait au sol. Il a dû se gaver, le goinfre.

Il veille.

Relax, mais alerte.

Un vrai chasseur.

Une section de la Plaza Juan de Salazar était consacrée à la vente d’artisanat et de trucs liés au maté; j’y ai acheté une pochette en tissu pour transporter de la yerba, car c’est un truc réellement pratique. Je l’ai payée 25 000 PYG (environ 4,53 $ CAN).

Enfin un souvenir utile…

Une estie de grosse bombilla. Non, je ne l’ai pas achetée.

J’ai bu un « café patriotique » au motif du 213e anniversaire. La file pour acheter ces cafés était interminable, et ce, toute la journée. La machine pour réaliser ces cafés semblait provenir d’un film de science-fiction.

Un café patriotique.

Puis, en marchant dans le quartier autour de la Plaza de Armas, j’ai croisé une artiste qui vendait ses peintures sur disques en bois. Elle s’appelait Mona Airaldi et elle m’a vendu 3 disques pour 200 000 PYG (environ 36,18 $ CAN). Elle était fort sympathique et elle parlait un excellent anglais. Vous pouvez visiter sa page Instagram pour avoir une meilleure idée de son art. Elle peut expédier ses oeuvres, aussi.

Les oeuvres que j’ai achetées à Mona Airoldi.

Par ailleurs, plusieurs bars de rue avaient été érigés sur la rue Palma, chacun avec un système de son capable de propulser une Honda Civic hatchback. À un certain moment, En la Ciudad de la Furia, hymne emblématique de Soda Stereo, a laminé la rue. C’était le genre de moment où, à une autre époque de ma vie, j’aurais bu une (OK, plusieurs) bière, mais maintenant, puisque je voyage en toute sobriété, je me suis contenté de headbanger discrètement en marchant. Vous vous demandez peut-être quelle est cette fameuse Ciudad de la Furia… c’est Buenos Aires, bien sûr.

J’ai aussi remarqué une section de vendeurs de cossins, toujours sur la rue Palma; j’y ai acheté quelques souvenirs, dont de vieux billets de banque pour un proche, un collectionneur. J’ai en outre eu une captivante discussion sur les billets de banque avec la vendeuse. J’essaie de ne jamais sous-estimer le plaisir de discuter de choses dont je ne connais rien; c’est fou ce qu’on peut apprendre sur celles-ci, dans de telles occasions. C’est pour ça que je ne rejette – presque – jamais le small talk; qui sait où une conversation peut mener, après des débuts conventionnels?

Une soirée festive

Je suis retourné à la Plaza Independencia en soirée, pour voir ce qui s’y passait. Encore plus de danses, plus de musique. La foule était plus imposante que durant la journée. Je suis resté un moment, puis j’ai repris mes pérégrinations dans le quartier.

Le party semblait se concentrer sur la rue Palma. L’ambiance demeurait légère. Aucun sentiment de danger ou de risque. Je n’ai non plus pas vu de débordement. Je ne sais pas si c’était en raison de la présence policière importante ou si c’était habituel. Mais les gens s’amusaient, aucun doute là-dessus. À noter que la température était confortable avec un manteau d’automne.

Une douce folie sur la rue Palma.

J’ai mangé des brochettes achetées à une vendeuse ambulante. Elle les grillait sur un BBQ aux briquettes; l’odeur était reconnaissable des mètres à la ronde. J’adore la cuisine de rue.

L’appel olfactif des brochettes.

Des vendeurs de trucs – matériel pour maté, artisanat, nourriture, etc. – étaient réunis sur la Plaza Juan E. O’Leary. J’ai failli y acheter une bouteille de sauce piquante d’une entreprise locale, mais je n’avais plus d’argent et pas de carte avec moi. Dommage, car j’y ai goûté et elle était délicieuse. Je raffole des sauces piquantes, c’est l’une des rares choses que j’essaie de rapporter de chacun de mes voyages.

De l’art dans les rues

En retournant à mon hôtel, je suis tombé sur une courte représentation théâtrale au coin des rues Palma et Chile. Je comprenais les mots, mais j’avais l’impression qu’il y avait de nombreuses subtilités culturelles et historiques qui m’échappaient. J’ai aussi assisté à des performances de danse, en pleine rue.

Le public appréciait le spectacle. Moi aussi.

Je suis rentré à mon hôtel, vers 23 h, satisfait de cette journée.

Prochain billet: Ciudad del Este.