La région de Ciudad del Este compte quelques sites intéressants et ils se visitent bien en une ou deux journées. Je vais ainsi vous en présenter trois, que j’ai visités les 16 et 17 mai 2024. La façon la plus simple pour les visiter est de louer les services d’un chauffeur de taxi (ou louer une voiture, ce qui ne m’intéressait pas). Les prix des courses sont affichés sur un panneau, dans le terminus interurbain de Ciudad del Este, qui sert aussi de station de taxis. À noter que les prix ne sont que pour un aller, pas un aller-retour. Aussi, ils étaient légèrement plus élevés lors de mon passage (par exemple, j’ai payé 110 000 PYG – soit – environ 19,25 $ CAN – pour un aller-retour à Hito Tres Fronteras, au lieu de 100 000 PYG, soit environ 17,50 $ CAN), alors il est fort possible que, au moment où vous lirez ces lignes, ils aient changé à nouveau.
Il existe des cirtcuits de bus locaux et je suis sûr que plusieurs d’entre eux se rendent aux sites présentés dans ce billet. Cette option est moins dispendieuse, mais elle doit toutefois demander une plus grande flexibilité, au niveau du temps et de la logistique. Alors à vous de voir ce que vous préférez.
Hito Tres Fronteras
C’était le site que je tenais le plus à visiter dans la région et c’est par lui que j’ai commencé, le 16 mai: comme son nom l’indique, cet endroit constitue le point de rencontre entre le Paraguay, le Brésil et l’Argentine. Les pays sont séparés par la jonction entre les fleuves Paraná et Iguazú. À noter que les eaux de chaque fleuve ne se mélangent pas.
Un monument aux couleurs du drapeau paraguayen et un autre plus petit indiquant les noms des trois pays soulignent la géographie de l’endroit.
Le Brésil et l’Argentine ont aussi des sites similaires à Hito Tres Fronteras. Il serait donc possible de visiter les trois en une seule journée, avec un peu d’organisation.
Hito Tres Fronteras se trouve à environ une vingtaine de minutes à l’extérieur de Ciudad del Este. L’entrée y est gratuite. C’est un joli parc, mais il n’y a que bien peu à faire sur place. On y va pour prendre des photos et peut-être boire un bon maté.
Du belvédère, on peut apercevoir le futur Puente Internacional de la Integración. Il était presque achevé, lors de mon passage; il devrait entrer en service l’an prochain, selon mon chauffeur de taxi. De même, un nouveau poste frontalier était en construction, à la future sortie dudit pont.
Enfin, des bateaux de touristes et des ferrys se promènent sur le Paraná; ils accostent sur une langue de terre qui sert de jetée. Je ne me suis pas renseigné sur les prix, parce que ça ne m’intéressait pas.
Saltos del Monday
Saltos del Monday (ça se prononce “Mon-da-ï”, et non “Mon-Day”) est une chute sur la rivière Monday; elle mesure 45 mètres de haut de 120 mètres de large. Elle fait partie d’un parc municipal nommé Parque Municipal Monday. Le site est l’une des attractions les plus populaires du Paraguay, sinon LA plus populaire. Il y aurait un autre parc (Tirolesa Parque Aventura Monday), mais je ne l’ai su qu’après mon voyage. Ça veut donc dire que le parc que j’ai visité serait le parc par défaut, de toute évidence.
J’ai été à la chute le 17 mai. Elle se situe à une trentaine de minutes à l’extérieur de Ciudad del Este. Mon taxi m’a coûté 100 000 PYG pour l’aller-retour. Le chauffeur m’a dit qu’il m’attendrait à l’extérieur du site pendant que je le visitais. Je suis donc entré dans le pavillon d’accueil et j’ai payé mon billet. Les prix varient selon l’origine des touristes, d’où la nécessité de présenter une pièce d’identité. J’ai montré ma photocopie de passeport et j’ai payé les 12 $ US (environ 16,31 $ CAN) avec une carte de crédit.
Dès l’entrée, on entend le grondement de l’eau. Il faut toutefois suivre un sentier avant d’approcher de la rivière, mais la distance est minime.
Il y aurait des vipères sur les lieux, alors gardez l’oeil ouvert. Je le gardais, en tout cas, car je déteste les serpents.
Un sentier longe la rivière. Plusieurs belvédères sont aménagés sur celui-ci pour que les touristes puissent observer la puissante rivière.
Je n’oserais me baigner dans un tel tumulte.
À l’extrémité du sentier, dans une aire avec un bar, il est possible, moyennant un surplus payable au pavillon d’accueil, de prendre un ascenseur pour descendre au niveau de la rivière, en bas de la chute. Ça vaut la peine de payer cet extra, car on peut alors s’approcher de l’eau et sentir sa pleine puissance – et ses gouttes. Prévoir toutefois un imperméable ou une protection improvisée, à moins de vouloir être trempé-e. La vue depuis la plateforme en bas de l’ascenceur:
Dans cette aire, j’ai aperçu un chat qui se promenait comme si les lieux lui appartenaient. Ce qui était le cas, évidemment.
