Virée brésilienne aux chutes d’Iguaçu

L’attraction principale: la Garganta do Diabo.

Ainsi, il est possible de visiter les célèbres chutes d’Iguaçu/Iguazú depuis le Paraguay, en bus. C’est ce que j’ai fait, le 18 mai 2024, à partir de Ciudad del Este. J’ai visité les chutes du côté brésilien, mais il est aussi possible de les visiter du côté argentin. Mais, à ce qu’on m’a dit, c’était plus long et plus compliqué pour se rendre du côté argentin depuis le Paraguay. Et je ne saurais dire comment ça se passe en louant une voiture, car ça ne m’intéressait pas.

Célèbres, avec raison.

Les chutes d’Iguaçu (puisque j’ai été au Brésil, je vais utiliser la graphie portugaise) sont une série de cascades de tailles variées (275, selon la rumeur), situées sur une bande de 2,7 kilomètres à la frontière entre le Brésil et l’Argentine, qui interrompent le cours de la rivière Iguaçu, un affluent du fleuve Paraná. Elles constituent une attraction majeure dans la province de Misiones (Argentine) et l’État du Paraná (Brésil), au point que des parcs nationaux ont été créés pour les mettre en valeur: le parc national de l’Iguaçu (Brésil) et le parc national d’Iguazú (Argentine). Enfin, ces parcs sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et les chutes figurent sur la liste des Sept nouvelles merveilles de la nature de la fondation suisse New Seven Wonders Foundation.

Les chutes d’Iguaçu, vues du Brésil.

On peut donc visiter les chutes soit du côté brésilien (depuis Foz do Iguaçu), soit du côté argentin (depuis Puerto Iguazú). J’ai lu que la principale différence entre les deux côtés est qu’il y a plus de chutes du côté argentin (80% contre 20 % du côté brésilien) mais que la visibilité était meilleure du côté brésilien.

Un lent départ de Ciudad del Este

Je me suis pointé au terminus interurbain de Ciudad del Este, vers 8 h 45, et j’ai acheté mon billet (20 000 PYG, soit environ 3,59 $ CAN) directement au chaffeur du bus de la compagnie Nuestra Señora de la Asunción. Le bus est parti vers 9 h 15.

Le billet de bus.

On est ensuite partis et on est restés coincés dans la Zona franca pendant un bon 45 minutes. On devait emprunter le pont international de l’Amitié (Puente Internacional de la Amistad), mais comme d’habitude, la route avant d’y parvenir était achalandée. Le trafic avançait donc à pas de tortue.

En route vers Foz do Iguaçu.

Mais une fois sur le pont, le trafic filait à un rythme régulier. On est arrivés à la frontière: un douanier est monté dans le bus pour vérifier le contenu des sacs. Je savais que je n’avais pas besoin de visa pour un séjour de moins de 24 h, mais j’ai tout de même montré mon passeport à l’agent, en lui disant que j’allais aux chutes d’Iguaçu. Il m’a à peine regardé. 

Détail important

Le propriétaire de mon auberge de Ciudad del Este m’avait dit que, pour réaliser cette excursion en bus, je devais me rendre au terminus de Foz do Iguaçu, puis prendre un bus vers les chutes. Or, ce qu’il ne m’avait pas dit, c’est qu’il y a en fait DEUX terminus. Pour prendre un bus vers les chutes, il faut se rendre au Terminal de Transporte Urbano – Pedro Antonio de Nadai (le terminus régional) et non à la Rodoviaria Internacional de Foz do Iguacu (le terminus international).

L’entrée du Terminal de Transporte Urbano – Pedro Antonio de Nadai.

Or, sans le savoir, j’ai débarqué au terminus international, la destination finale du trajet de bus. J’ai aussitôt changé quelques dollars US en reais, au cas où, puis, je me suis renseigné pour le bus vers les chutes. On m’a alors informé que, pour en prendre un, j’aurais dû débarquer au terminus précédent. J’ai aussi appris que, pour y retourner, il faudrait que je reprenne un bus et que, au total, ça me prendrait au moins 1 h 30 pour enfin arriver aux chutes. Comme il était déjà midi (heure du Brésil), je ne voulais pas perdre trop de temps, alors j’ai demandé combien coûtait un taxi pour les chutes, depuis ici: 25 reais (environ 6,17 $ CAN), pour environ 20 minutes de route. J’ai donc pris un taxi, conduit par une jeune femme fort sympathique, dans une ambiance bercée par une musique reggaeton-esque. J’ai jasé un peu avec ma chauffeuse et j’ai constaté que mon portuguais était rouillé.

