
Georgetown
Le Guyana figure rarement dans les palmarès des pays à visiter. Et pourtant, il s’agit d’un pays avec une riche biodiversité et une culture unique, composée d’influences africaines, autochtones, britanniques, françaises et néerlandaises.

La promenade qui longe l’océan Atlantique, à Georgetown.
Le Guyana est un pays caribéen, même s’il est situé sur le continent sud-américain. À preuve, le siège social de la CARICOM, l’association regroupant les pays caribéens – incluant le Suriname -, se trouve à Georgetown. Ce n’est donc pas un pays latino-américain, au plan culturel. On peut certes entendre de l’espagnol dans la région de Port Kaituma, en raison de sa proximité avec la frontière vénézuelienne, mais pratiquement toute la population parle anglais. Il existe aussi un créole guyanien et d’autres dialectes.

Le « seawall » qui protège Georgetown des assauts de l’océan Atlantique.
J’ai séjourné au Guyana du 5 au 13 mars 2025 et je suis surtout resté à Georgetown, sa capitale. Un trop bref séjour, j’en conviens, mais j’ai tout de même réussi à glaner une quantité appréciable d’informations sur le pays, alors je vais les partager avec vous. Je vais d’abord commencer par des questions de logistique, parce que c’est la base de tout voyage.
Visa
Les citoyen-ne-s canadien-ne-s n’ont pas besoin de visa de touriste pour entrer au Guyana, pour les séjours de 90 jours ou moins. Il importe donc de vérifier si ce critère s’applique à votre pays émetteur de passeport.

Merci! Mais je ne suis pas sûr de comprendre l’expression « Ringbang for Life ».
Vous devez cependant remplir une fiche électronique pour l’immigration, tant à votre arrivée dans le pays qu’à votre départ de celui-ci. Le site du gouvernement est le seul à proposer le document officiel, alors faites attention à ne pas vous laisser leurrer par des sites douteux. Remplissez la fiche avant votre passage à l’immigration et faites une capture d’écran du numéro de confirmation à la fin du processus, au cas où. On ne me l’a pas demandé ni à l’entrée, ni à la sortie, mais ç’aurait pu arriver.
Transport
J’ai voyagé avec Copa Airlines; j’ai fait des escales à Panamá, à l’aller comme au retour. Ça tombait bien, j’aime l’aéroport international de Tocumen. Et je suis toujours satisfait du service avec Copa, il est constant, prévisible. Rien de spectaculaire, mais efficace et fiable.

Le terminal 2 de l’aéroport international de Tocumen.
L’avion a atterri à l’aéroport international Cheddi Jagan, nommé en l’honneur de l’ancien président (1992-1997). L’aéroport (code IATA: GEO) est situé sur la rive droite du fleuve Demerara, dans la ville de Timehri. Il se trouve à 41 kilomètres au sud de Georgetown et il faut environ une heure pour se rendre du centre de Georgetown à l’aéroport.

L’aéroport international Cheddi Jagan.
C’est un aéroport minuscule, avec seulement six portes d’embarquement. On y trouve une aire de restauration, une grande salle d’attente, un magasin de Lego (!) et une quantité impressionnante de prises pour charger téléphones et ordinateurs.

On ne sait jamais quand on aura besoin de blocs Lego.
Un taxi depuis l’aéroport jusqu’à Georgetown devrait coûter entre 40 et 60 $ US (entre 57 et 86 $ CAN), selon l’endroit où vous souhaitez vous rendre dans la ville. Il y a aussi des fourgonnettes qui font des circuits urbains et interurbains, mais je n’en ai pas utilisé. Elles font beaucoup d’arrêts, alors si vous choisissez de les prendre, ne soyez pas pressé-e. Je n’ai pas pris de taxi dans la ville, ni utilisé d’application à la Uber.
Cellulaire
Dès mon arrivée au Guyana, j’ai été m’acheter une carte SIM. J’ai choisi l’opérateur Digicel, car il offre une large couverture. GTT (Guyana Telephone and Telegraph Company) est aussi une option populaire. Pour plus d’information sur le sujet, je vous propose cet article.

