Tranquille Encarnación

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Encarnación, depuis le belvédère de la Playa San José.

Encarnación, avec ses 107 000 habitant-e-s (173 000 dans son aire métropolitaine), est la troisième plus grande ville du Paraguay, après Asunción (460 000 habitant-e-s; 2,3 millions dans son aire métropolitaine) et Ciudad del Este (325 000 habitant-e-s; 579 000 dans son aire métropolitaine).

Tranquille Encarnación.

Capitale du département d’Itapúa, Encarnación est située au sud-est du Paraguay, à la frontière avec l’Argentine. La ville est ainsi séparée de Posadas, dans la province argentine de Misiones, par le fleuve Paraná. Le Puente Internacional San Roque González de Santa Cruz, long de 2,55 kilomètres, relie les deux villes.

Posadas, en Argentine.

Je ne suis resté à Encarnación que du 19 au 21 mai, avec le 20 pour seule journée complète.  Je tenais à cette journée complète, car la région d’Encarnación est le berceau de la culture du maté, elle compte plusieurs plantations de yerba. J’aime boire du maté, et ce, depuis mon précédent voyage en Argentine, alors c’était mon principal intérêt en venant ici. On y trouve aussi des ruines d’anciens monastères jésuites, ce qui titillait ma curiosité. Donc, le 20, j’ai visité une plantation et des ruines; je raconterai toutefois ces visites dans mon prochain billet.

Une arrivée en toute simplicité

Depuis Ciudad del Este, j’ai pris un bus pour Encarnación. Le trajet a duré environ 6 h 15, via la Ruta PY6 (sauf pour environ 30 kilomètres, au début du trajet). J’ai payé mon billet 90 000 PYG (environ 15,55 $ CAN) avec la compagnie El Tigre. Une fois arrivé au terminus, je me suis rendu à mon hôtel en marchant. Tout le secteur entre le terminus et l’hôtel est aménagé comme une grille, alors c’est facile de s’y retrouver.

Terminus d’Encarnación.

La Playa San José, l’épicentre 

Maintenant, la question: que fait-on, à Encarnación? Rôtir à la plage. À la Playa San José, en particulier. Elle est extrêmement populaire dans les mois les plus chauds de l’année et c’est normal: il peut faire au-dessus de 40°C, avec une forte humidité, donc les gens cherchent à se rafraîchir.

La plage est invitante: une belle étendue sablonneuse, dorée, qui s’enfonce dans l’imposant fleuve. L’eau n’est évidemment pas transparente comme celle d’une mer tropicale, mais sa température m’a paru tolérable, lors de mon passage. La plage était cependant fermée.

La Playa San José, avec la ville argentine de Posadas à l’arrière-plan.

À noter que la plage se veut accessible aux personnes à mobilité réduite.

Bien joué!

On y découvre aussi un service de « biblio-plage », ce qui est une excellente idée. Une bière, un roman et un coup de soleil. Roter du Augusto José Antonio Roa Bastos entre deux gorgées, le cul dans le sable. Une combinaison parfaite.

La « Biblio playa » de la Playa San José.

La plage a par ailleurs une « fanpage » Facebook plutôt active, tenue par un photographe. Alors, si ça vous tente de regarder des photos de personnes enthousiastes à l’idée de se baigner (des femmes en bikini, surtout, il faut le dire), gâtez-vous et rincez-vous l’oeil. La ville compte d’autres plages, comme Playa Mboi Ka’ê, Playa San Juan del Paraná et Playa en Aguavista, mais je ne les ai pas visitées.

La romantique Playa San José, au soleil couchant.

Un belvédère a été installé à l’une des extrémités de la plage. Les gens – seuls, en famille ou en couple – viennent y boire du maté, en jasant. Les enfants peuvent s’y défouler dans des voitures miniatures louées dans des commerces du coin. Le vent y est fort et constant, par contre; il était même frais, lors de mon passage, car le Paraguay était alors en automne. L’endroit est parfait pour admirer les couchers de soleil, qui se déroulaient entre 17 h et 18 h, lors de mon séjour.

Coucher de soleil sur le fleuve Paraná. Je ne m’en lassais pas.

De plus, le belvédère accueille un monument à la mémoire des victimes d’une tornade de force 5 qui a frappé Encarnación, le 20 septembre 1926. Entre 300 et 400 personnes seraient décédées lors de cette tornade.

Monument à la mémoire des victimes de la tornade du 20 septembre 1926.

Enfin, une large promenade longe le fleuve – et la plage – et c’est agréable d’y flâner.

La promenade fluviale, en soirée.