Détail EXTRÊMEMENT important: j’ai dû avancer l’heure d’une heure quand je suis entré en sol brésilien. C’est un détail à vérifier avant de s’y rendre, car il peut faire une différence dans l’organisation de la journée.

Un début de parcours sous la pluie

Il pleuvait quand je suis arrivé à l’entrée du site des chutes, mais je m’en foutais. Je n’étais pas venu dans cette région du monde pour me laisser intimider par un peu de pluie. De toute façon, j’avais prévu le coup, j’avais un imperméable et des sacs en plastique pour protéger mes trucs.

L’entrée du site.

J’ai été accueilli par une charmante hôtesse, qui connaissait un peu de français; elle m’a guidé vers les guichets, où j’ai payé mon billet avec une carte de crédit. Il m’a coûté 97 reais (environ 23,97 $ CAN). L’hôtesse m’a aussi proposé un tour de bateau près des chutes… à 120 $ CAN. Non merci. Mais ça peut être une activité intéressante, quand il fait beau (et quand on a le budget requis). Il y a différentes options pour les tours de bateau, mais je ne les ai pas considérées.

La billeterie. En cas de problème, un membre du personnel vous assistera.

On doit ensuite s’inscrire – avec une pièce d’identité – à un comptoir pour les départs en bus vers les chutes. Les photocopies de passeport sont acceptées. Les visiteurs sont alors divisés en groupes et un groupe part à toutes les trente minutes, afin d’éviter une congestion démesurée sur le sentier. Le trajet en bus jusqu’au début du sentier dure environ dix minutes.

Et c’est parti…

Le début du sentier.

Motivé comme jamais, je suis entré sur le sentier de 1500 mètres. Il n’est pas difficile, malgré des montées et des descentes. Tout a été pensé pour rendre l’expérience plus commode pour un maximum de gens (mais pas les personnes en fauteuil roulant, il faut le dire). Les paysages sont spectaculaires, avec toutes ces chutes qui remplissent le champ de vision.

Un premier aperçu des chutes.

Des belvédères permettent aux touristes de prendre tous les égoportraits désirés. Et ils ne s’en gênent pas. Moi inclus.

Force est d’admettre que c’est un endroit photogénique.

De sexy coatis vaquaient à leurs occupations, sans trop se soucier de la foule.

Ils sont si mignons, on voudrait en ramener un chez soi.

J’ai même vu quelques singes en train de manger. J’étais comblé de joie.

Ai-je mentionné que les paysages étaient spectaculaires?

Une passerelle permet aux touristes de s’approcher de l’attraction principale, la Garganta do Diabo.

La passerelle permet aussi d’admirer le fleuve qui s’écoule vers des contrées plus tranquilles.

Le courant semble puissant, même dans ce bassin.

La vue depuis l’édifice de sortie. Il fait plusieurs étages (trois, il me semble), il regroupe restaurant, magasin, toilettes. C’est l’endroit prévu pour un dernier regard sur les lieux.

Des vidéos… en veux-tu? En v’là.

Évidemment, les photos ne rendent pas justice à la magnificence des lieux. J’ai heureusement tourné de nombreuses vidéos pour mieux saisir cette majesté. Je les publie ici, dans l’ordre de tournage. J’ai par ailleurs mis plusieurs vidéos de la Garganta do Diabo, parce qu’elle est freakin’ impressionnante.

Un bateau se fait copieusement arroser par une chute sans pitié:

On voit ici l’édifice à la fin du sentier:

La dernière chute avant la sortie:

L’attraction principale

La Garganta do Diabo – la Gorge du Diable – est le principal point d’intérêt des chutes d’Iguaçu. C’est une chute colossale, qui fait 80 mètres de haut, 150 mètres de large et 700 mètres de long. Elle rugit comme un fauve en colère.