Le magasin Cellular Plused se trouve dans ce centre commercial.
Je me suis donc rendu au magasin Cellular Plused, au coin des rues Camp et Regent. J‘ai payé 2000 GYD (environ 13,61 $ CAN) pour la carte, avec une offre de bienvenue de 5G de données. J’ai dû présenter mon passeport pour effectuer cet achat. L’offre de bienvenue expirait après trois jours, après quoi je devais recharger mon compte. Beaucoup de commerces permettent de recharger (top up), alors ce n’est pas un problème. Il suffit de déterminer ses besoins. Par exemple, j’ai ajouté 1800 GYD (environ 12,25 $ CAN) à mon compte, afin de prendre l’option à 35 G de données pour une semaine. C’était amplement suffisant pour moi. Et n’oubliez pas d’installer l’application WhatsApp sur votre téléphone, car tout le monde l’utilise, ici.
Argent
À un certain moment, j’ai retiré de l’argent. L’argent comptant est largement utilisé, surtout pour les petits achats. Je suis donc allé à un guichet de la Republik Bank, au coin des rues Camp et Robb. La section des guichets est reliée à une succursale et des gardiens gèrent l’achalandage. Note pour les citoyen-ne-s canadien-ne-s: la Banque Scotia possède quelques succursales dans la ville. Note plus générale: au moment de publier ce billet, le dollar guyanien ne fait pas partie des devises disponibles sur la carte Wise.

Une succursale de la Republik Bank.
Quant aux bureaux de change, j’ai été au Commerce House Cambio, sur Regent Street (coin King Street). Ses taux semblaient légèrement meilleurs que les rares autres bureaux. N’oubliez pas une pièce d’identité (ex. passeport) pour pouvoir y effectuer des transactions. Toutefois, allez-y en matinée. J’y suis passé en fin d’après-midi et on m’a dit qu’il n’y avait plus de dollars américains ou canadiens.

Avec le taux de change, ce magasin est en fait un « magasin à 5 $US ».
Il existe un taux de change non officiel: 1 $ US = 200 $GYD. Ce taux est appliqué systématiquement dans les commerces, à travers le pays. Le dollar US est accepté partout, par tout le monde, tout le temps.

Un centre commercial stylé.
Un élément important à retenir est que le Guyana n’est pas un pays « budget ». Bien sûr, tout est relatif, mais les prix pour la plupart des choses au Guyana sont plus élevés que ceux rencontrés dans un pays plus « routard » comme, disons, la Colombie. Par exemple, un repas dans un restaurant bien ordinaire coûtera au minimum 10 $ US (environ 14,28 $ CAN). Une chambre privée coûtera au moins 60-70 $ US (86 à 100 $ CAN) la nuit. Planifiez donc vos finances en conséquence.
Poste
Le principal bureau de poste se trouve devant le Guyana National Museum, sur North Street. Un timbre pour une carte postale destinée au Canada coûte seulement 100 GYD ( environ 0,68 $ CAN), ce qui m’a agréablement surpris. Par contre, il faut coller soi-même les timbres avec un tube de colle blanche. J’ai eu un flashback de mes cours d’arts plastiques du secondaire.

Timbres à coller soi-même, au bureau de poste de Georgetown.
Autre agréable surprise: il n’a fallu que deux semaines entre le dépôt des cartes au bureau de poste de Georgetown et la réception de celles-ci au Canada. Voilà un service efficace.
Hébergement
Cet aspect fut plus compliqué que je ne l’avais imaginé. Je m’explique. J’avais réservé trois hôtels différents sur Booking et Expedia, car j’aime essayer des établissements. Mais, à ma grande surprise, aucune de mes réservations, malgré les confirmations des plateformes, n’avait été enregistrée auprès des établissements que j’avais choisis. Pire encore, l’un d’entre eux m’a avoué ne plus accepter de réservations depuis des mois, mais qu’il ne savait pas comment retirer son annonce du site (euh… OK?). Donc, si je n’avais pas vérifié l’état de mes réservations AVANT de m’y présenter, je me serais retrouvé dans la rue. Littéralement. Je vous suggère donc de trouver des établissements avec leur propre site et de réserver sur celui-ci. Sinon, présentez-vous là-bas en personne, sans réservation, comme dans le bon vieux temps, avec les risques que cela comporte (ex. aucune chambre disponible, prix gonflé, etc.).