À part ça…

Près de la Playa San José se trouve une zone d’hôtels, de bars, de restaurants, de cafés à la mode, vendeurs de cuisine de rue, etc. On y rencontre donc tout ce que l’on peut s’attendre d’un quartier touristique au bord d’une étendue d’eau d’envergure. Je pense que l’intensité de la zone dépend de la période de l’année.

Soirée sushis?

Toujours près de la plage, une ancienne gare a été transformée en musée, soit le Museo del Ferrocaril. Il était fermé quand je suis passé, mais il doit être captivant, même si la visite doit être courte. Fait intéressant: les trains se rendaient jadis jusqu’à Buenos Aires, soit à 1154 kilomètres d’Encarnación.

Le Museo del Ferrocarril.

Il y a aussi le Museo Memoria Viva, dans le Molino Harinero San José, qui est superbement éclairé la nuit. Je n’ai même pas vérifié s’il était encore ouvert quand j’étais près de lui, puisque j’avais juste envie de marcher.

Le Museo Memoria Viva et son éclairage full badass.

Si on sort de la zone de la plage, on peut visiter la modeste cathédrale.

La Iglesia Catedral de Encarnación.

Ce qui est particulier avec cette cathédrale, c’est qu’au lieu d’afficher des statues ou des peintures représentant des scènes de la vie de Jésus, on y voit plutôt… des dessins. Et même pas des dessins réalistes: ils sont plutôt minimalistes, en fait.

C’est… différent.

Ceci dit, malgré la modestie du lieu, le pape Jean-Paul II l’a visité, en mai 1988, et cette visite est soulignée par une croix, devant l’édifice.

La croix qui souligne la visite du pape Jean-Paul II, en mai 1988.

De la grande visite pour une ville méconnue.

J’ai aussi vu l’église orthodoxe San Nicolás, ce qui m’a mené à un constat: le Paraguay m’a paru, avec le Suriname, être le pays d’Amérique du Sud le moins uniformément catholique de tous ceux que j’ai visités.

L’église orthodoxe San Nicolás.

En outre, j’ai vu plusieurs chats, ici. Certains m’ont fui, d’autres m’ont jugé. Je les ai tous aimés.

Ne pars pas!

Reviens! Je t’aime!

Tu m’invites à partager ton souper?

J’ai enfin, enfin trouvé des cartes postales, dans un magasin d’articles religieux près du terminus. J’ai payé 6000 PYG (environ 1,04 $ CAN) par carte, si je ne m’abuse. Il ne me restait qu’à trouver des timbres et ce fut une quête étonnamment difficile. J’y reviendrai.

Je me suis fait juger en me rendant au terminus.

En conclusion, la ville m’a semblé tranquille, mais elle était propre et agréable. Elle doit être beaucoup plus animée en haute saison. Je dirais donc que deux jours ici seraient suffisants, soit une journée pour la ville elle-même et une journée pour une visite de ruines jésuites et d’une plantation.

Hébergement

J’ai dormi à l’Hostel Puesta del Sol et j’ai payé environ 73 $ CAN la nuit pour une chambre avec salle de bain privée, déjeuner inclus. L’hôtel se situe dans un secteur calme, à 5-10 minutes à pied de la Playa San José et à environ 15-20 minutes de marche du terminus de bus.

Confortable.

Par ailleurs, la liste des trucs que je pouvais commander de ma chambre était… intéressante. Mais ça doit être un peu gênant de commander des condoms dans le feu de l’action….

Deux capuccinos, du déodorant et des condoms, s’il vous plaît.

L’hôtel est propre, élégant dans sa simplicité. Il compte une petite piscine avec bar et vue sur le fleuve.

L’envie de faire une bombe.

J’ai bien aimé cet hôtel, même si les autres invité-e-s croisé-e-s au déjeuner n’étaient pas des plus sociables. C’est d’ailleurs ce que j’aime moins des hôtels, en général: on dirait que les gens y socialisent moins que dans les auberges, ils sont dans leur bulle et ils semblent s’y plaire. C’est correct, je comprends, mais ça ne résonne pas beaucoup avec ma personnalité. Bon, il y a aussi le fait que j’étais hors saison, alors l’achalandage était certes plus limité. Néanmoins, le personnel était serviable: le réceptionniste m’a gentiment aidé à organiser mon excursion dans la région.

Le bar, à côté de la piscine.

Enfin, un joli chat m’a accompagné lors de mon dernier déjeuner là-bas. Il voulait que je lui donne à manger, évidemment, mais je me suis contenté de me goinfrer devant lui. Sans rancune.

Allo!

Prochain billet: excursion dans la région d’Encarnación.