Par ailleurs, un restaurant se trouve sur le site et il offre une occasion idéale pour déguster un délicieux tereré. Je ne me suis certes pas privé de ce plaisir.
On fait rapidement le tour du site – environ une heure, dans mon cas -, mais je recommande quand même cette visite. La chute est impressionnante et le décor est charmant. Ce serait un endroit propice pour un premier rendez-vous ou même une demande en mariage.
Centrale hydroélectrique d’Itaipú
Toujours le 17 mai, j’ai visité l’un des plus grands barrages au monde, la centrale hydroélectrique d’Itaipú. Elle se trouve près de Ciudad del Este, sur le fleuve Paraná, entre le Paraguay et le Brésil. C’est un ouvrage titanesque, le résultat d’une collaboration entre le Paraguay et le Brésil. Elle a été construite entre 1975 et 1984 et elle a été inaugurée le 5 mai 1984. Elle fait partie de la liste des Sept merveilles du monde moderne, de l’American Society of Civil Engineers.
Il s’agit de la plus importante centrale hydroélectrique au monde, en matière de quantité cumulée d’énergie produite et la troisième au monde en matière de puissance installée. Elle subvient à 90 % de la demande d’électricité du Paraguay et à 10% de celle du Brésil, mais 90% de sa production est consommée au Brésil. Elle est gérée par Itaipu Binacional, une entité appartenant conjointement au Brésil et au Paraguay.
Comme pour tous les projets hydroélectriques de cette envergure, une immense zone a dû être inondée au cours de sa réalisation. Or cette zone contenait les Saltos del Guairá (cascade des Sept Chutes), alors les chutes les importantes au monde en termes de débit d’eau. Elles ont ainsi disparu en 1982. Cette situation avait été décriée par plusieurs intervenants, mais bon, ce genre de projet, une fois lancé, devient souvent un rouleau compresseur politico-socio-économique, pour le meilleur et pour le pire. Le lac de retenue formé par le barrage possède une superficie de 1 350 km2.
La centrale se trouve à une cinquantaine de minutes de Ciudad del Este; le trafic aura cependant une influence sur la durée du trajet. Il y avait un barrage policier lors de mon excursion là-bas; je n’ai pas compris ce qu’ils faisaient, exactement, mais ils ne nous ont pas importunés, mon chauffeur et moi.
La visite commence au pavillon d’accueil (duh), qui regroupe magasin de souvenirs, toilettes et restaurant, etc. L’entrée est gratuite (!) du côté paraguayen, mais pas du côté brésilien. En fait, il existe plusieurs options pour explorer la centrale. La visite de base, celle que j’ai effectuée, peut s’effectuer sans réservation, mais une visite plus approfondie, avec une incursion à l’intérieur du barrage, doit être réservée à l’avance. De plus, les visites ont lieu à des heures précises, alors il faut en tenir compte dans sa planification. Bref, il est préférable de bien se renseigner et d’évaluer quelle option nous convient le mieux avant d’y aller.
Donc… on nous invite d’abord à regarder un captivant documentaire – avec sous-titres en anglais – sur la construction du barrage, dans une salle digne d’un cinéma. Puis, on monte dans un bus, qui va nous faire faire le tour du site, avec une boucle du côté brésilien. Évidemment, pas besoin de remplir des formalités pour ce détour brésilien. On arrête peu après le départ à un belvédère qui nous permet d’apprécier l’aspect colossal de l’ouvrage. Des panneaux explicatifs bilingues (espagnol-anglais) rappellent les étapes de la construction du barrage, en plus de présenter des comparaisons avec d’autres structures semblables à travers le monde.
On reste environ dix minutes au belvédère. La guide s’assure que tout le monde respecte le rythme. Puis, le bus fonce vers le barrage lui-même.
On traverse alors du côté brésilien, on effectue une boucle là-bas et on revient via le dessus du barrage, d’où l’on peut apercevoir le lac de retenue.
Et, finalement, on revient vers le pavillon d’accueil.
La guide parlait en espagnol. Je ne me souviens pas s’il y avait un guide en français. Il doit y en avoir en anglais, mais comme je m’accommodais bien de l’espagnol, je n’ai pas vérifié cette option.
J’ai trouvé cette visite fascinante, car j’aime les prouesses d’ingénierie, mais je comprendrais quelqu’un qui s’y emmerderait ou qui trouverait honteux le fait d’avoir saccagé une zone naturelle remarquable pour le « progrès ».
Des excursions mémorables
Alors voilà. Mes excursions dans la région de Ciudad del Este. Je pense que trois jours dans la ville constituent une durée raisonnable; une journée pour la ville elle-même, une journée pour ces excursions et une journée aux chutes d’iguaçu. J’y suis resté quatre jours, en tout, mais c’était parce que je souhaitais ralentir le rythme autant que mes vacances me le permettaient. Mais, après quatre jours, j’avais besoin de bouger, alors je me suis rendu à ma destination suivante: Encarnación.
Prochain billet: Encarnación.