Une passerelle permet ainsi de s’en approcher et c’est une expérience formidable. On peut y sentir ET la puissance de l’eau ET la fragilité de notre pauvre condition humaine. Ça vaut la peine de prendre photos et vidéos, oui, mais ce serait dommage de ne pas ranger tout le matériel et de simplement absorber l’indicible force de la nature pendant quelques instants, au minimum. Je recommande d’apporter un imperméable et une pochette pour protéger votre téléphone/appareil photo. À la sortie de la passerelle, j’étais plutôt mouillé.

Quelques observations générales

Il est donc possible de s’approcher des chutes en bateau, mais cette activité coûte un certain montant. Et je trouvais que, sous la pluie, ce n’était pas une option si invitante que ça. Mais je pense qu’elle doit être très agréable, en cas de beau temps.

Un bateau qui va vers son destin.

À la fin du sentier se trouve un magasin de souvenirs. J’y ai acheté des aimants pour mon frigo et des cartes postales. On pouvait aussi s’y procurer un tas d’autres bidules, comme des t-shirts, des tasses et autres babioles typiques de ce genre de magasin.

Laissons les coatis en paix…

Des scènes de plusieurs films, dont Moonraker, ont été tournées ici. C’est le film de la franchise James Bond le plus épique, exagéré ou ridicule (c’est selon). Personnellement, je le trouve plutôt divertissant, même si le Bond de Roger Moore est aux antipodes du personnage décrit dans les livres de Fleming. Le Bond de Sean Connery aussi, mais au moins, Moore s’assumait là-dessus.

 

Je suis resté environ deux heures sur le site. J’aurais pu rester plus longtemps, mais je pense que c’est une durée raisonnable pour bien s’imprégner de la magie des lieux.

Un retour plein de rebondissements

Au bout du sentier, des bus ramènent les visiteurs vers le pavillon d’accueil. Je me suis donc dirigé vers la zone des bus, j’en ai choisi un au hasard, car il semblait prêt à partir. Ce qu’il a fait après l’addition d’un certain nombre de touristes. Je me sentais serein.

L’arrêt de bus et de taxis, à l’entrée du pavillon d’accueil.

Une fois au pavillon d’accueil, je me suis renseigné auprès du bureau d’information touristique pour connaître l’emplacement de l’arrêt des bus et l’horaire du bus vers le Terminal de Transporte Urbano. Comme j’avais un peu de temps devant moi, je me suis acheté une collation à un restaurant du pavillon.

Une coxinha, un genre de croquette au poulet populaire au Brésil.

Donc, du pavillon d’accueil des chutes, on peut prendre un bus de la ligne 120 vers le Terminal de Transporte Urbano: le billet coûte 5 reais (environ 1,23 $ CAN). Le trajet prend une cinquantaine de minutes, car le bus effectue de nombreux arrêts en chemin.

L’horaire du bus de la ligne 120, en mai 2024.

Une fois au Terminal de Transporte Urbano, j’ai cherché l’arrêt des bus vers le Paraguay. Je ne l’ai pas trouvé. J’ai donc demandé à un employé où était situé le fameux arrêt. Prenez des notes: cet arrêt se trouve DEVANT l’entrée du terminus, de l’autre côté de l’Avenida Juscelino Kubitscheck. Des bus de plusieurs compagnies y passent; j’ai pris un bus de la compagnie Chaco Boreal, si je ne m’abuse. J’ai payé mon billet 20 000 PYG.

L’arrêt pour les bus vers le Paraguay.

Le bus a toutefois terminé son trajet non pas au terminus interurbain de Ciudad del Este, mais à un terminus quelconque près de la Zona franca. De ce terminus, j’ai pris un bus local, au hasard. J’ai demandé au chauffeur s’il se rendait près du terminus interurbain, du stade et du quartier Boquerón; il m’a dit que oui. Eh bien, après avoir fait ce qui semble avoir été le trajet complet du bus, je commençais à me demander s’il m’avait bien compris. C’est alors que j’ai reconnu la rue où l’on circulait; j’ai demandé au chauffeur de me laisser descendre à la première occasion. J’ai ensuite marché jusqu’à mon auberge, satisfait de ma journée, malgré les imprévus. Je recommande chaudement une excursion aux chutes d’Iguaçu, et ce, peu importe de quel pays vous décidez de vous lancer. C’est un lieu exceptionnel et je suis heureux de l’avoir visité.

Prochain billet: excursion dans la région de Ciudad del Este.