Le Millenium Manor Hotel.
J’ai finalement dormi dans un des établissements que j’avais ciblés: le Millenium Manor Hotel, sur la rue Hadfield. L’hôtel n’avait pas reçu ma réservation, mais il y avait une chambre libre comme celle que j’avais réservée. Je l’ai donc prise pour l’ensemble de mon séjour au Guyana. J’ai payé 80 $ US (environ 114,26 $ CAN) la nuit, pour un chambre avec lit Queen, salle de bain privée et déjeuner inclus.

Ma chambre.
La chambre était agréable, petite, mais confortable. Et la climatisation était plus qu’appréciée, après une promenade dans la chaleur humide de Georgetown. J’avais en outre accès à un petit réfrigérateur (qui a beaucoup servi, d’ailleurs), un coffre-fort et un four micro-ondes (qui m’a permis de préparer une sauce à poutine).

La poutine guyanienne, un cru de qualité.
Le menu du déjeuner changeait tous les jours (intéressante initiative) et il était toujours servi par un personnel attentionné et sympathique. J’ai par conséquent eu de belles conversations avec différentes personnes, en mangeant. Aussi, un restaurant se trouve dans l’hôtel, mais le menu est plutôt limité, du genre « frites + viande ». Néanmoins, c’est une option pratique quand vous ne voulez pas sortir.

Le menu du Millenium Manor Hotel (mars 2025)
Il y a aussi un plat du jour, disponible seulement entre 14 h et 15 h. Il coûte 2000 GYD (environ 13,60 $ CAN) et la portion est énorme. J’ai ainsi acheté un curry au canard, qui m’a donné trois repas, en tout. J’ai aussi rapporté plusieurs repas de l’extérieur. Mon frigo a donc vu de l’action. Il est enfin possible d’acheter de nombreuses boissons froides à la réception.

Ce chat voulait mon repas, que je dégustais sur la terrasse de l’hôtel.
En outre, un service de transfert d’aéroport est offert, à 50 ou 60 $ US (entre 71 et 86 $ CAN), selon la personne à qui on le demande. Je pense surtout que c’est une question d’heure du trajet et que le service est plus cher en soirée. La raison, selon moi, est que la route est plus risquée en soirée: elle est sombre par endroits, elle est fréquentée par des camions qui ne se préoccupent pas des autres véhicules et elle est parfois dans un état raboteux. Cette différence de prix reste tout de même discutable, oui, mais je préfère utiliser un taxi réservé par une tierce partie qui met par le fait même sa réputation en jeu que d’en héler un dans la rue.

La salle de réception de l’hôtel.
À titre d’information, je vous dévoile les noms des autres établissements que j’avais ciblés: le Cozy Stays et Carris. Évitez de perdre votre temps avec eux. Et, à ma connaissance, il n’y a pas d’auberges dans la ville, à part peut-être le Armoury Villa – Hostel & Guest House. J’ai essayé de réserver là-bas, mais ça n’a pas été possible, même plusieurs semaines à l’avance. Je ne compterais donc pas trop sur cette option. D’autant plus que, au final, peut-être n’est-elle une « auberge » que de nom.

Une aire commune.
Enfin, Georgetown compte un nombre significatif d’hôtels. Il y a par exemple un Marriott à la pointe où se rencontrent le fleuve Demerara et l’océan Atlantique. On trouve aussi un Ramada by Wyndham Princess et un Ramada Georgetown Princess Hotel, si vous préférez les chaînes. Sinon, le Regency Suites Hotel et le El Dorado Inn m’ont semblé invitants, de l’extérieur. Il y a bien sûr d’autres établissements dans la ville, mais ces suggestions peuvent vous aider à amorcer votre planification. La suite des choses vous appartient.
Prochain billet: Georgetown, les activités.